Lamothe chef de gouvernement
14/05/2012
- Opinión
La chambre des députés a approuvé, ce 14 mai 2012, l’énoncé de politique générale du premier ministre Laurent Salvador Lamothe, faisant de lui le nouveau chef de gouvernement.
Emboitant le pas au sénat qui a voté, il y a une semaine, dans le même sens, les députés ont approuvé la déclaration de politique générale du premier ministre avec 70 voix pour, 6 contre et 3 abstention.
Cette approbation de la chambre des députés représente l’ultime étape, qui ouvre les portes de la primature à Laurent Lamothe, selon le processus prévu par la constitution.
Le mardi 8 mai, à l’unanimité les sénateurs avaient, pour leur part, approuvé l’énoncé de politique générale de Lamothe, soit 20 voix pour, 0 contre et 0 abstention. 10 autres sénateurs avaient abandonné la séance en raison d’un désaccord sur la teneur de l’ordre du jour.
Au moment de passer au vote à la chambre des députés ce 14 mai, il y a eu une coupure d’électricité momentanée.
Pressé par le temps, vers 6 :00 PM, le président de la chambre basse, Levaillant Louis Jeune, a décidé de suspendre les débats et de passer au vote.
Cette décision a provoqué de vives protestations de la part de certains députés.
Plusieurs députés avaient eu le temps de commenter la déclaration de politique générale de Lamothe, d’interroger le premier ministre, de solliciter des explications ou d’exprimer des attentes.
Des députés ont fait part de leurs préoccupations concernant le retard enregistré dans l’installation du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj), la question des groupes armés se réclamant de l’ancienne armée et la publication de la constitution amendée.
Ils ont souhaité la création des services d’assistance sociale pour les plus pauvres dans toutes les communes du pays et la mise en branle des mécanismes favorisant la création d’emplois pour les chômeurs.
Mettre à la disposition des autorités judiciaires des équipements adéquats, installer des infrastructures dans les zones reculées dans le cadre d’une politique de décentralisation, organiser des élections honnêtes et crédibles dans le pays, figurent parmi les recommandations formulées par les députés.
Certains ont également souhaité la mise en place d’infrastructures sur la frontière haitiano-dominicaine.
Répondant aux questions des différents députés, le premier ministre promet de s’investir dans le social afin de lutter contre la pauvreté.
Le nouveau ministère chargé des droits de l’homme et de la lutte contre la pauvreté extrême jouera un grand rôle dans l’éradication de la misère dans le pays, déclare Lamothe.
Il annonce pour la semaine prochaine la soumission au parlement d’une loi sur sur le Fonds national de l’éducation, mis en place par le chef de l’Etat.
Cette loi doit permettre de prendre en compte notamment la formation des maitres, l’augmentation du nombre d’enfants envoyés à l’école, précise t-il, profitant pour réaffirmer sa bonne entente avec le chef de l’Etat.
Auparavant, Laurent Lamothe a repris les grandes lignes de sa politique, fondée, a-t-il dit, sur les principes et valeurs liés à l’inclusion sociale, la bonne gouvernance, la responsabilité fiscale, la liberté d’expression et d’association ainsi que « l’idéal démocratique » basé sur des élections honnêtes à intervalles réguliers.
Les axes de la politique gouvernementale présentée par Lamothe correspondent à ceux déjà définis par l’administration du président Michel Martelly, à savoir l’État de droit, l’économie, l’environnement, l’énergie et l’éducation.
Lamothe souhaite mettre Haïti sur la voie des « pays émergents » et prône pour cela des « réformes qui mettront en confiance, le peuple haïtien d’abord, la société civile et le secteur privé », ainsi que « les investisseurs et les bailleurs de fonds internationaux ».
« Un nouveau rêve haïtien est possible », lance Lamothe. Son gouvernement, dit-il, « a l’ambition d’être le catalyseur des forces de changement
en Haïti ».
Avant Lamothe, le président Martelly a déjà désigné 3 premiers ministres : l’homme d’affaires Gérard Daniel Rouzier, un ancien ministre de la justice Bernard Honorat Gousse et l’ancien fonctionnaire des Nations Unies Garry Conille.
Les deux premiers ont été disqualifiés d’office par les parlementaires, à cause d’un manque de négociation entre l’exécutif et le législatif.
Le choix de Garry Conille a été accepté par le parlement en octobre 2011, mais ce dernier a été obligé de démissionner 4 mois plus tard (le 24 février 2012) suite à des rapports controversés avec le chef de l’État.
https://www.alainet.org/en/node/157945
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