A quel point les autorités défendent-elles les droits des Haitiens ?

24/03/2013
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Le peuple haïtien abandonné ? L’idée est de moins en moins incongrue. De l’affaire de viol contre un adolescent par des soldats uruguayens à celle de l’épidémie de cholera qui a déjà tué des milliers d’Haitiens, en passant par la migration haïtienne toujours périlleuse et chaotique, des voix s’élèvent.
 
« Le gouvernement nous a abandonnés dans les sphères très difficiles des relations internationales », a regretté au cours d’une rencontre avec la Presse, Gervais Charles un des avocats du jeune garçon haïtien, Johnny Jean, violé le 28 juillet 2011 par des casques bleus uruguayens au Sud du Pays.
 
La présidence haïtienne n’a même pas effleuré la question du viol de Johnny Jean avec le nouvel ambassadeur uruguayen en Haïti, Juan Pollak Giampietro, lors de la remise de sa lettre de créances, le 7 mars 2013, ont rapporté les défenseurs de la victime, affirmant reprendre les propos du diplomate.
 
Les soldats uruguayens ont été rapatriés.
 
Des informations avaient laissé comprendre que ces derniers ont été condamnés pour violence privée, ce que le nouvel ambassadeur n’est pas en mesure de confirmer aux avocats de Johnny Jean.
 
Le Conseil de sécurité des Nations Unies est le prochain recours des protecteurs de la victime. Aujourd’hui, le jeune garçon présente une dissonance comportementale, selon ses proches.
 
De la nécessité pour le peuple haïtien de connaître la vérité sur l’origine du choléra
 
« Haïti et la communauté internationale doivent faire la lumière sur l’arrivée du choléra » au pays, a demandé l’expert indépendant des Nations Unies Michel Forst, au tout début de la semaine (du 17 au 23 mars 2013) au moment de remettre sa démission au Conseil des droits de l’homme de l’Onu.
 
Engagé par l’institution en septembre 2008 pour enquêter sur la situation des droits de l’homme au pays, Michel Forst estime que « la compensation » peut même « être octroyée » aux victimes de l’épidémie.
 
Des recherches conduites par des scientifiques, américains et français, ont remonté l’origine du choléra à un contingent népalais de la mission onusienne, qui a déversé des excréments dans une rivière à l’Est d’Haïti.
 
La politique paraît toutefois gagner la bataille sur les combats pour le respect des droits humains. Le secrétariat général des Nations Unies, dirigé par Ban Ki-Moon, a rejeté catégoriquement au cours du mois de février 2013, une demande « d’indemnisation » formulée par des organismes de défense des Droits humains.
 
« La demande n’est pas recevable », a t-il soutenu.
 
Plutôt silencieuses, les autorités haïtiennes ont l’air de s’aligner sur la vision d’élimination du fléau sans une compensation de la violation du Droit à la sécurité sanitaire des citoyennes et citoyens d’Haiti.
 
Ils sont plus de 8 000 à succomber aux attaques du choléra sans oublier ceux qui sont désormais d’anciens contaminés.
 
Les dirigeants haïtiens auraient même été défavorables à toute prorogation du mandat de Forst, qui devrait arriver à terme au mois de mars 2014.
 
Baisse des recettes contre des obligations à respecter
 
La ministre de l’économie et des finances, Marie Carmelle Jean Marie, a annoncé l’observation d’une baisse de 2% de la recette fiscale en cours comparativement à l’année fiscale antérieure (2011-2012).
 
Pour l’année écoulée le gouvernement avait réalisé des prévisions fiscales d’une valeur de 52 milliards de gourdes contre 44 milliards de gourdes pour l’année en cours.
 
Des décisions adoptées par le gouvernement à la fin de l’année 2012 faciliteront à l’administration publique de faire face à ses obligations, assure la ministre.
 
Le renforcement des politiques macroéconomiques, une nécessité …
 
Le Fonds monétaire international (Fmi) juge globalement acceptables les actions du gouvernement en vue de faciliter le crédit.
 
Le directeur général adjoint du Fmi, Naoyuki Shinohara, estime que l’incapacité du pays à réaliser une gestion efficace de l’aide internationale reste encore une entrave pour l’économie haïtienne, suivant une publication datée du lundi 18 mars denier.
 
7, 4 millions de dollars américains devront être bientôt décaissés par le Fonds, a également annoncé Naoyuki Shinohara.
 
En quête d’une vie meilleure ?
 
Ils sont environ une cinquantaine d’Haïtiens a avoir été arrêtés en haute mer par les services de la garde côte dominicaine au milieu de cette semaine.
 
Ces individus tentaient de se rendre à Porto Rico, l’île associée aux États-Unis d’Amérique, en utilisant le territoire dominicain comme lieu d’embarcation.
 
Plus de 70 Haïtiens sont déjà arrêtés depuis le début de l’année.
 
La fréquence des tentatives à haut risque des Haitiens d’abandonner le pays, est toujours considéré comme un signe qui témoigne de la difficulté de la situation économique locale.
 
https://www.alainet.org/en/node/74877
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