Le bras de fer entre l’Exécutif et le Législatif semble avoir repris alors que ces deux pouvoirs communiquent par lettre de convocation interposée, constate AlterPresse.

 

Une convocation du premier ministre Laurent Lamothe ce 28 mai a dû être reportée au 31 du même mois face au refus de ce dernier de s’y plier. Le motif avancé par la primature est l’absence du chef du gouvernement en voyage au Brésil.

 

L’Exécutif qui ne s’est pas contenté de ce refus a convoqué à son tour le parlement en assemblée nationale extraordinaire ce même 28 mai. Convocation à laquelle des sénateurs s’opposent.

 

Selon ce qu’a indiqué le porte-parole de la présidence, Lucien Jura, à AlterPresse, la convocation a été reportée au 3 juin.

 

Entretemps les sénateurs à l’origine de la convocation de Laurent Lamothe se montrent déterminés. Leur vœu est que le gouvernement fasse la lumière sur les fonds dépensés durant la période d’Etat d’urgence ayant suivi le passage du cyclone Sandy fin 2012.

 

Les 40 millions de gourdes consacrées à la célébration des deux ans de Martelly au pouvoir sont également dans le viseur des parlementaires.

 

Autre inquiétude, le Fonds national pour l’éducation(Fne) et son utilisation. Une commission senatoriale a déjà demandé un audit de ce fonds alimenté par des prélèvements sur les frais d’appels internationaux et des transferts d’argent.

 

« L’argent collecté sur les appels téléphoniques devrait être évalué à plus de 69 millions de dollars américains, alors qu’ils ont prétendu collecter seulement 50 millions, dont 30 millions sont portés disparus », s’indigne le sénateur du Nord, Jean Charles Moise, dans une interview accordée à AlterPresse.

 

Il précise que c’est la troisième fois que Laurent Lamothe boude une convocation. Le sénateur a cette fois-ci déjà le regard tourné vers une interpellation.

 

« Nous sommes à la recherche d’un groupe de 16 sénateurs, nous avons déjà 14 pour interpeller le premier ministre Laurent Lamothe ainsi que son équipe », souligne Jean Charles Moise.