Le Bureau des avocats internationaux souhaite une enquête de la Cidh sur l’administration Martelly/Lamothe

05/08/2013
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P-au-P, 06 août 2013 [AlterPresse] ---- Le Bureau des avocats internationaux (Bai) interpelle la Commission inter-américaine des droits humains (Cidh) sur la nécessité d’une enquête urgente sur les violations supposées de droits humains en Haiti par l’administration du président Michel Martelly, apprend AlterPresse.
 
Bai se dit profondément alarmé et préoccupé par la détérioration de la situation en ce qui concerne les violations persistantes et graves des droits humains en Haïti, dans une lettre adressée le 5 août 2013 à la Cidh.
 
« La situation est d’autant plus grave et inquiétante, quand ce sont les plus hauts dignitaires de l’État, à savoir le président de la république, lui-même, Michel Martelly et son premier ministre, Laurent Salvador Lamothe, qui portent atteinte à ces droits, mettant du coup en danger l’avenir de la démocratie et l’État de droit en Haïti », écrit le Bai dans cette lettre, dont copie est parvenue à AlterPresse.
 
Ces faits « scandaleux et révélateurs » traduisent « une tenace volonté de l’exécutif haïtien de dominer et de contrôler le pouvoir judiciaire, ce qui est contraire à la constitution haïtienne ».
 
L’organisme rappelle que des pressions auraient été exercées par le gouvernement actuel sur le juge d’instruction du tribunal de première instance de Port-au-Prince, Jean Serge Joseph, en charge du dossier de corruption présumée impliquant Sophia Saint-Rémy Martelly, l’épouse du chef de l’État et Olivier Martelly, leur fils.
 
Ces menaces seraient à l’origine de la mort du juge, survenue dans des circonstances floues non encore élucidées, le samedi 13 juillet 2013 à l’Hôpital Bernard Mevs, où il a été amené d’urgence.
 
Ce décès fait suite à une ordonnance de jugement, émise le 02 Juillet 2013 par le juge Joseph, invitant le chef de l’État, le premier ministre, des ministres ainsi que de grands fonctionnaires à se mettre à disposition de la justice.
 
Ce décès obscur fait déjà l’objet de plusieurs enquêtes en cours, dont deux au parlement et une au niveau du pouvoir judiciaire.
 
« Haïti vit aujourd’hui, sous le joug d’un régime politique prêt à tout pour éliminer les droits constitutionnels des haïtiens à la liberté et à la libre expression de leurs légitimes revendications et aspirations », soutient Bai.
 
Il dit observer un refus systématique de la démocratie, à laquelle aspire le peuple en Haïti, où tous les citoyens sont menacés par la « dictature » qui s’installe dans toute sa rigueur.
 
Il déplore que dans le système judiciaire « des individus peu recommandables y ont été propulsés comme juge, juge d’instruction, commissaire du gouvernement, dans la perspective de la réalisation du dessein macabre des actuels dirigeants de l’État haïtien ».
 
L’organisme de défense des droits humains appelle les institutions, dont la mission est de veiller au respect des droits, à ne pas rester impassibles, en attendant le pire.
 
Il encourage la Commission inter-américaine des droits de l’homme (Cidh) à diligenter cette enquête en Haïti face à cet État qualifié de « délinquant », auquel se heurtent les organisations des droits humains.
 
 
https://www.alainet.org/en/node/78185
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