La Révolution aux Etats-Unis?
26/10/2006
- Opinión
Le capitalisme étasunien est soumis à deux grandes menaces structurelles. L’une est la précarité croissante du dollar qui, bien qu’il ne vaille rien, agit comme l’étalon de change du commerce mondial et la réserve des banques centrales. L’autre, c’est l’insaciable soif d’hydrocarbures de l’irrationnel mode de vie américain.
Le flot de dollars que la Réserve Fédérale émet sans cesse manque de soutien économique depuis que le président Richard Nixon a décidé de supprimer sa convertibilité en or. Ce problème s’est aggravé suite au déficit commercial et à la dette de Washington avec le monde, tous deux en augmentation constante dans des proportions colossales. Les experts ne discutent déjà plus si les Etats-Unis vont entrer dans une profonde crise financière, sinon à quel moment. Certains la voient venir maintenant, d’autres à moyen terme, tous débatent au sujet de son importance, mais la majorité est d’accord qu’elle va se produire.
En ce qui concerne les hydrocarbures – le pétrole et le gaz naturel -, on sait qu’on en aura plus vers la moitié de ce siècle et que leur substitution totale n’est pas possible avec les technologies alternatives existentes.
Ce sont celles-ci les raisons qui poussèrent les néo-conservateurs à concevoir la doctrine de l’hégémonie mondiale absolue de Washington, basée sur sa suprématie militaire et la guerre préventive. Il s’agissait de faire passer par la force l’acceptation sempiterme du dollar ferraille comme le roi du capitalisme et l’appropriation des énergies de la planète.
Les répugnants et toujours pas expliqués attentats du 11/9 ont fourni le prétexte pour mettre en pratique cette idée aliénée, et conduisirent à l’occupation de l’Afghanistan puis de l’Irak, un échec sans pareil. Dans aucun de ces deux pays on n’a pu voir le défilé militaire festif ni l’accueil annoncé avec des fleurs. La « mission accomplie » proclamée par George W. Bush il y a trois ans et la démocratie exemplaire qui aurait dû être implantée en Irak ajoutent des perles à cette incomparable anthologie du mensonge et de la stupidité.
Sauf si, bien sûr, on comprend par “mission accomplie” le génocide de centaines de milliers d’Irakiens, le démantélement du pays, et, c’est un comble!, l’humiliante déroute militaire et politique des Etats-Unis face à la résistence patriotique qui lui laisse la retraite comme la seule voie raisonnable.
Mais les nouveaux nazis de Washington continuent de battre les tambours de la guerre. Les impérialistes – les bushistes inclus – n’apprennent pas de l’histoire, et de la même façon que Nixon répondit à l’enlisement au Viêt-Nam en attaquant le Cambodge et plus tard en pratiquant la viêt-namisation, aujourd’hui Bush prétend faire la même chose en Irak en voulant étendre sa guerre rien de plus qu’en Iran et en Syrie. Son harcèlement à la Corée du Nord explique la preuve nucléaire de celle-ci. Parallèlement, il accentue l’ingérence dans les processus politiques latino-américains.
De même que dans les années 60, une majorité d’étasuniens s’oppose à la guerre et méprise les actions du gouvernement selon plusieurs sondages. La déroute probable du parti Républicain aux élections du 7 novembre sera un sérieux revers pour le nazi-bushisme.
Cependant, même si les démocrates s’imposent dans les deux Chambres, cela ne signifiera pas qu’automatiquement la politique actuelle de la Maison Blanche sera modifiée. Le gros des législateurs de ce parti a adopté une bien tiède posture contre la guerre, ou l’a soutenue. Ce qui est aussi valable pour la restriction des libertés, les exemptions fiscales accordées aux riches, et d’autres mesures anti-populaires. Plusieurs ont voté récemment pour la légalisation de la torture et la suppression de l’Habeas Corpus.
L’actuelle détérioration des conditions de vie des classes moyennes et des travailleurs, l’appauvrissement de larges secteurs de la société et la corruption généralisée de la politique n’ont pas de précédent aux Etats-Unis depuis la Deuxième Guerre Mondiale. Le Katrina a mis à jour la misère dans laquelle vivent des millions d’étasuniens. Tout ceci est la conséquence d’une politique à laquelle le Parti Démocrate a été partie prenante et qui ne se résout pas avec des emplâtres.
Seul un grand mouvement social peut venir à bout de cet élan guerrier. S’il se croise avec une grave chute du dollar, il provoquerait un cycle de protestations que même mil Lois Patriote ne pourraient éteindre.
Deux issues sont prévisibles pour le futur des Etats-Unis: la révolution sociale ou une réforme en profondeur du capitalisme. Celle-ci, la plus probable, en finirait avec le néo-libéralisme et Washington jouerait un rôle international plus modeste et constructif. Il n’y a pas de Franklin Roosevelt en vue, mais les grandes crises ont l’habitude d’accoucher de solutions. (Traduction française rapide : Raymond Muller)
Le flot de dollars que la Réserve Fédérale émet sans cesse manque de soutien économique depuis que le président Richard Nixon a décidé de supprimer sa convertibilité en or. Ce problème s’est aggravé suite au déficit commercial et à la dette de Washington avec le monde, tous deux en augmentation constante dans des proportions colossales. Les experts ne discutent déjà plus si les Etats-Unis vont entrer dans une profonde crise financière, sinon à quel moment. Certains la voient venir maintenant, d’autres à moyen terme, tous débatent au sujet de son importance, mais la majorité est d’accord qu’elle va se produire.
En ce qui concerne les hydrocarbures – le pétrole et le gaz naturel -, on sait qu’on en aura plus vers la moitié de ce siècle et que leur substitution totale n’est pas possible avec les technologies alternatives existentes.
Ce sont celles-ci les raisons qui poussèrent les néo-conservateurs à concevoir la doctrine de l’hégémonie mondiale absolue de Washington, basée sur sa suprématie militaire et la guerre préventive. Il s’agissait de faire passer par la force l’acceptation sempiterme du dollar ferraille comme le roi du capitalisme et l’appropriation des énergies de la planète.
Les répugnants et toujours pas expliqués attentats du 11/9 ont fourni le prétexte pour mettre en pratique cette idée aliénée, et conduisirent à l’occupation de l’Afghanistan puis de l’Irak, un échec sans pareil. Dans aucun de ces deux pays on n’a pu voir le défilé militaire festif ni l’accueil annoncé avec des fleurs. La « mission accomplie » proclamée par George W. Bush il y a trois ans et la démocratie exemplaire qui aurait dû être implantée en Irak ajoutent des perles à cette incomparable anthologie du mensonge et de la stupidité.
Sauf si, bien sûr, on comprend par “mission accomplie” le génocide de centaines de milliers d’Irakiens, le démantélement du pays, et, c’est un comble!, l’humiliante déroute militaire et politique des Etats-Unis face à la résistence patriotique qui lui laisse la retraite comme la seule voie raisonnable.
Mais les nouveaux nazis de Washington continuent de battre les tambours de la guerre. Les impérialistes – les bushistes inclus – n’apprennent pas de l’histoire, et de la même façon que Nixon répondit à l’enlisement au Viêt-Nam en attaquant le Cambodge et plus tard en pratiquant la viêt-namisation, aujourd’hui Bush prétend faire la même chose en Irak en voulant étendre sa guerre rien de plus qu’en Iran et en Syrie. Son harcèlement à la Corée du Nord explique la preuve nucléaire de celle-ci. Parallèlement, il accentue l’ingérence dans les processus politiques latino-américains.
De même que dans les années 60, une majorité d’étasuniens s’oppose à la guerre et méprise les actions du gouvernement selon plusieurs sondages. La déroute probable du parti Républicain aux élections du 7 novembre sera un sérieux revers pour le nazi-bushisme.
Cependant, même si les démocrates s’imposent dans les deux Chambres, cela ne signifiera pas qu’automatiquement la politique actuelle de la Maison Blanche sera modifiée. Le gros des législateurs de ce parti a adopté une bien tiède posture contre la guerre, ou l’a soutenue. Ce qui est aussi valable pour la restriction des libertés, les exemptions fiscales accordées aux riches, et d’autres mesures anti-populaires. Plusieurs ont voté récemment pour la légalisation de la torture et la suppression de l’Habeas Corpus.
L’actuelle détérioration des conditions de vie des classes moyennes et des travailleurs, l’appauvrissement de larges secteurs de la société et la corruption généralisée de la politique n’ont pas de précédent aux Etats-Unis depuis la Deuxième Guerre Mondiale. Le Katrina a mis à jour la misère dans laquelle vivent des millions d’étasuniens. Tout ceci est la conséquence d’une politique à laquelle le Parti Démocrate a été partie prenante et qui ne se résout pas avec des emplâtres.
Seul un grand mouvement social peut venir à bout de cet élan guerrier. S’il se croise avec une grave chute du dollar, il provoquerait un cycle de protestations que même mil Lois Patriote ne pourraient éteindre.
Deux issues sont prévisibles pour le futur des Etats-Unis: la révolution sociale ou une réforme en profondeur du capitalisme. Celle-ci, la plus probable, en finirait avec le néo-libéralisme et Washington jouerait un rôle international plus modeste et constructif. Il n’y a pas de Franklin Roosevelt en vue, mais les grandes crises ont l’habitude d’accoucher de solutions. (Traduction française rapide : Raymond Muller)
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