Nouvelles controverses autour du plan gouvernemental de reconstruction
24/03/2010
- Opinión
A huit jours de la conférence des donateurs à New York sur la reconstruction d’Haiti après le séisme dévastateur du 12 janvier, la controverse continue d’entourer le plan élaboré par le gouvernement en vue de remettre le pays sur les rails.
Une cinquantaine de représentants de partis politiques et d’organisations diverses ont manifesté leur désaccord avec ce plan lors d’un débat organisé le 24 mars à Pétion-Ville (périphérie est), à l’initiative du député Steven Benoit.
Cette activité devait permettre de mettre en relief les faiblesses du plan et d’avancer de nouvelles propositions.
Les critiques n’ont pas été tendres avec ce plan auquel on reproche globalement le fait qu’il ait été élaboré sans consultation avec les différents secteurs de la société haïtienne.
« C’est un document nul », n’hésite pas à lancer Steven Benoit. « Je ne suis même pas sûr que le président et le premier ministre s’entendent sur son contenu », avance-t-il.
« Si on va à New York avec un tel document il n’y a aucune chance que les donateurs nous financent quoi que ce soit », prévient le parlementaire.
L’une des inquiétudes exprimées au cours des échanges a été de savoir si le gouvernement prendra en compte les critiques et pourra réviser le papier avant de se rendre au siege de l’Onu.
Pour l’industriel Charles Henry Becker, également membre de parti politique, « il y a trop de hâte, de précipitation ».
« Je ne dis pas qu’il ne faut pas planifier l’avenir, mais je crois que ce qui est le plus important c’est d’aller voir au 31 mars ce qui peut être fait dans les 4 à 5 prochains mois », déclare-t-il.
L’éducation, la gouvernance, les transports, et les infrastructures sont entre autres les champs d’actions visés à moyen et long terme, avec en ligne de mire l’intention de faire d’Haïti un pays émergeant d’ici 2030.
Le document prévoit également une commission pour gérer le porte feuille de la reconstruction. Composée de 7 haïtiens et de 10 représentants internationaux, la commission a soulevé la controverse, notamment dans les milieux politiques.
En lieu et place d’une commission, Thérèse Liautaud, une participante au débat de Pétion-Ville, propose de former un conseil de gouvernement réunissant dix conseillers issus des dix départements géographiques. Ces conseillers auraient chacun à présenter un plan stratégique de développement pour leur département respectif à côté du plan global de reconstruction.
Thérèse Liautaud a même suggéré que les décombres du palais national soient préservés afin de « servir de vestiges de l’ancienne Haïti ». En tout 17 propositions sont sorties au terme de la rencontre. Ces suggestions seront compilées et mises en annexe du document qui sera transmis à nouveau au gouvernement avant la date du 31 mars.
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