Les anti-Wall Street prospèrent

16/10/2011
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Impulsé à New York il y a quatre semaines, le mouvement des indignés
s’intensifie et se répand à travers le pays, malgré la répression policière dans certaines villes.
 
Quatre semaines après le début de leur mouvement, le 17 septembre, les indignés de Wall Street ont confirmé leur décision de poursuivre la protestation. Pour cela, ils devaient ignorer l’ultimatum lancé par la Brookfield Properties, propriétaire du Zuccotti Park, place située au cœur même du plus important centre financier du monde. Brookfield Properties réclamait l’évacuation des lieux sous le prétexte de nettoyer et mettre en ordre le site occupé par plusieurs centaines d’activistes qui campent sur place.
La rapide convocation d’urgence lancée par les indignés et leurs réseaux sociaux pour défendre leur campement, ainsi que le bon sens politiques des autorités municipales de New York, ont fait baisser la tension en permettant la poursuite de l’action .

Le bilan de ce premier mois de résistance anti-Wall Street ne pouvait pas être plus optimiste pour ses promoteurs. Au début, il ne s’agissait que d’un petit groupe de militants qui avaient repris l’idée lancée en juillet par la revue anti-consommation canadienne Adbusters, éditée par la fondation du même nom. La revue proposa l’occupation pacifique de Wall Street «comme signe de protestation contre la direction prise par les politiques du gouvernement états-unien et leur échec à prévenir la crise financière globale ou à faire des changements effectifs».
 
«Nous sommes 99%»

Cet appel, repris par différents réseaux alternatifs – dont Anonymus –, s’est concrétisé le troisième samedi de septembre lorsqu’une dizaine de militants s’installèrent dans le Zuccotti Park. Ceux-ci s’étaient inspirés des mobilisations du Printemps arabe et des indignés espagnols qui donnèrent le coup d’envoi, il y a quelques mois à Madrid, à la protestation des jeunes en Europe.

Immédiatement, les organisateurs états-uniens se présentèrent comme «un espace ouvert et horizontal» contre le capitalisme néolibéral. L’un des sites internet du mouvement définit ce capitalisme comme «une pieuvre géante qui, tel un vampire, étend ses tentacules sur le visage de l’humanité, en suçant sans pitié avec ses ventouses tout ce qui sent l’argent». Leur slogan est: «Nous sommes 99 %, ils ne sont que 1 %», pour affronter le pouvoir financier et la corruption.

Le travail intense d’information citoyenne, la créativité de leur action, l’ampleur de la convocation et l’appui croissant de secteurs étudiants et syndicaux – qui ont convoqué ensemble, par exemple, la manifestation du 5 octobre – ont renforcé la protestation durant ces quatre semaines, faisant de cette mobilisation un fait politique et médiatique de premier ordre aux Etats-Unis.
 
Les principales villes touchées

Pratiquement ignoré par les grands canaux d’information durant ses premiers jours, le mouvement occupe aujourd’hui d’importants espaces à la radio, à la télévision et dans des grands journaux, comme le New York Times qui en rend compte quotidiennement.

Mais ce fut néanmoins son développement à l’échelle nationale qui a donné le plus de consistance à ces voix altermondialistes, qui préconisent une méthode pacifique et la confluence citoyenne sans distinctions politiques, raciales et religieuses.
Dans plusieurs dizaines des principales villes du pays, des groupes similaires mènent actuellement des actions similaires. La plus importante d’entre elles est peut-être la manifestation des indignés dans la ville de Washington. Ils occupent depuis la première semaine d’octobre la place de la Liberté dans la capitale états-unienne, à quelques centaines de mètres de la Maison-Blanche.
 
Répression à Boston

Jusqu’ici, des milliers de personnes ont participé, d’une manière ou d’une autre, aux mobilisations effectuées dans divers Etats. Le plus souvent, ces manifestations sont tolérées ou acceptées par les autorités. Dans certains cas, comme à Boston, elles furent fortement réprimées, avec des dizaines d’incarcération.

De plus, le mouvement a réussi à obtenir l’appui d’importantes personnalités comme les rappeurs Kanye West et Lupe Fiasco, le philosophe Noam Chomsky, le cinéaste Michael Moore, l’écrivain et militant argentin Juan Gelman et l’artiste Yoko Ono.

- Sergio Ferrari, Ariel Ferrari, en collaboration avec Le Courrier/ Suisse
Traduction H.P. Renk
https://www.alainet.org/es/node/153359?language=es

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