Réserves parmi les organisations sociales

Une « nouvelle armée » pour la « dignité du peuple haitien », selon Martelly

18/11/2011
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Le président haïtien, Michel Martelly, a annoncé ce 18 novembre la création d’une Commission qui assurera la conception du plan de restauration de l’armée, qui a été dissoute en 1995.
 
« La dignité du peuple haïtien » nécessite la création d’une « nouvelle armée », proclame Martelly dans un discours à la nation, au cours d’une cérémonie officielle tenue au Champ de Mars, principale place publique de Port-au-Prince, aujourd’hui occupée par les sinistrés du séisme de 2010.
 
Selon Martelly, la semaine prochaine sera promulgué un décret portant création de la Commission civile, chargée de « donner corps » à l’idée du rétablissement de l’armée. Un délai de 40 jours est fixé par le président pour le travail de cette Commission. Martelly exprime le souhait d’annoncer le plan le 1er janvier 2012, date anniversaire de l’indépendance nationale.
 
Les travaux de la Commission se réaliseront dans le cadre de la « participation » démocratique, en vue de parvenir à la création d’une « armée du XXIe siècle », assure Martelly.
 
Son discours marque le 208e anniversaire la « bataille de Vertières », dernière offensive contre les troupes françaises en 1803, avant la proclamation de l’indépendance d’Haïti en janvier 1804.
 
Depuis l’annonce par Martelly de son intention de rétablir l’armée, diverses réactions sont enregistrées, certaines favorables, d’autres réservées, rappelant les répressions sanglantes perpétrées par l’ancienne armée et son poids dans les crises politiques qui ont affecté le pays.
 
Yanick Etienne, porte-parole de l’organisation ouvrière Batay Ouvriye estime que le contexte actuel ne se prête pas à la mise en place d’une nouvelle armée. Ce sera « une force répressive en plus contre le peuple (haïtien). Ce ne sera pas une armée qui défendra l’intérêt de la nation », soutient-elle.
 
Pour sa part, Osnel Jean Baptiste, porte-parole de l’organisation « Tèt Kole ti peyizan (Union paysanne) », se montre convaincu que si cette force voit le jour, elle ne « travaillera que pour une partie » de la population.
 
La Plateforme des Organismes Haitiens de Défense des Droits Humains (POHDH) affirme, pour sa part, n’être pas « contre » le projet de Martelly. Mais, « cela doit faire l’objet d’un débat avec tous les secteurs de la vie nationale », préconise-t-il.
 
Le président Martelly demande « pardon » au nom de la nation pour les « excès » commis par l’ancienne armée, qui a été dissoute en 1995 par le président Jean Bertrand Aristide, quelques mois après son retour d’exil à la suite du sanglant coup d’État militaire de septembre 1991.
 
Martelly souligne également que les anciens soldats ont été abandonnés sans que soit reconnu leur sacrifice pour le pays.
 
Martelly précise le rétablissement de l’armée constitue l’une de ses promesses de campagne et est en harmonie avec les prescrits constitutionnels qui établissent l’existence de deux forces publiques en Haiti : la police et l’armée.
 
La restauration de l’armée, ajoute-t-il, représente une condition pour le départ de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah), composée de militaires et de policiers originaires de plusieurs pays, qui ont été déployés en Haïti en 2004.
 
Il assure également que le rétablissement de l’armée ne diminuera pas son attention sur la nécessité de la professionnalisation de la Police nationale haïtienne.
 
 
 
https://www.alainet.org/es/node/154169
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