Forum social thématique à Porto Alegre

Préparant Montréal, en regardant à nouveau vers Davos

18/01/2016
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Dès le mardi 19 janvier, le mouvement altermondialiste brésilien se retrouvera à Porto Alegre, capitale de l’Etat du Rio Grande do Sul, avec la présence de représentants internationaux. 15 ans après la première session du Forum social mondial (FSM), cette rencontre se tient, comme ce fut le cas en 2001, en même temps qu’une nouvelle session du Forum économique mondial, dans la cité alpestre de Davos . Un retour aux sources et à l’histoire plein de symbolismes anti-Davos.

 

Avec quelque nostalgie les organisateurs de ce forum social thématique à Porto Alegre semblent rappeler la session de janvier 2001, celle du début, convoquée comme « l’Anti-Davos du Sud ». Cette consigne d’opposition a constitué un stimulant médiatique et conceptuel pour les participants aux deux premières sessions de Porto Alegre. A partir de la 3e session en 2003, le FSM souligna sa proposition fondatrice d’un « autre monde possible », en se distançant de la rencontre suisse.

 

L’actuel Forum de Porto Alegre se déroule dans une scène géographique semblable, mais avec des méthodologies et des contenus enrichis durant ces 15 dernières années par le mouvement altermondialiste qui s’autoconvoque, depuis lors, à diverses occasions : Porto Alegre, Mumbai, Nairobi, la cité amazonienne de Belén de Pará (Brésil), Dakar et Tunis (lors des deux dernières sessions, en 2013 et en mars 2015).

 

Ce forum social thématique : FSM Porto Alegre+15 (FS POA+15), convoqué sous la consigne « Paix, démocratie, droits des peuples et de la planète » ne prétend pas être une nouvelle session de cette réunion mondiale. Raison pour laquelle il se dénomme, avec une certaine modestie », « forum thématique ». Les organisateurs veulent systématiser le bilan de 15 ans d’existence pour ce qui continue d’être le principale espace d’échange à l’échelle internationale des acteurs sociaux, notamment latino-américains, européens et africains.

 

Durant quatre jours, du 19 au 23 janvier, le thème central (fil rouge de cette rencontre) est le bilan rétrospectif et la projection du FSM vers le futur. Avec la conviction que ce retour momentanée à la ville d’origine permettra de recycler les expériences, d’actualiser les formes et les contenus et de renforcer ainsi, à la base, une dynamique pleine d’interrogations et de défis.

 

Montréal qui, en août 2016, va organiser le FSM pour la première fois dans un pays du Nord, prend donc la relève. Cela implique un changement de paradigme, une tentative de rénover la génération, la culture et le langage (c’est-à-dire politiquement) le Forum social mondial, alors que ce dernier entre dans sa pleine adolescence.

 

Pour le FSM de Montréal, cette séance à Porto Alegre constitue un moment important. Pour le FS POA + 15, la session de Montréal en août montre déjà l’horizon de la continuité, de la prolongation, de l’enrichissement et de la rénovation, comme l’estiment les promoteurs de ces deux initiatives.

 

- Sergio Ferrari, Collaboration de presse LE COURRIER et E-CHANGER

 

Traduction Hans-Peter Renk

 

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 « La convocation de Montréal avance d’un bon pas »

 

A Porto Alegre, le prochain FSM que nous réaliserons à Montréal, du 9 au 14 août 2016, sera très présent », souligne Carminda Mac Lorien, coresponsable du Collectif organisateur de la session canadienne. Carminda Mac Lorin précise qu’une dizaine de représentants de ce pays du Nord du continent se retrouveront dans la capitale du Rio Grande do Sul pour participer aux différents espaces thématiques et transmettre leurs réflexions et leurs conclusions à la session d’août 2016.

 

« Nous sommes convaincus que ce forum thématique à Porto Alegre constitue une véritable source d’inspiration. Tout comme d’autres événements qui se sont déroulés dernièrement au Brésil, par exemple le Forum social thématique sur la réforme politique, pour la démocratisation du pouvoir, à São Paul, fin juin-début juillet 2015. Cela a signifié un grand enrichissement méthodologique, par exemple en matière de création et de renforcement des convergences », souligne la jeune activiste canadienne.

 

En janvier 2016, à Porto Alegre, « nous consolidons le rêve que nous avions, il y a 3ans, dès le moment où nous avions présenté la candidature de Montréal. C’est-à-dire, rapprocher notre proposition, notre dynamique à celle des autres forums du monde. Cela s’est produit lors de plusieurs initiatives, au Brésil en particulier »

 

« Maintenant, nous avançons à un fort rythme. Nous avons déjà enclenché le compte à rebours vers le FSM, que nous inaugurerons le 9 août 2016 », explique Carminda Mac Lorin, du Collectif organisateur canadien.

 

Les inscriptions sont déjà ouvertes sur le site web rénové et actualisé (www.fsm2016.org). « Actuellement, nous avons déjà plus de 1000 personnes inscrites. Le paiement de l’inscription représente un appui significatif pour une initiative comme la nôtre, qui se veut la plus autonome et la plus indépendante possible ».

 

Actuellement, la ville de Montréal et quelques-uns de ses quartiers plus particulièrement, la province du Québec et le gouvernement canadien ont exprimé divers niveaux d’appui. A noter la relation avec deux universités dont le soutien sera clé au niveau logistique.

 

« De plus, nous avons beaucoup avancé dans la conceptualisation et l’organisation du Territoire social mondial. Les 12 axes thématiques, avec leurs sous-thèmes, produit d’une large consultation collective, se trouvent déjà sur notre site », explique Carminda Mac Lorin.

 

Durant les premiers mois de cette année, la relation avec les autorités à tous les niveaux s’intensifient. L’intérêt des organisateurs est de faciliter le plus possible l’obtention de visas pour favoriser une large présence.

« En ce sens, les résultats des dernières élections canadiennes suscitent plus d’espoir, parce qu’on peut dialoguer beaucoup plus avec le gouvernement actuel *. Auparavant, avec les conservateurs, tout était beaucoup plus complexe ».

 

« Il est essentiel de rappeler que le FSM appartient à tout le monde. Il a été créé par une initiative collective, les activités proposées par tous et par toutes se réaliseront. L’objectif principal est de donner une visibilité aux luttes dans les différents endroits de la planète et de permettre aux différents mouvements d’échanger et d’apprendre mutuellement », souligne Carmina Mac Lorin.

 

Et de rappeler que chaque FSM constitue un moment historique de convergence, d’apprentissage et d’échange. Le FSM est un levier qui renforce cette dynamique. « Il y a un avant et un après chaque session. Raison pour laquelle nous prévoyons que le dernier jour de notre FSM à Montréal soit considéré, non comme la clôture de 2016, mais comme le premier moment du FSM dans sa phase future »

 

- Sergio Ferrari, Journaliste RP/periodista RP - sergioechanger@yahoo.fr

https://www.alainet.org/es/node/174821
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