Médias et terrorismo

13/04/2014
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Chaque fois que l’on traite du thème de la liberté d’expression au Venezuela, l’on devrait obligatoirement recourir au classique paradoxe du grec menteur : « Tous les Grecs sont menteurs », proclame le sophiste, et d’enchaîner : « je suis Grec ». « Il n’y a pas de liberté d’expression au Venezuela » assénera en mentant, un commentateur. Et il l’affirmera librement dans un pays où supposément, la liberté de le dire serait inexistante.

Or, tout cela ne concerne pas un pays quelconque. Il soutient qu’il n’y a pas de liberté d’expression, dans un pays qui aura vécu en 2002, le premier coup d’Etat fondé sur le recours aux médias. Et par conséquent, en abusant de cette liberté. Ce coup d’Etat -premier du genre- a consisté à confisquer la parole au Président en exercice, et dans le même temps, à propager la fausse nouvelle de son retrait. A la toute fin de la même année 2002 et au début de celle qui suivit, tous les médias s’employèrent durant deux mois et demi à déclamer sur tous les tons -24 heures sur 24- le renversement du gouvernement légitime. En vain, cependant. Cela étant, aucun des médias ayant participé à ces activités pourtant délictueuses n’aura à connaître une fermeture administrative ; aucun de ceux-ci n’aura été poursuivi en justice.

Une thèse n’est bien bâtie qu’à partir du moment où elle se fonde sur des faits, et non pas sur des contradictions. Celui qui souhaite toucher du doigt l’absolue liberté d’expression que la société et l’Etat vénézuélien accordent aux moyens de communication de ce pays, n’a qu’à s’informer lui-même y compris sommairement, de son contenu. Ce n’est pas difficile. Il peut le faire quotidiennement, à travers -entre autres possibilités- la consultation de la page Web de la Organisation of American States.

Les médias vénézueliens répètent à l’envi et sans entrave aucune, que le gouvernement du Venezuela serait tyrannique ou autoritaire. C’est un mensonge. Pourtant, en date du 21 mars 2014 El Nacional exposera en page 8 et sur 5 colonnes, l’opinion de Marco Rubio, sénateur de l’Etat de Floride. Ce dernier annoncera sans embages que « le Venezuela vivrait sous la tyrannie ». Il n’est qu’à réfléchir un peu. Quel type de tyrannie permettrait qu’un quotidien la qualifie ainsi ? Le même jour, El Universal imprimera (page 1-7) : « Marquez : Nicolas Maduro est natif de Bogota. C’est un fait irréfutable». Il faudrait pouvoir expliquer quel genre de « dictateur » tolérerait que l’on émette des doutes sur sa propre nationalité ; et que l’on en déduise « que son élection à la tête de l’Etat vénézuélien serait nulle et non avenue ». Ce même jour également, les journaux les plus importants du pays relaieront l’appel de Leopoldo Lopez à un « rassemblement national contre la dictature et pour la liberté ». Or, existe-t-il une seule dictature au monde qui permettrait que l’on diffuse cette proclamation à l’échelle nationale ? Qui plus est, un appel à le renverser ?

En possession de ces éléments d’information, le lecteur ne s’étonnera aucunement que le 18 février, El Universal, publiera en page une de son volet 3 ce qui suit : « Les étudiants ont dénoncé la censure en s’adressant à Conatel (Commission Nationale des Télecoms) ». Quel gouvernement pratique la censure de telle façon que l’on puisse accéder librement aux protestations émises contre elle ? Il est inutile de multiplier les exemples, que le public a la faculté de glaner jour après jour au hasard de n’importe quel kiosque à journaux, écran de télévision ou radio allumée dans les transports en commun ou le bar d’à côté. Une part notable des communicants venezueliens se situent non seulement bien loin de la vérité, mais toute forme de honte et de scrupule leur sont étrangers.

La censure existe-t-elle au Venezuela ? Oui, en effet. Elle est le fait d’une partie des médias nationaux et internationaux qui en use pour occulter ce qui en réalité se passe dans le pays ; privant ainsi de son droit à l’information l’immense majorité silencieuse dans le monde entier. Une dictature règne-t-elle au Venezuela ? Oui, en effet. Une dictature médiatique qui prétend imposer des tyrans du style de Carmona Estanga (chef du patronat putschiste qui avec l’appui de militaires de droite déposa Chavez brièvement en 2002, NdT), ou des énormités de ce genre : ¨le Venezuela est confronté à une guerre civile. Pour quelle raison mentent-ils ? Munis d’un tel bagage éthique, ils prétendent s’imposer comme des acteurs politiques à part entière, déposer ou désigner des mandataires, s’interposer auprès d’organismes internationaux -qui s’occupent de pays qui eux, commettent des fraudes semblables- et porter des accusations contre le Venezuela. C’est le plus grave.

Hégémonie des moyens de communication privés.

Avec la même indifférence pour la vérité qui leur permet d’imposer l’allégation selon laquelle une dictature sévirait au Venezuela, ils soutiennent que l’Etat exerce une hégémonie sur le plan de la communication. La réalité est diamétralement opposée à ce qu’ils affirment. En 1998, 80% des stations de télévision et 97% du secteur de la radio-diffusion (FM) relevaient du secteur privé. Par ailleurs, les moyens de communication communautaires étaient inexistants. Ces medias aux mains du privé, se caractérisaient par une haute concentration de la propriété, tant sur le plan horizontal que vertical.

En 2014, pas moins de 2896 medias opèrent au Venezuela. 2332 d’entre eux sont des entreprises privées. 65,18% appartiennent au secteur privé ; 30,76% dépendent du secteur communautaire ; et à peine 3,22% de l’ensemble, ressortissent au service public. 

La multiplication des médias communautaires s’impose comme le changement principal. A travers eux, c’est l’ensemble de la société qui accède à la communication. Il faut ajouter que la grande majorité d’entre eux est pourvue d’une portée restreinte et leur temps de vie est limité.

Dans le domaine de la radio-diffusion, 1598 émetteurs appartiennent au secteur privé, 654 dépendent du domaine communautaire et à peine 80 d’entre eux relèvent du service public.

 Quant aux canaux de télévision en signal ouvert, 55 d’entre eux relèvent du secteur privé, 25 du secteur communautaire ; alors que le service public contrôle à peine 8 d’entre eux.

La quasi totalité de ces medias privés se situent dans l’opposition. Par conséquent, prétendre que l’Etat en serait à exercer son hégémonie dans le domaine de la communication, en s’appuyant sur les faibles moyens dont il dispose, est une affirmation infondée qui suffit à disqualifier celui qui la propage. Le bolivarisme exerce toutefois une évidente hégémonie. Non pas en terme quantitatif, mais en ce qui concerne le message qu’il formule. Un message qui postule la démocratie face à la dictature, l’égalité face au privilège, la tolérance en lieu et place du racisme, l’éducation gratuite et la sécurité sociale pour tous. Tout cela est bien évidemment préférable à celui qui soutiendrait le contraire. C’est la raison pour laquelle cette politique assure de solides majorités électorales à ceux qui la préconisent et l’appliquent.

L’accès à l’information.

Certains médias soutiennent la thèse selon laquelle l’Etat ne leur fournirait pas les informations qu’ils attendent de lui, et/ou ne les invite pas lors des événements qui lui en permettraient la pleine diffusion. Il convient tout d’abord de signaler que si l’on considère que pas moins de 3000 médias de communication sont en activité sur le sol vénézuélien, il semble extrêmement difficile pour l’Etat de transmettre à chacun d’entre eux les informations requises. D’autant plus que certains d’entre eux, emploient des dizaines, voire des centaines de personnes. A cela, il faut ajouter que la déformation systématique de la teneur des déclarations et des données émanant du secteur public, justifie si besoin était, de traiter avec circonspection les exigences que les medias privés formulent. Il en est ainsi par exemple, de diverses pages d’Internet -anonymes ou dont la source se trouve à l’extérieur des frontières- dédiées à la diffusion de supposés taux de cotation du dollar ou de l’euro. L’intention étant de provoquer la dévaluation de la monnaie nationale. En vertu des articles 5 et 12 de la loi relative aux transactions illicites en matière de change (17 mai 2010), une centaine de pages internet destinées à diffuser ces informations fallacieuses et visant à déstabiliser l’équilibre de la monnaie nationale, ont été bloquées.

Les chiffres réels de l’insécurité.

Dans d’autres cas, les médias privés diffusent des informations au contenu volontairement exagéré, ou simplement fausses et sans fondement. L’Etat s’employant quant à lui, à divulguer des chiffres et données bien plus fiables. Se basant sur des enquêtes de « perception » de l’insécurité, des organisations non gouvernementales telles que l’Observatorio Venezolano de Violencia aboutissent à des résultats plaçant le taux d’homicide pour 100 000 habitants, à une hauteur oscillant entre 73 et 75,8. Cherchant à amplifier le sentiment d’insécurité, il ajoutera aux chiffres des victimes de la violence, les personnes ayant perdu la vie dans les accidents de la route ou du travail ; et abordera par ailleurs sous un angle sensationnaliste la question des délits.

A l’opposé, le ministre de l’Intérieur et de la Justice Miguel Rodriguez Torres, a tenu à préciser que le taux réel des homicides (2013) s’élève en fait, à 39 pour 100 000 habitants. Divisant ainsi par deux, les données que les médias privés ont rendu publiques. Cela dit, les données falsifiées ayant trait à l’insécurité sont la clé de voûte de la campagne de propagande menée par l’opposition. La manifestation du 12 février 2014, qui déclencha tout un tragique déchaînement de violence, était initialement destinée à… protester contre l’insécurité.

Il semble bien que notre pays soit la victime depuis 5 ans, d’une opération de Guerre Psychologique basée sur la question de l’ « insécurité ». Elle aura consisté à instaurer un climat de panique, à susciter divers types de violence. Et ce, afin de donner corps au renversement du gouvernement bolivarien démocratiquement élu, par le recours à la terreur. Celui-là même qui aura vu 75% des municipalités voter en sa faveur en décembre 2013 et qui bénéficiera d’un avantage de 10 points et demi du total des votes sur l’opposition.

Les médias vénézuéliens et la légitimation du terrorisme.

 

Dans un quartier huppé de Caracas, une mise en scène destinée à l’opinion publique internationale. L’image de ces jeunes "guarimberos" d’extrême droite, alliée à l’occultation des marches pacifiques d’une majorité de vénézuéliens défendant de leur choix électoral, a produit une inversion du réel sur les petits écrans occidentaux.

Au Venezuela, une violence terroriste se manifeste sous la forme de barrages routiers, d’assassinats prémédités dont les habitants de moins d’une douzaine de municipalités sont les victimes. Cette violence est suscitée en sous-main par des maires et des polices locales se situant dans l’opposition. Les véritables raisons en sont falsifiées. Les médias appuient et promeuvent cet ensemble de phénomènes, en prétendant qu’il s’agit là d’un « soulèvement social », « pacifique » à l’« échelle nationale ». Les violences seront mises en avant lorsqu’elles seront le fait d’infiltrés ou des membres de « collectifs ». Nous allons nous pencher sur le traitement biaisé et tendancieux de ces événements. Le dirigeant du parti minoritaire Voluntad Popular, Leopoldo Lopez qui était déjà de ceux qui participèrent au coup d’Etat d’avril 2002, s’exprimera en ces termes (janvier 2014) dans les médias : « Qu’ils s’en aillent tous, ceux qui détiennent les rênes du pouvoir au niveau national doivent faire l’objet d’un changement total et profond ». Le même, ajoutera quelque temps après : « Nous souhaitons lancer un appel aux Vénézuéliens (…) à ceux qui nous soutiennent. Nous invitons le peuple vénézuélien a dire "basta ya". (…) L’objectif dont il faut discuter : "la sortie (du président)". Quelle est le type de sortie que ce désastre implique ? ». Celle qui consiste à persister dans la voie menant à la violence. Il insistera sur ce point, tout en incitant ses acolytes à y recourir : « Je lance un appel au pays afin que l’on maintienne et que l’on augmente la pression jusqu’à ce que la dictature soit brisée ». (Salim Lamrani, « 25 verdades sobre a manifestaçoes na Venezuela », Opera mundi, et « Opositor Leopoldo Lopez pide a venezolanos aumentar presion "hasta quebrar la dictadura" », 19 de março de 2014).

Le 13 février 2014, Notitarde écrit en page 1 : « Des infiltrés émaillent de violence les marches étudiantes ». (Sauf indication contraire, les citations qui vont suivre relèvent également de « unes »). Le même jour, Ultimas noticias titrera : « Juan Montoya, d’un collectif du 23 Janvier et Basil da Costa, étudiant de la Humboldt, sont tombés à la Candelaria ». El National déploiera le titre suivant : « des éléments violents ont attaqué la Manifestation pour la Paix ». Ce journal se gardera bien d’expliquer comment il est possible d’en appeler à « la Paix », pour faire en sorte qu’un Président élu « s’en aille immédiatement ». Le Carabobeno quant à lui, cherchera à légitimer ce qui est arrivé, en ayant recours au bandeau « visionnaire » suivant : « La protestation est dans la rue ». Au même moment, El Universal mentira également en affichant à sa « une » : « Dans tout le pays, la jeunesse s’est mobilisée », confondant ainsi un secteur du quartier La Candelaria avec la totalité du Venezuela. Afin de semer un peu plus la confusion, il affirmera en outre, que « des membres des collectifs proches du pouvoir, ont tiré contre des personnes rassemblées avenue Universidad ». Ce faisant, il jettera les bases d’une affirmation infondée qui sera reprise à l’envi par les médias, de longues semaines durant : « dans tout le pays » (alors que tout cela s’est déroulé sur le territoire d’une municipalité),une manifestation « pacifique » (dans le sillage de laquelle des édifices et des véhicules ont été incendiés), aurait été la cible de tirs du fait de « collectifs ». C’est à partir de cette configuration d’ensemble, que la présence (imaginaire) de groupes armés bolivariens sur le terrain prendra corps.

En fin de compte, est-il nécessaire de poursuivre cette analyse indéfiniment ? A travers elle, il est possible d’obtenir la confirmation de l’existence d’une atteinte durable à la vérité de l’information, et ce lorsqu’il s’agit d’affirmer que le gouvernement serait d’essence dictatoriale ou tyrannique (bien qu’étant démocratiquement élu) ; de l’exercice d’une censure (bien qu’elle n’entrave en aucune manière la diffusion de ce genre d’allégations). Tout cela accompagne les prétentions d’une opposition bien décidée à rechercher une « issue », par le biais de l’instauration d’un « gouvernement de transition » inconstitutionnel. Ce serait des groupes « non violents » (qui entravent par la violence la circulation à l’aide de barrages routiers, et qui assassinent tous ceux qui entendent bien déplacer ces obstacles) qui opéreraient sur l’ensemble du « territoire national » (alors qu’ils ne représentent qu’un petit nombre de groupes terroristes, agissant sur le territoire d’une poignée de municipalités se situant dans l’opposition).

C’est en ces termes que les médias défigurent la réalité des faits. Ceux-là même qui feignent d’être confrontés à une ¨guerre civile.¨ Qui servirait le cas échéant, de prétexte au déclenchement d’un coup d’Etat, à une invasion étrangère ou à une sécession du territoire national, alors que la réalité du Venezuela, pour paraphraser l’écrivain colombien William Ospina, voit les pauvres se réjouir, et les riches protester.

Une présentation erronée de la violence terroriste comme forme de protestation sociale.

La campagne des médias privés en faveur du coup

d’État contre Hugo Chavez (avril 2002)

A la défense et illustration du coup d’Etat « médiatique » (2002) ; au lock-out patronal accompagné du sabotage du secteur de l’industrie pétrolière (2002/2003), il convient d’ajouter le fait que les médias venezueliens s’emploient à promouvoir la violence terroriste, en tant qu’elle serait une forme supposée de protestation sociale. L’emploi de la violence, et le recours à la désinformation et au terrorisme tendent à atteindre un objectif politique illégitime. Dans cette perspective, une partie de l’opposition vénézuélienne s’attelle à la tâche visant à user de violence, mais aussi à abuser de la désinformation. Et ce, dans le dessein de renverser le gouvernement démocratiquement élu de Nicolas Maduro et de lui substituer un « gouvernement de transition » pour lequel personne n’aurait voté. Tous ceux qui ont suivi de près les agressions violentes dont le Venezuela aura été le théâtre, et la manière dont la presse les aura abordées, ont su en discerner les caractéristiques suivantes :

1 – à l’instar de la marche du 11 avril 2002, la violence inhérente à celle qui se sera déroulée le 12 février, aura été préparée et planifiée par l’opposition. Le 11 février 2014, Venezolano de Television a rendue publique la teneur d’un échange téléphonique entre les tenants de l’opposition que sont Fernando Gerbasi et Carratu Molina. Il spécifiait que le rassemblement prévu le jour suivant (12 février) devrait être émaillés d’actes de violence s’inspirant du 11 avril (2002). Pour ce faire, ils déclarent disposer d’un fond d’un montant de 120 000 millions de bolivars pour les financer.

2 – dans un premier temps, les actes terroristes se focalisèrent en 19, puis en 9 points, pour se concentrer sur le territoire de certaines des municipalité à la tête desquelles se trouvent des maires de l’opposition où la classe moyenne/à moyenne supérieure est hégémonique par rapport aux secteurs populaires. Quelque-unes d’entre elles se situant par ailleurs, à l’intérieur de zones frontalières sous influence du paramilitarisme colombien. Mais il est utile de le répéter, elles correspondent à d’infimes portions de territoire au regard des 335 divisions communales constitutives du Venezuela. Les zones urbaines ¨selec¨t – telles que le Country Club ou La Lagunita – habitées par les classes sociales particulièrement aisées n’ont pas connu de perturbations du type barrage. Et on n’osa pas fomneter ces violences dans les zones populaires. Comme le notera à la une, Ultimas Noticias (23 février 2014) : « les zones populaires n’ont pas fait de guarimbas (barrages)».

3 – Les maires de l’opposition et leurs polices municipales respectives ont appuyé les troubles et protégé les violences à un point tel que des agents de la Police de Chacao ont assassiné un agent des services de la sûreté bolivarienne en ouvrant le feu sur lui. Ce dernier avait procédé à l’arrestation de l’un des éléments violents. Répondant à la demande de riverains ayant été les victimes de barrages, il aura été nécessaire au Tribunal Suprême de Justice -par une sentence en date du 17 mars-de rappeler à leur devoir les maires ; de se mettre en conformité avec la Constitution et avec les dispositions légales leur ordonnant de garantir le droit à la circulation de chacun, là où les voies de communication étaient bloquées. Etaient concernées les villes et les édiles suivants : Chacao (Ramon Muchachos) ; San Diego (Vicencio Scarano) ; San Cristobal (Daniel Ceballos) ; El Hatillo (Davis Smolanski) ; Baruta (Gerardo Blyde) ; Lecherias (Gustavo Marcano).

4 – Le lendemain du jour qui aura vu le Tribunal Suprême de Justice rendre sa sentence, les violences (et les barrages) supposément placés sous le signe de spontanéité, ont quasiment tous cessé. C’est-à-dire à partir du moment où les éléments à l’origine de ces actes, ne purent plus compter sur la protection des polices locales/municipales. Exception faite de San Cristobal dont le maire (Daniel Ceballos) fera l’objet d’un mandat d’arrêt pour rébellion et complot, et de Vicencio Scarano qui sera condamné à 10 mois et 15 jours de prison pour outrage à l’autorité, et refus d’appliquer la sentence initiale.

5 – Les activistes usant de violence sont présentés par les médias comme de « jeunes étudiants ». Cependant des adultes cagoulés, notamment paramilitaires et mercenaires étrangers, se feront passer pour eux. D’ailleurs, le 14 mars, Nicolas Maduro déclarera que sur les 1529 personnes détenues à l’issue d’un mois de violences, seulement 558 d’entre elles -c’est-à-dire 1/3 de celles-ci- sont réellement des étudiants. Elles seront toutes libérées, hormis 105 individus contre lesquels seront appliquées des mesures de privation de liberté, du fait qu’au moment de leur arrestation, ils se trouvaient en possession d’armes à feu. Par ailleurs, des cinq détenus ayant été appréhendés par le corps de sécurité de l’Université Centrale du Venezuela, aucun ne possédera la qualité d’étudiants. Et celui qui l’est, est issu de l’Université privée Santa María. Il convient d’ajouter que plus de 9 millions et demi de vénézuéliens sont à l’heure actuelle étudiants. C’est-à-dire à peu près 1 sur 3. Ce qui signifie que si cette population étudiante était hostile à la Révolution bolivarienne, celle-ci n’aurait pas remporté les élections de mars et décembre 2013 et n’aurait pas pu résister à cette flambée de violence.

6 – Au lieu de manifester pacifiquement, les éléments violents cagoulés ont incendié une centaine de véhicules de transports collectifs et alimentaires. Ils ont également procédé à la destruction totale ou partielle d’édifices publics, de stations du Metro, des sièges de 15 universités gratuites, sans oublier les installations électriques et téléphoniques. Ils ont ouvert le feu contre la population et à maintes reprises – dans le dos – contre celles et ceux qui participaient aux manifestations. Ils ont élevé des barrages routiers sur le territoire des communes dont les maires se situent dans l’opposition ; employant la force, ils ont empêché les riverains de circuler, allant jusqu’à les séquestrer dans leurs propres lieux d’habitation. Ils les ont intoxiqué en mettant le feu aux immondices ; ils sont responsables de la destruction d’un millier d’arbres et de divers panneaux de signalisation. Et pour finir, ils se sont employés à verser du gasoile dans les adductions d’eau potable.

7 – Les terroristes ont abandonné les multiples obstacles qu’ils laissèrent sur la voie publique, et ont assassiné à distance -par tirs d’armes à feu- les personnes ou les représentants des autorités (notamment des policiers ou gardes nationaux) qui tentaient de les déplacer.

8 – Les terroristes cagoulés ont eu recours aux menaces, aux agressions physiques et jusqu’à l’assassinat de personnes -tirs à la tête et dans le dos- après les avoir attiré dans des pièges qu’ils leur avaient tendus. Leur parcours les mena finalement au pillage et au rançonnage.

9 – Ils s’approvisionnent en argent, produits alimentaires, vêtements imperméables à capuches ; en substances incendiaires et explosives, mais aussi en armes dans des stocks organisés non loin des lieux où les troubles se déroulaient, et installés dans des zones relevant de la juridiction des communes dont les maires sont liés à l’opposition.

10 – l’activisme des terroristes s’imposa 4 semaines durant. C’est un laps de temps inusuel pour des manifestations spontanées. A l’évidence, elles auront fait l’objet d’une préparation et d’une coordination sur le plan organisationnel ; bénéficié d’un entraînement et d’un financement à grande échelle.

11 – Les terroristes ont utilisé des armes à feu, munies de lunettes à visée laser. Le plus souvent gantés, ils se déplaçaient suivi d’«anges gardiens», qui s’employaient à recueillir les douilles. Et ce, afin d’empêcher toute identification des armes employées. Ils ont par ailleurs usé du maniement de divers engins afin de rendre inutilisables les pneus des véhicules. Ils ont également eu recours aux grenades à fragmentation, et ont tendus divers pièges contre des personnes. Le 24 février, un terroriste du Medio Oriente a été capturé. Il s’agit de Mokded Mokde. Le gouverneur Tarek el Aisami a déclaré qu’il existait contre lui des « preuves convergentes de son implication, en vue de la réalisation d’actes terroristes » (Ciudad CCS 25-2-2014,p.4). Un autre terroriste d’origine chinoise celui-là, a été arrêté en possession d’un arsenal, et placé en détention. Le 1er avril, Tarek el Aissami a annoncé via la chaîne Venezolana de Television la confiscation d’un autre arsenal (explosifs, substances incendiaires, et détonateurs pourvus d’un mécanisme à déclenchement différé). De plus, fin mars les observateurs constateront une inhabituelle concentration de para-militaires. C’est la division administrative frontalière du Departamento Norte de Santander qui sera concerné. Le président Maduro a par ailleurs annoncé l’emprisonnement de 3 généraux d’aviation. Une enquête a été ouverte pour faire la lumière sur leur participation présumée à la préparation d’un coup d’Etat. Aucun de tous ces individus impliqués n’est étudiant.

12 – Le décompte des victimes et le bilan qui en découle, dément formellement l’allégation selon laquelle ces diverses actions auraient été « pacifiques ». En date du 29 mars, 6 membres des gardes nationales et 19 personnes sont tombés sous les tirs. Tout laisse supposer que ces coups de feu ont été tirés des rangs des manifestants de l’opposition. Au total, 25 compatriotes ont été atteints. 7 personnes ont perdu la vie dans des accidents qui ont été causés par les barrages routiers que des manifestants ont installé. Du fait de cette entrave à la libre circulation, 2 d’entre elles sont mortes, faute d’avoir pu être transportées à temps vers les centres de secours. Une octogénaire a été victime d’un infarctus. Son lieu d’habitation ayant été investi par les manifestants de l’opposition. L’un de ces derniers est mort à la suite de la manipulation inappropriée d’un mortier. Un autre s’est électrocuté après avoir tenté de rétablir une barricade. Cela dit, 3 riverains seulement sont décédés des suites de coups de feu probablement tirés par des agents de la force publique. Un autre est tombé, victime d’un tir issu des rang de la Garde Nationale. En tout, 14 fonctionnaires font l’objet d’enquêtes relatives à ces événements. 5 des personnes ayant eu à voir avec ces événements possède réellement la qualité d’étudiants. L’âge des victimes quant à elles, avoisinent les 30 ans en moyenne. Il semble par conséquent, que la participation des étudiants et des jeunes à ces actes, est loin d’être prépondérante. Au 24 mars, on a enregistré le nombre de 461 blessés. 143 de ceux-ci -c’est-à-dire 1/3 de l’ensemble- sont des policiers ou des gardes nationaux.

Les actions de ces groupes terroristes ne peuvent en aucune manière obtenir l’assentiment du corps social. Selon diverses enquêtes réalisées (notament par la firme privée Interlaces), 87% des vénézuéliens rejettent les « guarimbas »(« barrages »). Les commentateurs de l’opposition tels que Carolina Espada et Milagros Socorro les condamnent également en des termes dévastateurs. Le maire de l’opposition Carlos Ocariz (Municipio Sucre de l’Etat Miranda) confiera à El Universal : « ceux qui sont à l’origine des guarimbas, se situent en situation de faiblesse -ils soustraient – et n’additionnent pas ». (2 mars 2014).

13 – Aussi incroyable que cela puisse paraître, les terroristes ne proposent aucun programme, aucun projet d’ensemble et n’avancent pas de revendications précises. La seule exigence (inconstitutionnelle) qu’ils émettent : imposer par la force la « sortie » du gouvernement issu des élections, et lui substituer un « gouvernement de transition ». le tout étant assorti du slogan « Maduro va-t-en maintenant ». C’est en ces termes qu’ils se présentent aux médias nationaux et internationaux qui couvrent -d’une manière bien opaque- les événements en cours.

14 – En tant que telles, ces actions terroristes n’ont pas de buts réellement affichés. Il s’agit uniquement -à l’intention des médias- de jeter les bases d’un scenario de « guerre civile » (supposée), qui ne touchent en réalité qu’une petite minorité des 335 municipalités du Venezuela.

15 – Sur le plan pratique, tactique et logistique ces actions terroristes n’ont rien à voir -ni de près, ni de loin- avec un mouvement qui serait à dominante étudiante, et qui mobiliserait la jeunesse.

L’appui des médias étrangers au terrorisme.

"Vous m’entendez Fernando ?" En direct du Vénézuela

avec les "jeunes étudiants contestataires"

Fernando Rincon de CNN.

Jamais au monde, aucun mouvement de la « jeunesse » n’aura bénéficié d’un soutien aussi empressé, suspect et systématique, que celui qui émane de la Sociedad Interamericana de Prensa (SIP) (laquelle avait déjà été trés active dans la campagne internationale contre le gouvernement Allende peu avant le coup d’État de Pinochet en 1973). La SIP a demandé à ses patrons de médias affiliés qu’ils consacrent quotidiennement au moins une page pour dénigrer le gouvernement du Venezuela. L’immense majorité des medias privés n’est pas en reste, qui met au pinacle les actions délictuelles de l’opposition, et passe sous silence les massives et convergentes manifestations pour la paix qui mobilisent l’immense majorité du peuple « bolivarien ».

Jamais au monde, aucun mouvement de la « jeunesse » n’aura bénéficié d’un soutien aussi assidu des 3 groupes de presse dominants d’Amérique latine : GDA (Grupo de Diarios de las Americas), ANDIARIOS (Asociacion de Editores de Diarios et Medios Informativos), PAL (Grupo Periodicos Asociados Latinoamericanos), qui regroupent à eux seuls, 82 journaux qui publient jour après jour leur page sur le Venezuela.

Bien évidemment, aucun mouvement étudiant ou de la jeunesse digne de ce nom, n’accepterait le patronage d’hommes tels que l’ex président colombien Uribe, intimement lié au secteur paramilitaire et responsable de crimes massifs contre l’humanité, qui s’emploie aujourd’hui à réunir un million de signatures en faveur du renversement du gouvernement légitime du Venezuela ; d’individus tels que le président en exercice de l’OEA, qui s’est immiscé dans les affaires intérieures du Venezuela en tentant de dépêcher sur place une commission d’enquête ; de personnes telle que le Haut Commissaire pour les Droits de l’Homme de l’ONU, qui attend du Venezuela que soient déférés devant la justice, les responsables des attaques contre les manifestants anti-gouvernementaux ; de responsables tels que le Secrétaire d’Etat états-unien, ou d’institutions telles que la Chambre des Représentants de ce même pays, qui déplore quant à elle « l’inexcusable violence exercée contre les dirigeants et les manifestants de l’opposition vénézuéliens ».

Il est frappant qu’aucun de ces groupes de presse, aucune de ces structures institutionnelles ne se soit prononcée en faveur de jeunes et d’étudiants tels que ceux qui au Chili -et ailleurs- réclament la gratuité de l’enseignement supérieur et subissent la répression de gouvernements néo-libéraux. Ni n’ont appuyé les mouvements des travailleurs colombiens en lutte contre le Traité de Libre Commerce. En revanche, ces corporations médiatiques ont toujours manifesté leur sympathie envers des interventions impériales contre des gouvernements démocratiques

Parallèlement aux actes de violence que les médias encensent d’une manière disproportionnée, ce sont uniquement les terroristes cagoulés qui s’attellent à justifier le recours à un coup d’Etat, qui en appellent à une intervention étrangère, ou qui soutiennent l’établissement d’un « territoire libéré » qui légitimerait la sécession des riches états (vénézuéliens) frontaliers.

A Valencia, dans le centre du pays, des militants de droite "pendent"

des effigies de militants bolivariens, dans le plus pur style de la terreur

du paramilitarisme colombien ou des cartels de la drogue mexicains.

 

Le terrorisme mercenaire.

A ce sombre tableau d’ensemble s’ajoute la conversation téléphonique entre le dirigeant de l’opposition Requesens et un complice. Cet échange porte sur l’abandon des activités subversives de certains terroristes, du fait qu’il aurait négligé de les dédommager totalement en retour de leurs actes de destruction (1000 bolivares par jour et 3000 bolivars/jour pour les motards). Nous n’approuvons pas particulièrement l’interception des communications privées, mais encore moins les mercenaires stipendiés pour assassiner des compatriotes.

Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur et de la Justice Miguel Rodriguez Torres a rendu publique la nouvelle selon laquelle parmi les détenus on compte des paramilitaires. Ces éléments d’information aident à tracer les contours de la nébuleuse qui est à l’origine des actes terroristes. Ils en restituent la véritable nature. Et ils explicitent la persistance de traits spécifiques, qui rendent ces procédés totalement étrangers aux étudiants. Nous songeons à des actes tels que les assassinats sélectifs (balles dans la tête), les actions de sabotage à grande échelle, et la destruction aveugle des biens publics et privés.

Ces dix dernières années, nous nous sommes souvent inquiétés face à la politique d’infiltration des para-militaires. Lesquels supervisent les agissements de la pègre créole, tout en dominant les secteurs du commerce informel et de la contrebande d’aliments de médicaments et de carburant vers la Colombie et les Caraïbes; ils prélèvent également des impôts sur les ventes illicites, pratiquent le racket, et sont impliqués dans le trafic de personnes et de stupéfiants. Ils lavent des capitaux, régentent le secteur des casinos et des jeux d’argent, font l’acquisition d’entreprises de transport. Ils assassinent également des syndicalistes ou des leaders des comunes en construction, tant en milieu agraire, qu’en milieu urbain.

Bien qu’ils soient en tant que tels suffisamment préoccupants, il convient d’ajouter ce qui suit : les paramilitaires colombiens pénètrent d’une manière continuelle sur le territoire national. Selon des sources fiables, ces derniers prélèveraient également des impôts et des rançons. Cet état de fait concerne les états (vénézuéliens) frontaliers. En outre, feu le Président Hugo Chavez Frias avait annoncé que ces groupes auraient pris pied dans la capitale.

Les paramilitaires s’installent dans des zones populaires et recourent à l’argent du narcotrafic pour prendre la tête d’activités financières de type usuraire. Ils organisent le trafic de personnes, de drogue, des tueurs à gage. Ils s’intéressent de près au secteur illégal des jeux d’argent (loterie, casinos) et machines à sous installées dans les débits de boisson. Certains de ces groupes de para-militaires vont jusqu’à prendre le contrôle de lignes de transport. D’autres industries présentant un intérêt stratégique, ne sont pas délaissées.

En cas d’intervention, ces noyaux paramilitaires sont autant de têtes de pont potentielles. Ils en sont également la « cinquième colonne ». Ils pourraient être le détonateur qui déclencherait une guerre civile. Ils pourraient également être de ceux qui chercheraient à enrayer la mobilisation des secteurs populaires, s’il advenait qu’un conflit interne au Venezuela éclate. Une déstabilisation interne du type de celui qui a débouché sur le 13 avril 2002.

Il semble bien que nous nous trouvions confrontés à la concrétisation de ce scénario. Bénéficiant du soutien des polices municipales concernées, tout un réseau d’agents perturbateurs dont les principales municipalités gouvernées par l’opposition seraient autant de points d’appui, auraient la faculté de tenir sur pied durant un mois, forts de la présence d’un complexe maillage terroriste.

L’ex-président Uribe Alvaro Uribe, un des principaux

soutiens financiers et paramilitaires, avec les États-Unis,

de l’insurrection de l’extrême-droite au Venezuela.

 

La liberté sur Internet.

L’Institut Presse et Societé soutient la thèse selon laquelle se serait l’exécutif national qui aurait fait appel à la capacité délibérative qu’accordent les réseaux sociaux à la population. Entre février et mars 2014, il a été affirmé que Twitter avait été bloqué partiellement. La société publique CANTV a nié toute responsabilité en la matière. De son côté l’entreprise twitter n’a jamais confirmé qu’un tel blocage ait jamais existé. En réalité le flux intense des deux parties n’a jamais cessé, le Venezuela étant un des pays du continent connaissant l’usage le plus élevé des réseaux sociaux, même si, en revancha, des miliers de compte de militants bolivariesn furent mystérieusement supprimés par Twitter durant 24 heures et une partie seulement rétablie aprés protestations des usagers.

S’exprimant sur ce sujet, le Ministère du Pouvoir Populaire pour la Communication et l’Information, insiste sur le fait que « le Venezuela est à l’heure actuelle victime d’une stratégie relevant de la cyberguerre. En effet, toute une série d’attaques cybernétiques et informatiques cherche à pénétrer -pour la détruire- la plateforme des technologies de communication et d’information du gouvernement ». Durant ce laps de temps, « pas moins de 160 sites internet (hautement sensibes) du secteur public tels ceux de Pdvsa, des ministères de la Défense, des Finances, de la telefonica CANTV, et de la Commission Nationale des Télécommunications ont eu à subir des attaques systématiques visant à pénétrer leurs systèmes d’information respectifs. Et ce, afin de les rendre inutilisables ». Cette attaque a mis en péril 266 000 domaines publics et privés. Par ailleurs, certains des sites relevant du secteur public ont eu à subir pas moins de 10 millions d’attaques focalisées sur un temps restreint (quelques heures).

Au Venezuela, l’accès à Internet et aux réseaux sociaux est entièrement libre. Or, l’opposition use et abuse de ces technologies pour adresser au plus grand nombre des messages haineux et discriminatoires. Karen Rojas Mata écrira par exemple qu’il faut tuer tous ces maudits chavistes. Mayelis Colmenarez : Chaque fois que je croise des chavistes, j’ai envie d’avoir en ma possession un mitraillette et tatatatata, de les tuer. Oscary : je me sens mal à l’aise lorsque je vois un groupe de chavistes parlant de leur Président. Une seule envie me prend : sortir un fusil et les tuer tous.

A tout cela, se mêle la diffusion de rumeurs et de nouvelles infondées. Nous en voulons pour preuve les scènes de répression dont on a prétendu qu’elles se déroulaient au Venezuela alors qu’elles avaient été prises en Turquie, au Chili, en Egypte, en Espagne, au Brésil ou en Syrie ; les annonces ayant trait à de supposées ruptures d’approvisionnement ; les allégations prophétisant le collapsus de l’économie vénézuélienne ; les attaques médiatiques visant à déstabiliser la monnaie nationale ; la pure invention d’événements divers, mais aussi le recours à toute série de méthodes consistant à instrumentaliser l’outil Internet et les réseaux sociaux, et les associer par voie de conséquence, au terrorisme.

C’est dans ce contexte, qu’il faut interpréter l’émergence d’une xénophobie hystérique que dénoncera Eduardo Rothe dans son article « De la haine ». Partie prenante de l’actuel coup d’Etat prenant pour cible la démocratie vénézuélienne, la CIA (fidèle à elle-même) a intensifié -par le truchement des réseaux sociaux- sa campagne sur la ¨cubanisation¨ du Venezuela lancée il y a 10 ans. Elle a réussi à s’insinuer dans les cerveaux des opposants. Il en est ainsi du malsain Padre Palmar, mais aussi de la jeunesse dorée qui s’exprime sur twitter. Ils rapportent tous que des camions de transport de troupes cubains convergent sur Caracas ; ou que des officiers du G2 cubain seraint ceux qui donneraient les ordres à Fuerte Tiuna (complexe militaire et siège du Ministère vénézuélien de la Défense). La seule et unique preuve avancée, ce sont les photographies de soldats vénézuéliens, teintées de racisme. Car « Au Venezuela, nous n’avons pas de noirs aussi noirs que ceux-ci »…

Traduction : Jean-Marc del Percio

 

- Luis Britto García (Caracas, 9 octobre 1940) est un écrivain vénézuélien. Professeur universitaire, essayiste, dramaturge. Parmi une soixantaine de titres, on lui doit  “Rajatabla” (Prix "Casa de las Américas" 1970) et “Abrapalabra” (Prix "Casa de las Américas" 1969).

 

URL de cet article : http://venezuelainfos.wordpress.com/2014/04/13/venezuela-medias-et-terrorisme-par-luis-britto-garcia/ 

 

https://www.alainet.org/es/node/84768?language=en
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