Le président colombien Santos qualifie le mouvement d’Alvaro Uribe de ¨néo-nazi¨et ¨néo-fasciste¨

23/04/2014
  • Español
  • English
  • Français
  • Deutsch
  • Português
  • Opinión
-A +A
Ce n’est plus un secret pour personne (même si des médias comme Le Monde (France) croient encore pouvoir le cacher à leurs lecteurs) : l’insurrection de l’extrême-droite au Venezuela, déguisée en ¨révolte étudiante¨, est en grande partie soutenue, formée, financée, armée par le paramilitarisme colombien. Certains des assassins professionnels ont été arrêtés au Venezuela en train de diriger les opérations en compagnie de relais vénézuéliens tels que Gabriel Alejandro Reyes, d’ailleurs sous le coup d’un mandat d’arrêt d’Interpol pour… narcotrafic.
 
Le style est facile à reconnaître : campagne de terreur et assassinats sélectifs contre des organisations populaires, attentats contre des services publics, assortie d’une guerre psychologique quotidienne sur les réseaux sociaux.
 
L’ex-rédacteur en chef du Monde Diplomatique Maurice Lemoine rappelle dans sa récente analyse de la désinformation du Monde (1), qu’¨un des leaders ¨étudiants¨ vénézuéliens, Lorent Saleh, (bien qu’il a terminé ses études depuis longtemps !), a assisté, le 6 juillet 2013, à Bogotá, en tant que représentant de l’ « opposition vénézuélienne », à une réunion politique organisée par un mouvement fascisant, l’Alliance nationaliste pour la liberté, en présence de Diego Cubillos, comandante de Troisième force, une organisation néo-nazie opérant dans toute la Colombie (El Espectador, Bogota, 21 juillet 2013). Saleh a déclaré à cette occasion : « Je viens vous dire que nous avons besoin de votre appui et que vous avez le nôtre ».
 
Le leader de la droite vénézuélienne Leopoldo Lopez et son principal soutien régional : l’ex-président colombien Alvaro Uribe. Bogota, décembre 2011.
Le leader de l’extrême-droite vénézuélienne Leopoldo Lopez
et son principal soutien régional : l’ex-président colombien Uribe.
Bogota, décembre 2011.
 
L’ ex-président colombien Álvaro Uribe, impliqué dans le trafic de drogue et dans d’innombrables crimes contre l’humanité, reçoit régulièrement les leaders de la droite dure vénézuélienne (comme Leopoldo Lopez) et n’a jamais caché le but de ces réunions : renverser le gouvernement bolivarien par la violence faute de pouvoir le faire par la voie électorale.
 
C’est dans ce contexte que prennent tout leur poids les déclarations faites à la BBC par le président (conservateur) colombien Juan Manuel Santos à propos des méthodes du réseau Uribe, alors que la campagne présidentielle bat son plein en Colombie.
 
Le mandataire colombien a dénoncé les attaques qu’il subit de la part du ¨Centro Democrático¨, le nouveau parti d’Álvaro Uribe, qui se sont intensifiées durant la campagne pour la réélection présidentielle.
 
Ce Centro Democrático, qui au fond est une extrême-droite, retourne à quelque chose que je n’osais imaginer : des jeunes en chemise noire essayant de saboter mes apparitions durant la campagne. C’est une sorte de néo-nazisme, de néo-fascisme, qui ne provoque que la polarisation et la haine”.
 
Santos a rappelé que lors des dernières élections législatives “Uribe ambitionnait de remporter 40% du Congrès. Il n’a atteint que 12 %. Avec ce résultat il n’ont pas la capacité de bloquer une loi, ni de rejeter une politique. Ils vont donc faire du bruit, et qu’ils en fassent, très bien, c’est leur droit en démocratie. À condition qu’ils le fassent par les voies démocratiques”.
 
Le président a indiqué qu’en plus des actions menées contre lui durant cette campagne pour le scrutin du 25 mai, l’uribisme attaque le processus de paix en cours avec la guérilla des FARC à la Havane, CubaIls tentent de manipuler de nombreux secteurs avec des mensonges. Avec des rumeurs fausses : par exemple ils disent aux militaires qu’on va les réduire à leur plus simple expression. Aux policiers ils disent qu’on va leur enlever leur pension pour la donner aux guérilleros. Certaines personnes tombent dans le piège de cette guerre sale et cela fait du mal” a expliqué le président Santos.
 
Note :
 
 
 
Traduction de l’espagnol : Thierry Deronne
 
23 avril 2014
 
https://www.alainet.org/es/node/85029?language=en
Suscribirse a America Latina en Movimiento - RSS