Bras de fer decisif au Venezuela
09/12/2002
- Opinión
L'opposition au gouvernement de Hugo Chavez, composee des patrons,
des sinistres dirigeants syndicaux de la CTV, centrale syndicale liee
a l' ancien parti AD decede pour cause de corruption, de ne suivant pas du tout les
directives du dirigeant syndical "golpista" Carlos Ortega, et se
rendant au contraire massivement au travail. C' est alors qu' est
intervenu le massacre de la place Altamira qui a tout de suite
presentee aur toute les chaines commerciales comme etant le fait du
gouvernement Chavez ce qui a donne un nouveau souffle le mouvement d'
opposition qui s' est enfin etendu un peu dans une partie du secteur
petrolier et dans la banque.
Peu importe que ce soit au gouvernement que profite le moins le
massacre de la Place Altamira. Peu importe que la manipulation
mediatique ait ete clairement demontree, puisqu' il est desormais
prouve que le tueur d' origine portuguaise, Joao Gouveia est entre au
Venezuela 13 heures apres le video diffuse par la chaine commerciale
Globovision ou il apparait dans le centre de Caracas en compagnie de
groupes proches de Chavez. De toute facon l' adage a fonctionne:
calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose.
Depuis que le gouvernement a pris la tutelle de la police
metropolitaine de Caracas, l' opposition a recours a de nouvelles
methodes sales: des bandes de motards circulent dans la ville,
detruisant les magasins et rossant les commercants qui ne suivent pas
le consignes de greve. Un groupe de manifestants a detruit vendredi
soir le siege principal du parti de la majorite, le MVR (Movimiento
Quinta Republica). Les parents voient avec horreur que de professeurs
obligent leurs enfants a ecrire de facon repetitive "Chavez est un
assassin,.Chavez est un assassin...". Ce Dimanche des cures ont fait
des homelies sur le theme: "Qui ne fait pas greve ira en enfer" . Les
televisions commerciales ne passent aucune image ou aucun programme
"normal" mais consacrent leurs chaines, 24 heures sur 24, a conspuer
le gouvernement et a appeler a la greve, precisant les endroits de
reunions du lendemain, faisant circuler des rumeurs sur les penuries,
afin de declencher la panique etc..., organisant des debats pseudo-
intellectuels tous concluant inevitablement sur la necessaire sortie
violente ou non du president Chavez.
Reponse populaire: Serenite et mobilisation
Malgre la gravite du scenario mis en place par l' opposition, tres
similaire a celui du mois d' Avril, les secteurs populaires et
gouvernementaux apparaissent tres alertes et preoccupees, mais d' une
serenite etonnante. On est sur qu' il s' agit d' une semaine
determinante, mais on croit que cette crise servira pour avancer dans
le processus revolutionnaire. Les appels au calme et a la tolerance
sont permanents. Mais le gouvernement appelle aussi le peuple a une
mobilisation maximale contre la greve et pour la recuperation des
sites petroliers, afin de reactiver la chaine de production. Ce matin
j' ai ainsi rencontr'e dans le centre de Caracas, ou l' activite
economique est normale hormis la fermeture des banques, de groupes
bolivariens deambulant dans les rues avec des megaphones appelant les
gens a continuer a travailler normalement.
Cette serenite determinee provient du fait que l' on se rend compte
que le processus avance. Si le scenario mis en place par l'
opposition et dans l' ensemble une repetition des preludes du coup d'
Avril, les conditions ne sont plus les memes. En premier lieu le
mouvement populaire a enormement progresse en quelques mois, suite a
l' alerte d' Avril. Le nombre des cercles bolivariens a explose. Une
conscience bien plus claire existe, sur le fait que ce qui est en
jeu, c' est une possibilite unique que represente ce gouvernement de
vaincre la pauvrete grace aux orientations politiques prises:
priorite a l' education et la sante, utilisation des revenus
petroliers pour le developpement, reforme agraire, etc... Cette
conscience va au dela des "chavistes" et a contamine tout le peuple
qui a pu voir clairement le sinistre spectre du pouvoir mis en place
de facon ephemere en Avril qui est le meme qui a genere toute cette
pauvrete dans un pays qui est un des premiers exportateurs de petrole
du monde.
En second lieu, la bourgeoisie a perdu les principaux allies sur
lesquels elle pouvait compter dans l' armee, puisque 50 generaux ont
ete eloigne de postes de commandements ou limoges apres le coup d'
etat d' Avril. Il semble qu' actuellement le gouvernement ait assez
bien en main l' armee et la garde nationale. Sur la place de Caracas,
l'opposition a perdu un instrument qui avait ete essentiel pour
perpetrer le coup d' Etat d' Avril, a savoir la police metropolitaine
aux ordres du maire du grand Caracas, Adolfo Peña, qui avait elu sur
la liste de Chavez, amis a retourne sa veste ensuite. C' est cette
police qui a perpetre la plupart des assassinats d' Avril. Elle a ete
mise sous tutelle de la garde nationale il y a deux mois.
Enfin le gouvernement, qui avait ete pris par suprise en Avril est
cette fois plus alerte, et adopte des mesures proportionnelles a la
gravite de la situation. Ainsi la semaine passee il s' etait contente
d' organiser un grand marche populaire afin de contrecarrer la
fermeture de certains magasins, iniciative aquí avait ete couronnee
de succes. Face au sabotage de l' activite petrolier il a decide,
samedi, de militariser les installations petrolieres, qui sont
essentielles pour la survie du pays, et surtout pour la progression
de sa politique sociale l' an prochain.
Le front mediatique semble le point le plus faible du gouvernement.
Certes les medias communautaires se developpent de maniere acceleree
et le rating de la chaine publique, assez indigeste mais seule source
donnant une information assez raisonnable, a explose suite au degout
de la majorite de la population face a l' engagement politique
extreme et violent des medias commerciaux, et il reste tres grave que
ces chaines commerciales, toutes favorables au coup d' etat, puissent
continuer a faire circuler sans obligation de dementis les rumeurs
les plus folles et les plus criminelles puisqu' elles diffusent
notamment de messages qui encouragent clairement le linchage de
Chavez et ses partisans, en plus du sabotage economique du pays et du
coup d' etat.
Comme l' a annonce le president Hugo Chavez, la bataille de cette
semaine est celle du controle de l' entreprise petrolier PVDSA, la
plus grande entreprise multinationale de toute l' Amerique latine,
qui est une vertiable enclave economique sous controle de la
bourgoisie, qui a accapare la plus grande partie de ses revenus, et
dont Chavez avait bloque in extremis la privatisation en arrivant au
pouvoir. Le caractere public de l' entreprise est inscrit dans la
constitution de la Republique bolivarienne.
La chaine de production petroliere est en partie bloquee suite aux
actions des dirigeants de l' entreprise, de certains capitaines, et
de certains proprietaires de camions et de pompes. Mais a l' appel de
Chavez, qui a recu un appui massif lors d' une mega manifestation ce
samedi, la population commence aujourd' hui a se mobiliser
massivement et en permanece aux cotes de l' armee pour pour maintenir
ou retablir l' activite. Des installations sont occupees dans tout le
pays. Sur certains bateaux, la tripulation se souleve contre son
capitaine. Il s' agit maintanent pour la majorite de pouvoir depasser
la difficulte technique que detient une minorite qui utilise ses
competences pour bloquer la production.
Chacun sait donc que cette nouvelle bataille est decisive, et c' est
pourquoi la bourgoisie locale, mais aussi des pays comme les Etat-
Unis et l' Espagne jouent leur va-tout. D' autant plus que dans
quelques semaines le climat au sein de l'OEA, tres active sur place
avec son secretaire general, Cesar Gaviria, sera different, suite a
l' accession de presidents progressistes au Bresil et en Equateur.
De son cote, s' il parvient a depasser cette epreuve, le mouvement de
la revolution bolivarienne qui a gagne les elections il y a 3 ans
deja, pourrait enfin acceder au pouvoir....
Caracas, 9 Decembre 02
https://www.alainet.org/es/node/106690?language=es
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