Buenos Aires, le 17 mars 2008.


A sa Sainteté le Dalaï Lama

Cher frère,

Reçois un abrazo fraternel de Paix et de Bien.

Je veux exprimer toute ma solidarité et mon soutien à toi-même et au Peuple Tibétain devant cette répression barbare dont vous êtes l’objet actuellement de la part du gouvernement chinois. Le Tibet est un pays envahi militairement depuis quelques décennies où l’on est en train de commettre un génocide et un ethnocide.

L’invasion chinoise du Tibet est une offense à toute l’humanité et nous demandons fermement au gouvernement chinois de rétablir la Paix et de respecter les droits humains et l’autonomie du Tibet, sa religion, sa culture et son identité.

Nous connaissons bien ton combat et ta résistance, basés sur l’espoir et la force de la Non Violence, ainsi que tes efforts permanents pour parvenir à un dialogue avec le gouvernement chinois et pour surmonter le conflit actuel dans le respect mutuel.

Beijing sera le siège des Jeux Olympiques en 2008. Les Olympiades doivent être destinées à fortifier les liens de fraternité entre les peuples du monde et à consolider la Paix.

Il n’est pas possible que la base profonde et fondamentale, qui a été à l’origine des Olympiades, soit tâchée par le sang et la vie des Tibétains, réprimés et rendus esclaves par le gouvernement de la Chine.

Nous lançons un appel aux autorités chinoises pour qu’elles changent d’attitude, qu’elles ouvrent des espaces de dialogue et qu’elles rétablissent les droits humains et les droits du Peuple Tibétain.

C’est seulement de cette façon que la Chine pourra regarder l’humanité avec fierté et dignité et faire que, lors des Jeux Olympiques, on puisse allumer la flamme de la Paix.

Je te réitère notre solidarité et notre soutien en te souhaitant beaucoup de force et d’espoir pour toi et pour tout le Peuple Tibétain.


Adolfo Pérez Esquivel
Prix Nobel de la Paix 1980