Les Etats-Unis craignent des enquêtes sur leurs crimes de guerre en Afghanistan
- Opinión
Dans un nouveau geste d’arrogance impériale, les États-Unis ont menacé d’arrêter et de juger la procureure, les juges et tout fonctionnaire de la Cour pénale internationale (CPI) si ce tribunal entreprenait des actions pour crimes de guerre contre des citoyens états-uniens qui ont envahi l’Afghanistan et massacré des civils.
John Bolton, conseiller de Sécurité nationale états-unien a déclaré que cette instance « est morte en ce qui nous concerne » et l’a qualifiée d’illégitime. Il a aussi accusé la Cour internationale chargée de juger des crimes de guerre ou contre l’humanité d’être « inefficace, irresponsable et franchement dangereuse pour les Etats-Unis, Israël et autres alliés ».
Et de prévenir : « Nous allons interdire à ces juges et magistrats l’entrée aux États-Unis. Nous appliquerons des sanctions contre leurs biens dans le système financier étatsunien y déposerons des plaintes contre eux dans notre système judiciaire ».
Depuis janvier 2009, l’invasion « alliée » a provoqué 27 000 morts et plus de 50 000 blessés dans la population civile. Le Rapport annuel 2017 du Bureau du haut-commissaire aux droits humains de l’ONU, signale que la majorité des 3 448 morts et 7 015 blessés (un total de 10 453 victimes civiles) rien que pour l’année dernière, le furent à cause d’attaques suicides, d’objets explosifs, de combats et d’attaques aériennes.
La guerre contre le « terrorisme » lancée en 2001 suite aux attentats du 11 septembre aux États-Unis montre un solde de 149 000 morts directes en Afghanistan et au Pakistan, selon une étude de l’Institut Watson pour les Études internationales de l’Université de Brown aux États-Unis, qui signale que les morts par attaques de drones états-uniens se comptent entre 1 900 et 3 800, la majorité des civils.
« Ce qui est certain, c’est que les attaques par drones perturbent la vie des gens, détruisent des infrastructures et, comme résultat, contribuent au déplacement, à la malnutrition et aux maladies » selon la directrice du projet, Neta C. Crawford. « Le coût humain de cette horrible guerre – les morts, la destruction et l’immense souffrance- est trop élevé », assure Tadamichi Yamamoto, représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en Afghanistan.
Dans une reconnaissance tacite des crimes de guerre commis par ses soldats et les mercenaires à leur service et l’ignorance des traités internationaux, John Bolton a déclaré devant une assemblée de l’organisation conservatrice Federalist Society à Washington, que son gouvernement fera la même chose « contre toute entreprise ou État qui aide une enquête de la CPI contre des États-uniens ». Pour les États-Unis, toute initiative visant des membres de leurs services de sécurité serait « une enquête complètement infondée et injustifiée ». Il faut rappeler qu’en novembre 2017, la procureure de la CPI, Fatou Bensouda, avait annoncé qu’elle demanderait aux magistrats de la Cour l’autorisation d’enquêter sur des crimes de guerre commis durant le conflit armé en Afghanistan, principalement par l’armée états-unienne qui dirige, aujourd’hui encore, une coalition militaire qui a déposé le régime taliban en 2001.
Bolton, qui fut ambassadeur US à l’ONU pendant le mandat de George W. Bush, a déclaré que la principale objection de l’administration Trump est l’idée que la CPI pourrait avoir plus d’autorité que la Constitution et la souveraineté des États-Unis, un plaidoyer dirigé à insuffler un soi-disant « nationalisme » aux citoyens, à la veille des élections parlementaires qui pourraient laisser le gouvernement sans majorité législative. « À tout moment, la CPI pourrait annoncer l’ouverture d’une enquête formelle contre ces patriotes états-uniens », explique le conseiller de Donald Trump, après avoir envoyé un message menaçant à la Cour. « Nous utiliseront tous les moyens nécessaires pour protéger nos compatriotes et nos alliés de procès injuste de la part de cette Cour illégitime ».
La CPI fonctionne selon les Statuts de Rome, ratifiés par 123 pays. Son procureur est autorisé à ouvrir ses propres enquêtes sans devoir en référer aux juges, du moment qu’un pays membre est impliqué, dans ce cas, l’Afghanistan. Parallèlement, le gouvernement états-unien a annoncé la fermeture de la mission de l’Organisation pour la libération de la Palestine à Washington, en accusant les Palestiniens de « ne pas avoir fait les pas nécessaires pour avancer dans l’ouverture de négociations directes et significatives avec Israël ».
Le gouvernement palestinien a répliqué qu’il s’agissait là de représailles suite à sa décision d’accuser Tel Aviv de crimes de guerre, en particulier durant la guerre de Gaza en 2014, ou liés à la colonisation.
11 septembre 2018
Ricardo Carnevali : Doctorant en Communication stratégique, chercheur de l’Observatoire en communication et démocratie, associé au Centre latino-américain d’analyse stratégique (CLAE, www.estrategia.la).
(Traduit par Jac Forton)
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