Mirlande Manigat assimile les allégations de Martelly à des menaces

01/08/2013
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P-au-P, 02 août 2013 [AlterPresse] --- La secrétaire générale du Rassemblement des démocrates nationaux progressistes (Rdnp), Mirlande Hyppolite Manigat, dément et considère comme des menaces les propos de Michel Martelly relatifs à un éventuel coup d’État - qui serait en préparation contre l’actuelle administration politique -, dans une lettre à la nation transmise à AlterPresse.
 
« Je ne préside aucune tentative de coup d’État (…) », dément Mirlande Manigat.
 
Selon elle, « point n’est besoin d’un coup d’État », car l’actuel pouvoir, l’administration Martelly/ Lamothe, « s’effondrera de lui-même ».
 
Le coup d’État prévu est plutôt le fait du président lui-même, qui se préparerait à se débarrasser du parlement en 2014, ajoute-t-elle.
 
En marge des activités carnavalesques (du dimanche 28 au mardi 30 juillet 2013), Michel Martelly a déclaré qu’une « dame » serait à la tête « d’un groupe qui veut fomenter un coup d’État » contre son équipe.
 
Sans citer le nom de son ancienne adversaire (Mirlande Manigat) à la présidentielle de 2010, le chef de l’État a laissé comprendre que les journalistes pourraient identifier le protagoniste de son discours, une fois qu’il aurait fini de parler.
 
« Elle exagère (…) une dame qui a déjà pris un coup d’État, elle devrait être la première personne à faire des plaidoiries contre le coup d’État qui n’est pas dans le système démocratique », a-t-il poursuivi.
 
Le 19 juin 1988, les Forces Armées d’Haïti (Fad’H) ont fomenté un putsch contre le président d’alors Lesly François Manigat, l’époux de Mirlande Manigat.
 
Les propos de Martelly sont vus comme une menace par la dirigeante du Rdnp.
 
Elle les qualifie d’ « attaque », d’« acte avant-coureur » annonçant d’autres « plus dommageables ».
 
« Il s’agit de prendre ces propos insensés au sérieux et de les placer sur une échelle d’escalade, dont les étapes sont encore inconnues, mais elles sont chargées de virtualités menaçantes », exprime Mirlande Manigat dans sa lettre, affirmant qu’elle n’a « pas peur ».
 
La dirigeante du Rdnp appelle les citoyennes et citoyens, qui rêvent d’un État de droit, de mettre fin à « cette parodie de pouvoir (…) dans les plus brefs délais ».
 
Le Rndp a initialement réagi, le mercredi 31 juillet 2013, aux insinuations de Martelly, en évoquant des moments de l’histoire, pendant lesquels l’actuel président de la république aurait tissé des liens plutôt étroits avec des auteurs de coup d’État.
 
Le Rdnp « n’a jamais été associé, ni en 1991 (30 septembre) ni en 2004 (29 février) à ceux qui faisaient du coup d’État la seule réponse aux crises politiques », a avancé le parti politique.
 
Une référence, aux liens de Michel Martelly avec les militaires ayant renversé, par les armes, le président Jean Bertrand Aristide, en septembre 1991, et les militaires démobilisés ayant soutenu des actions, dont les manifestations, qui ont abouti au départ forcé en exil du même Aristide, en février 2004.
 
 
https://www.alainet.org/fr/active/66202?language=en
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