Où est la reconstruction ?
17/05/2014
- Opinión
Trois ans après l’investiture à la présidence de Joseph Michel Martelly, (14 mai 2011-14 mai 2014), la reconstruction nationale du pays tarde encore, alors que la réalité sociale des milliers de personnes sinistrées - dans des camps de fortune, établis après le passage du tremblement de terre du 12 janvier 2010 - peine encore à retrouver la voie d’un lendemain meilleur, observe l’agence en ligne AlterPresse.
En dépit de la désillusion, qui a suivi les promesses de 10 milliards de dollars américains (US $ 1.00 = 46.00 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes aujourd’hui) à la reconstruction et le peu qui a été réalisé depuis, Martelly reste convaincu que le pays a pris la voie du progrès durant les trois années écoulées.
Un progrès, qui serait caractérisé surtout par « la construction de nouveaux hôtels » et les différents chantiers en cours, notamment la reconstruction de quelques bâtiments devant abriter les ministères.
Les bâtiments publics
A défaut d’une reconstruction nationale, certains se sont tournés vers une reconstruction personnelle. Ils construisent leurs maisons, parfois leurs bicoques, sans changer les vieilles méthodes désuètes et inefficaces.
Parallèlement, les ambitions de Martelly de faire de la réfection des bâtiments publics, une des priorités, se concrétisent avec lenteur.
Illustration avec le palais présidentiel et la cathédrale de Port-au-Prince, toujours en ruines, alors qu’ils représentent des lieux emblématiques de la prise de fonction d’un chef de l’Etat en Haïti.
Un effectif de 42 édifices publics a été détruit lors du séisme du 12 janvier 2010.
Plusieurs travaux, engagés au cours de la présidence de Michel Martelly, sont en passe de finition, parmi lesquels figurent le bâtiment du Corps d’intervention et du maintien d’ordre (Cimo), le Ciné Triomphe qui devrait être terminé au cours du deuxième semestre (juillet - décembre) de l’année 2014. De même que La Villa d’accueil, qui pourrait être achevée à la fin du deuxième trimestre (juin) de l’année 2014.
Mais, pour les autres chantiers, tout avance avec lenteur.
La Cirh échoue, le Caed inexistant
La Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti (Cirh) a été créée, en avril 2010, en vue de faire face à l’urgence. Son mandat a pris fin le 21 octobre 2011.
Pourtant, les 18 mois d’existence de la Cirh n’ont rien apporté de significatif pour le pays.
Le réalisateur haïtien, Raoul Peck le démontre à travers un long métrage « Assistance mortelle ».
Pour redresser la barre, une nouvelle structure est créée.
Le Cadre de coopération de l’aide externe au développement (Caed), une simple entité placée sous le contrôle du ministère de la coopération, se révèle inexistant depuis sa création, au point que le premier ministre Lamothe exige plus d’action et d’engagement
Les camps de personnes sinistrées : entre déguerpissement forcé et incendie
Trois ans après l’arrivée à la présidence de Michel Martelly, la réalité sociale n’a, semble-t-il, pas changé pour des milliers de jeunes femmes, de jeunes hommes, dans les camps de fortune, bien qu’ils soient réduits de plus de 91%, selon l’Organisation internationale pour les migrations (Oim).
Pas moins de 137,543 individus résident encore dans 243 sites. La plupart de celles et ceux, qui ont quitté ces espaces, ont fui des violences ou des incendies.
Plus d’une vingtaine d’incendies ont été recensés dans les camps durant les trois ans de la présidence de Michel Martelly, relève l’organisme de réflexion et d’action pour le logement Fòs refleksyon ak aksyon sou koze kay (Frakka).
Pendant que toutes les places publiques ont été libérées par ces personnes sinistrées, les endroits reculés, à l’abri des regards des étrangers - notamment dans la zone de Delmas 33, dans le Camp Acra, dans la zone de Croix des Bouquets (au nord-est de la capitale) -, des milliers de personnes continuent de vivre, tant bien que mal, dans des conditions infrahumaines, sous des tentes, révèle Frakka.
Depuis le tremblement de terre du 12 janvier 2010, un total de quatre projets ont permis de construire pas moins de 3,588 maisons ou appartements, pour un coût total avoisinant US$ 88 millions, selon les chiffres du gouvernement.
En fait, ces maisons ont été soit squattés, soit hors de portée des personnes victimes,révèle une enquête.
https://www.alainet.org/fr/active/73909?language=en
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