Exécutif et communauté internationale, tournés vers des élections…

13/05/2014
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Après trois ans de retard sur l’échéancier électoral, le président de la république haïtienne, Joseph Michel Martelly, semble être soudainement le plus farouche partisan des élections.
 
Message à la nation, petite pointe en direction de l’opposition, toutes les circonstances sont bonnes pour en parler.
 
Alors qu’au parlement et au conseil supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj), rien n’est totalement clair sur les représentants de ces pouvoirs au sein de l’appareil électoral, la dénommée communauté internationale - sans se soucier du respect des normes en la matière - s’appuie sur Martelly pour dire que le processus électoral est lancé.
 
7 des neufs conseillers électoraux prêtent serment à la cour de cassation.
 
Entre-temps, le sénateur Jean-Charles Moïse, opposant radical au pouvoir, est « humilié » dans la commune de Gressier (au sud de la capitale) par des agents de la police nationale d’Haïti (Pnh), venus directement de Port-au-Prince.
 
Le présumé bandit, chef du gang galil et proche de la famille présidentielle, sort de sa cachette, se présente devant le juge d’instruction et est déféré à la prison civile de la Croix-des-Bouquets (municipalité au nord-est de la capitale).
 
Et la justice haïtienne tient deux députés comme auteurs intellectuels de l’assassinat d’un policier national en avril 2012.
 
Politique/Elections
 
Eleksyon tèt dwat, dixit Martelly
 
Dans une adresse à la nation, le mardi 6 mai 2014, Martelly se montre plus que jamais accroché au controversé accord d’El Rancho (signé le 14 mars 2014) et semble dire ne plus vouloir se complaire dans des réunions interminables, pour définitivement se pencher sur les élections.
 
« Eleksyon tèt dwat » lance Martelly, dans un style « Sweet Micky » : Sa k pa kontan anbake.
 
Du même coup, il annonce la création du conseil électoral provisoire (Cep) avec Anel Alexis Joseph décidant unilatéralement de confirmer les représentants du Cspj (sans approbation des membres du Cspj) et Steevenson Timoléon (président de la chambre des députés), confirmant deux des 3 représentants du parlement, sans avoir consulté l’assemblée de la chambre basse ni avoir obtenu l’avis du sénat.
 
Dans quasiment toutes les prises de parole du pouvoir et de ses proches, l’opposition est accusée d’avoir peur des élections et d’être responsable du blocage du processus.
 
Refrain, que Martelly a ressassé, au Cap-Haïtien le 12 mai 2014, devant ses partisans du parti haïtien tèt kale (Phtk).
 
La communauté internationale veut des élections en 2014
 
Sandra Honoré, représentante spéciale du secrétaire général des Nations Unies et le « Core Group » préconisent dialogue et consensus entre les acteurs.
 
Cette position est prise dans la perspective d’un déroulement sine qua non d’élections en Haïti, d’ici fin 2014.
 
« Il revient, maintenant, aux acteurs politiques haïtiens, à tous les niveaux, de prendre toutes les mesures nécessaires afin d’avancer vers la tenue des élections législatives partielles, municipales et locales, au plus tard le 26 octobre 2014 », souligne, dans un communiqué, la communauté internationale se référant à la mise en place du Cep et au discours de Martelly, le 6 mai 2014.
 
Invitant les pouvoirs législatif et exécutif à parvenir à un consensus – quoique Martelly ait déjà pris la décision de ne pas considérer les propositions du sénat en publiant les noms de neuf membres du Cep, sans que le sénat ait prononcé son mot – la communauté internationale explique ne pas vouloir considérer l’éventualité de la caducité du parlement en 2015.
 
Le Core group est composé des ambassadeurs du Brésil, de l’Espagne, des États-Unis d’Amérique, de la France et de l’Union Européenne, du Chargé d’Affaires a.i. du Canada et du Représentant spécial de l’Organisation des États Américains (Oea).
 
Un Cep incomplet prête serment
 
Après la prestation de serment (ratée le 8 mai 2014), sous l’invitation du président (Emmanuel Ménard) du défunt Collège transitoire du conseil électoral permanent (Ctcep), 7 des neufs conseillers électoraux de l’arrêté du 6 mai 2014 de Martelly ont prêté serment, le vendredi 9 mai 2014, à la Cour de Cassation.
 
Léopold Berlanger, qui ne veut pas jouer sa crédibilité dans un Cep incomplet et manquant de légitimité, ne s’est pas présenté en raison du fait que le statut du conseiller Néhémie Joseph n’a toujours pas été précisé par le parlement haïtien.
 
Applix Félix, Pierre-Simon Georges, Chantale Raymond, Gloria Magareth Saint-Louis, Fritzto Canton, Marie Cluny Dumay Miracles, Mariel Carol Floréal Duperval sont les 7 conseillers qui ont été installés le lundi 12 mai 2014.
 
 
 
https://www.alainet.org/fr/active/73916
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