La Via Campesina dénonce
20/09/2005
- Opinión
Mataram, le 18 septembre 2005
La police réprime un rassemblement paysan en Indonésie La police tire et blesse
37 paysans
Le 18 septembre, une délégation internationale composée de 15 représentants de
Via Campesina venus d’Inde, du Bangladesh, de Corée, de l’Union Européenne, des
Etats-Unis, du Brésil, du Nicaragua, du Mexique, du Mozambique, de la
République Dominicaine et de Cuba, ainsi que 50 membres de la Fédération des
Syndicats Paysans Indonésiens (FSPI) et des représentants de plusieurs ONG
internationales, devaient se rendre dans la province de Nusa Tenggara Ouest
(Indonésie).
Cette délégation avait pour but d’étudier sur place les violations des droits
des paysans commises par les autorités locales, la police, le secteur privé et
les milices.
La délégation avait reçu une autorisation officielle des autorités nationales
pour visiter cette région. Cette autorisation a été retirée soudainement et
sans explication la veille de cette visite.
Le 18 septembre à huit heure du matin la police locale est intervenue pour
disperser un rassemblement de 700-1000 paysans qui attendaient l’arrivée de la
délégation de Via Campesina. Il était prévu que pendant cette réunion les
paysans expliquent à la délégation internationale leur situation et parlent
des violations des droits de l’homme dont ils ont été les victimes depuis 1995.
Cependant, la police a commencé par empêcher l’arrivée de la délégation
internationale et a ensuite violemment réprimé le rassemblement. Les
représentants paysans souhaitaient lire une déclaration publique, mais la
police a refusé et a soudain commencé à tirer dans la foule. 37 paysans été
touchés par les balles et certain ont été très gravement blessés.
La délégation internationale n’a pas pu arriver jusqu’à ces lieux. Cependant,
ses membres ont manifesté devant les bureaux de la police pour exprimer leur
indignation vis à vis de ces actes de violence et leur soutien aux paysans qui
luttent pour avoir accès aux terres nécessaires pour survivre. La délégation
s’est exprimée au nom des paysans du monde entier. Paul Nicholson qui
représentait les paysans européens a déclaré: “Nous sommes extrèmement choqués
qu’il soit impossible pour les paysans indonésiens de défendre leurs droits
sans mettre leur vie en péril. En tant que réprésentants de Via Campesina, nous
protestons fermement contre cette violence et nous nous engageons à soutenir
les paysans de Lombok par des actes de solidarité internationale. Nous allons
faire connaître ce cas dans nos pays ; nous demandons au gouvernement
indonésien de punir les policiers responsables de cette violence et de garantir
les droits des paysans. Si le gouvernement indonésien n’est pas capable de
faire cela, nous porterons l’affaire devant le Comité des droits de l’homme de
l’ONU. »
Juana Ferrer de la République Dominicaine a déclaré : “C’est une honte que le
gouvernement chasse les paysans de leurs terres et menace la production
alimentaire de Lombok alors même que dans cette région de plus en plus de
personnes souffrent de la faim, y compris un grand nombre de paysans sans
terre. »
Henry Saragih, le coordinateur international de Via Campesina a déclaré : “Nous
ne pouvons pas accepter le comportement meurtrier des autorités locales et de
la police : ils ont tirés sur les paysans sans raison et nous ont interdit de
nous réunir pour recevoir la délégation internationale de Via Campesina.“
La délégation de Via Campesina s’est engagée à soutenir la FSPI en interpellant
les médias internationaux et en exigeant : - le retrait des forces de police
des terres des paysans - l’accès sans restriction à cette région et le
retrait des barrages de police de façon à ce que les paysans d’autres régions
ainsi que les représentants de la FSPI et de la Via Campesina puissent
rencontrer les paysans de Lombok - le gouvernement indonésien doit respecter
les droits des paysans à Lombok, y compris le droit à cultiver leur terres, et
les protéger contre la violence des intérêts privés
La Via Campesina s’engage à lancer une campagne internationale pour obtenir que
les responsables soient punis et à faire pression pour que le Comité des droits
de l’homme de l’ONU, dont l’Indonésie est membre, prenne des mesures.
Pour plus d’information, veuiller contacter : Henry Saragih: Coordinateur
international de Via Campesina et secrétaire général de la FSPI (Fédération des
Syndicats Paysans Indonésiens) Tel. portable: +62-8163 144441
Ahmad Ya’kub, responsable des campagnes du FSPI. Tel. portable: +62 817712347
La délégation de Via Campesina delegation à Mataram: Tel. portable : +62-8163-
144441, +62-8158 6699975, +62- 8177 12347
Wahidjan, du Syndicat paysan de la province de Nusa Tenggara Ouest, membre de
la FSPI: Tel. portable: +62 8175714911
Information sur le conflit agraire à Lombok
Le conflit agraire a éclaté dans le village de Tanak Awu et dans trois villages
voisins, au centre de l’île de Lombok, en Indonésie, dans la province de Nusa
Tenggara Ouest.
Les autorités de Lombok essayent de chasser les paysans de 850 hectares de
terre très fertile et bien irriguée, pour construire un aéroport international
et développer le tourisme aux dépens de l’agriculture et de la production
alimentaire sur l’île.
Le conflit entre les autorités publiques représentées par des leaders
politiques locaux et les paysans a entraîné une répression sévère depuis 1995.
Le 23 août 2005, les 2631 paysans de Tanak Awu ont été menacés par la
municipalité et la police d’être chassé de force de leurs terres s’ils ne s’en
allaient pas d’eux-même. Les autorités locales et le secteur privé à Lombok
prétendent que le nouvel aéroport international bénéficiera à la population.
Cependant, ce projet ets clairement en contradiction avec les intérêts des
habitants de Lombok : le tourisme, actuellement en déclin, est loin d’être
aussi important pour les habitants que la production alimentaire, car la région
souffre durement de la sous- nutrition et de maladies qui y sont liées. Malgré
cela, les autorités locales veulent à tout prix construire cet aéroport. Les
milices privées, la police et des hommes de main tentent d’intimider les
paysans et organisent un faux-semblant de démocratie en selectionnant
uniquement les personnes en faveur du projet pour participer aux réunions de
consultation.
Via Campesina: Mouvement paysan international
Jl. Mampang Prapatan XIV No. 5 Jakarta 12790 Indonesia Phone/fax 62-21-799 1890
email: viacampesina@viacampesina.org
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