Les paysans de La Via Campesina aux chefs d'Etat :
Il est temps de changer les politiques alimentaires!
02/06/2008
- Opinión
Alors que la FAO s'attend désormais à ce que la fair touche 100 millions de personnes supplémentaires d'ici la fin de l'année, les chefs d'Etat et dirigeants du monde entier sont réunis à Rome pour la « Conférence de haut niveau sur la sécurité alimentaire : les défis du changement climatique et des biocarburants » organisée par la FAO.
Le mouvement international de paysans Via Campesina se réjouit de ce soudain intérêt porté à l'alimentation et à la production agricole, mais rappelle aux gouvernements et aux institutions internationales que les crises climatique et alimentaire actuelles ne sont elles pas le résultat d'une catastrophe naturelle soudaine. Elles sont le fruit de décennies de politiques de libéralisation commerciale et d'intégration verticale des activités de production, de transformation et de distribution au sein des agro-industries.
C'est pourquoi, les gouvernements doivent aujourd'hui prendre toutes leurs responsabilités quant à ces crises et mettre en ouvre des actions déterminées pour les résoudre.
Même si elles produisent des aliments, la plupart des familles de paysans souffrent elles aussi de la hausse actuelle des prix de l'alimentation, aux côtés des travailleurs urbains. La plupart d'entre elles ne possèdent pas la terre qu'elles cultivent, produisent pour l'exportation ou doivent rembourser des dettes, si bien qu'elles peuvent être considérées comme des salariés agricoles.
Depuis des décennies, les pays ont été forcés d'ouvrir leurs marchés et d'importer des aliments. Ils ont perdu leur capacité à se nourrir eux-mêmes, les rendant excessivement vulnérables aux prix du marché mondial. Ceci contribue à expliquer les récentes émeutes de la faim dans différentes parties du monde.
A la faveur du principe de "libre-échange", l'alimentation est considérée aujourd'hui comme une marchandise semblable aux autres, sujette à la recherche de profit et aux spéculations financières. Les actuelles hausses des prix peuvent ainsi être reliées à la spéculation orchestrée par lês négociants et investisseurs majeurs puisque la production alimentaire est désormais en concurrence avec celle destinée aux agro-carburants, aggravant d'autant la crise, comme le fait le changement climatique.
De plus, les gouvernements ont démantelé les politiques agraires qui bénéficient aux productions alimentaires et ont soutenu les transnationales productrices de semences, de pesticides, de fertilisants et d'aliments, renforçant ainsi le contrôle de ces dernières sur la chaîne alimentaire. Lê développement de l'agriculture industrielle a détruit l'environnement, encouragé la sur-exploitation des sols et contribué largement au réchauffement planétaire (en étant à l'origine de 17,4 à 32 % des émissions de gaz à effet de serre). Parallèlement, les producteurs familiaux ont été évincés de leurs terres et poussés vers la pauvreté. Forts de ces expériences, les paysans et petits producteurs familiaux rejettent dès lors les promesses de la « Nouvelle révolution verte » et des prétendues semences « miracles » que sont les OGM.
Les petits producteurs et paysans familiaux réunis au sein de La Via Campesina déplore que la participation de la société civile à la Conférence de haut niveau de la FAO soit déniée. Ils rappellent aux chefs d'Etat qu'il est temps que les gouvernements se concentre sur une production alimentaire durable à petite échelle et sur les marchés locaux. Ces choix permettront une régénération des sols, une économie de carburant et une réduction du réchauffement planétaire. Ils donneront également des emplois à des millions de paysans, de pêcheurs, de pastoralistes et de tous ceux qui contribuent à nourrir le monde.
Plus d'informations sur www.viacampesina.org
Le mouvement international de paysans Via Campesina se réjouit de ce soudain intérêt porté à l'alimentation et à la production agricole, mais rappelle aux gouvernements et aux institutions internationales que les crises climatique et alimentaire actuelles ne sont elles pas le résultat d'une catastrophe naturelle soudaine. Elles sont le fruit de décennies de politiques de libéralisation commerciale et d'intégration verticale des activités de production, de transformation et de distribution au sein des agro-industries.
C'est pourquoi, les gouvernements doivent aujourd'hui prendre toutes leurs responsabilités quant à ces crises et mettre en ouvre des actions déterminées pour les résoudre.
Même si elles produisent des aliments, la plupart des familles de paysans souffrent elles aussi de la hausse actuelle des prix de l'alimentation, aux côtés des travailleurs urbains. La plupart d'entre elles ne possèdent pas la terre qu'elles cultivent, produisent pour l'exportation ou doivent rembourser des dettes, si bien qu'elles peuvent être considérées comme des salariés agricoles.
Depuis des décennies, les pays ont été forcés d'ouvrir leurs marchés et d'importer des aliments. Ils ont perdu leur capacité à se nourrir eux-mêmes, les rendant excessivement vulnérables aux prix du marché mondial. Ceci contribue à expliquer les récentes émeutes de la faim dans différentes parties du monde.
A la faveur du principe de "libre-échange", l'alimentation est considérée aujourd'hui comme une marchandise semblable aux autres, sujette à la recherche de profit et aux spéculations financières. Les actuelles hausses des prix peuvent ainsi être reliées à la spéculation orchestrée par lês négociants et investisseurs majeurs puisque la production alimentaire est désormais en concurrence avec celle destinée aux agro-carburants, aggravant d'autant la crise, comme le fait le changement climatique.
De plus, les gouvernements ont démantelé les politiques agraires qui bénéficient aux productions alimentaires et ont soutenu les transnationales productrices de semences, de pesticides, de fertilisants et d'aliments, renforçant ainsi le contrôle de ces dernières sur la chaîne alimentaire. Lê développement de l'agriculture industrielle a détruit l'environnement, encouragé la sur-exploitation des sols et contribué largement au réchauffement planétaire (en étant à l'origine de 17,4 à 32 % des émissions de gaz à effet de serre). Parallèlement, les producteurs familiaux ont été évincés de leurs terres et poussés vers la pauvreté. Forts de ces expériences, les paysans et petits producteurs familiaux rejettent dès lors les promesses de la « Nouvelle révolution verte » et des prétendues semences « miracles » que sont les OGM.
Les petits producteurs et paysans familiaux réunis au sein de La Via Campesina déplore que la participation de la société civile à la Conférence de haut niveau de la FAO soit déniée. Ils rappellent aux chefs d'Etat qu'il est temps que les gouvernements se concentre sur une production alimentaire durable à petite échelle et sur les marchés locaux. Ces choix permettront une régénération des sols, une économie de carburant et une réduction du réchauffement planétaire. Ils donneront également des emplois à des millions de paysans, de pêcheurs, de pastoralistes et de tous ceux qui contribuent à nourrir le monde.
Plus d'informations sur www.viacampesina.org
https://www.alainet.org/fr/articulo/128037
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