Forum de l’Apec à Lima sur fond de dénonciations

28/11/2008
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Les leaders de 21 nations membres de la Coopération Économique pour l´Asie-Pacifique (Asia-Pacific Economic Cooperation- Apec) et de la Colombie (pays invité) se sont réunis à Lima (la Capitale du Pérou), du 21 au 23 novembre 2008, sur fond de dénonciations.

Une trentaine d´organisations de jeunes péruviens ont dénoncé l’appui apporté par les dirigeants de l’Apec au modèle économique néolibéral, et ont considéré ce forum comme étant « au service des nations toutes puissantes ».

Des jeunes péruviens contre le forum de l´Apec et le néolibéralisme

Dans un document conjoint, ces organisations juvéniles péruviennes se sont prononcées contre l´Apec qui, selon eux, exclut le peuple et ne prend en compte que les entrepreneurs.

De l´avis des jeunes, Ce forum ne vise qu´à promouvoir le libre échange et l´ouverture aux investissements, bref le néolibéralisme qui « est coupable de l´actuelle crise financière ».

« L’Apec ne s´est pas réuni pour chercher de nouvelles alternatives face à l´échec du capitalisme... mais pour offrir plus d´ouverture et plus de protection aux investissements, c´est-à-dire plus de néolibéralisme, comme si rien ne s´était passé », indique le document.

Issus de plusieurs groupements locaux et nationaux, ces jeunes péruviens dénoncent le néolibéralisme dont l´application depuis 1992 au Pérou a, selon eux, « livré les ressources naturelles aux transnationales, condamné le pays à la condition d´exportateur de matières premières et fait augmenter l´inégalité ».

L´apologie du système capitaliste néolibéral dans le Forum de l´Apec

Les dirigeants des pays ayant participé à ce forum de l´Apec entendaient coordonner des actions orientées fondamentalement vers l’application dans la région Asie Pacifique du plan d´actions adopté, la semaine dernière à Washington, par les leaders des 20 principales économies du monde (le G20) pour résoudre l´actuelle crise financière internationale.

Ce plan vise à apporter des réformes au système financier international de manière à conjurer ses dérives jugées à la source de cette crise. La surveillance internationale des marchés financiers et des banques dans le domaine de la prise de risques, ainsi que le renforcement de la lutte contre les paradis fiscaux figurent parmi les principales actions prévues par le plan.

Les leaders du G20 ont aussi fait front commun pour défendre le système capitaliste néolibéral, tout en prévenant les dirigeants des autres nations d´éviter les pièges du protectionnisme qui, au lieu de les aider à faire face à la crise, les conduirait à la récession.

Dans ce même esprit, les dirigeants des pays membres de l´Apep ont fait, pendant le déroulement du forum, l´apologie de la doctrine du libre échange.

Leurs différentes interventions ont coïncidé sur l´invitation lancée à leurs homologues à ouvrir les marchés de leurs pays respectifs, à libéraliser les échanges et à stimuler les investissements dans l´Asie Pacifique considérée comme la région économique la plus dynamique dans le monde.

L´actuel président de l´Apec, le péruvien Jorge Miguel Morales, a lancé dans son discours d´inauguration le mot d´ordre : « Plus de commerce, plus d´investissements et moins de barrières ».

Dans foulée, le président sortant américain, George W. Bush, a résumé ainsi le message principal de son discours : « Des marchés ouverts, le libre échange et des gens libres ».

Pour sa part, le premier ministre japonais, Taro Aso, est allé jusqu´à proposer à l´Apec de prendre des mesures visant à renforcer le Fonds Monétaire International (Fmi) et la Banque Mondiale (Bm), de manière à ce que ces deux institutions de financement soient en mesure d´aider les pays et régions affectées par la crise.

« Nous allons dénoncer le protectionnisme là où il apparaît »

Le forum a été aussi l´occasion pour les représentants de 9 pays du G20, à la fois membres de l´Apec, de dissuader leurs homologues d´adopter des politiques protectionnistes face aux conséquences de l´actuelle crise.

« Nous allons dénoncer le protectionnisme là où il apparaît », a fait écho le président péruvien, Alan García, dans son discours de clôture du forum prononcé le dimanche 23 novembre.

La signature d´accords bilatéraux de libre échange

Lancé autour du thème « Un nouvel engagement pour le développement de Asie-Pacifique », le forum a donné lieu à la signature de plusieurs traités bilatéraux de libre échange, par exemple : entre le Pérou et le Japon, entre la Colombie et le Canada.

Sitôt ratifié par leurs Congrès respectifs, le traité entre la Colombie et le Canada facilitera les échanges commerciaux dans les deux marchés où circulent 890 millions de dollars américains chaque année.

Le document prévoit également de créer un cadre légal pour la protection des investissements dans les deux pays.

Par ailleurs, le président américain George W. Bush a une fois de plus insisté sur la nécessité de « continuer à faire pression pour l´approbation du traité de libre échange (de son pays) avec la Colombie ».

Le Tlc (Tratado de Libre Comercio) entre la Colombie et les États-Unis d´Amérique, signé par les deux gouvernements depuis 2006, est en attente de ratification dans le Congrès américain.

Les démocrates se sont opposés à la ratification de cet accord à cause de la situation de violation de droits humains et de violence contre les syndicalistes et autres mouvements sociaux qui, argumentent-ils, continue à régner en Colombie, principal allié des États-Unis d´Amérique dans la région sud-américaine.

L´Apec, la région économique la plus dynamique dans le monde

Réuni en forum chaque année, l’Apec, organisation intergouvernementale créée en 1989, est constitué de 21 pays membres : Australie, Brunei, Indonésie, Japon, Corée du Sud, Malaisie, Nouvelle Zélande, Philippines, Singapour, Thaïlande, Russie, Chinese Tapei, Chine, Hong Kong, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Vietnam, Mexique, Canada, Chili, Pérou et les États-Unis d´Amérique.

Il représente 2,6 milliards de personnes (plus du tiers de la population mondiale), approximativement 60 % du Produit Interne Brut (Pib) et environ 47 % du commerce, selon des chiffres officiels.

La mission fondamentale de l´Apec est de faciliter la croissance économique, la coopération et le libre échange dans la région Asie Pacifique.

Cette mission s´articule autour des « Objectifs de Bogor », adoptés par les dirigeants des pays membres de l´Apec lors de la réunion de 1994 à Bogor (Indonésie), qui consistent à « créer une zone de libre échange et d´investissements dans l´Asie-Pacifique », en réduisant les tarifs et autres entraves aux échanges commerciaux.

Source:  Alterpresse www.alterpresse.org

https://www.alainet.org/fr/articulo/131147

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