Après Copenhague, Cochabamba comme alternative ?
- Opinión
Convoquée par Evo Morales, suite à l'échec de
L'originalité de la démarche fut d'avoir convoqué ensemble, mouvements sociaux et gouvernements. En fait, seuls deux chefs d'Etat furent présents, Evo Morales et Hugo Chavez et deux vice-présidents, celui de Cuba et celui du Burundi. Les délégations officielles furent au nombre de 47, plus quelques organisations internationales, tel le secrétariat des Nations-unies Il y eut 147 nationalités présentes et quelques 35.500 inscrits, ce qui dépassa de loin les 15.000 attendus. Plus de 800 européens et un certains nombre d'Africains et d'Asiatiques furent empêché d'y prendre part, à cause de l'interruption du trafic aérien, due à l'activité volcanique.
Un dix-huitième groupe de travail, non-officiel, se réunit à l'extérieur du campus, dans une salle de restaurant. Il traita dune question non-abordée au sein de
Il y eut aussi des centaines d'ateliers autogérés, organisés par des mouvements sociaux ou des ONG, traitant de questions diverses, telles que le rôle des Banques internationales (Banque mondiale, Banque interaméricaine de développement, etc.) la culture et les changements climatiques, les glaciers, l'eau, les effets sur la santé, les peuples indigènes, plus de nombreux cas concrets, comme le Yasuni en Equateur (région de haute biodiversité habitée par des peuples indigènes et qui recèle une énorme réserve de pétrole que le gouvernement est prêt à ne pas exploiter, si
Le dernier jour, une réunion commune entre représentants des pays et des organisations internationales et les mouvements et ONG (société civile) permit de présenter les rapports de synthèse des divers groupes , qui furent commentées par les représentants des gouvernements. C'est là que le Ministre des Affaires étrangères de l'Equateur, Ricardo Platiño, signala que son pays et
Dans son discours d'inauguration, Evo Morales, donna le ton de la Conférence. C'est le mode de développement, dominé par les principes du capitalisme, qui est en jeu, car il est destructeur de
Lors de la cérémonie d'ouverture, la représentante du Secrétaire général des Nations-Unies fit un discours très engagé. Malgré cela, elle fut huée par une grande partie de l'assemblée, non sur le contenu de son discours, mais parce qu'elle représentait une institution qui avait perdu son prestige et sa crédibilité suite à
La déclaration finale
La déclaration finale comprend, après avoir constaté un certain nombre de faits, à la fois une série de principes et des propositions concrètes. Il s'agit en premier lieu de déclarer
Sur le plan pratique, une série de propositions seront transmises à
Questions pendantes
Si le sommet de Cochabamba a permis de poser des questions fondamentales et de progresser dans la pensée et dans les propositions politiques, il reste, comme dans tout processus en cours, un certain nombre de questions qu'il faudra résoudre dans l'avenir. Il est bon d'en signaler deux, l'une d'ordre théorique et l'autre d'ordre pratique, les réflexions qui suivent servant d'hypothèses de travail.
Sur le plan théorique c'est la conception des rapports entre l'humanité et la nature qui est en cause et donc aussi le vocabulaire utilisé. Ce n'est peut-être pas tellement le mot Terre-Mère, qui a posa problème. En effet celui-ci a été adopté à l'unanimité par l'Assemblée générale des Nations-unies en 2009, quand le 22 avril, date choisie d'ailleurs pour clôturer le sommet de Cochabamba, fut déclaré: jour de la terre-Mère. Cependant, certaines voix se sont élevées, au cours de
Il n'est évidemment pas question de remettre en question la nécessaire harmonie entre nature et genre humain et l'impératif de la régénérescence de la planète, ni d'avaliser le concept capitaliste d'exploitation destructrice de la nature, en fonction d'un développement conçu comme une croissance matérielle illimitée. Il ne s'agit pas non plus de nier la nécessité de revoir une philosophie de ce rapport qui ignore les autres espèces vivantes et la capacité de reproduction de l'équilibre de la nature. On ne peut accepter non plus de mépriser et de marginaliser des cultures qui peuvent apporter à l'humanité d'aujourd'hui une salutaire critique, tant du rapport d'exploitation véhiculé par la logique du capitalisme, que de l'individualisme exacerbé du modèle de consommation et des autres comportements qui caractérise cette dernière. Mais il s'agit de reconnaître qu'il existe des cultures différentes. Vouloir exprimer le changement nécessaire, uniquement dans les termes d'une pensée symbolique, qui tend à identifier le symbole à la réalité, signifie se heurter à une culture caractérisée par une pensée analytique, qui replace la causalité des phénomènes dans leur champ spécifique, que ce soit physique ou social.
Les deux cultures coexistent aujourd'hui. La première avec une richesse d'expression, qui rappelle la force du symbole et la réalité de l'idéel, particulièrement utile dans le domaine des rapports à la nature et dont les paramètres pratiques sont parfaitement traduisibles en savoirs, en comportements et en politiques, mais dont la cosmovision est difficilement assimilable par une culture urbaine et industrielle, où que ce soit dans le monde. La seconde qui, certes, a réduit la culture à une rationalité instrumentale ou à une simple superstructure (une cerise sur le gâteau, dirait Maurice Godelier) et donc renforcé la logique du capitalisme et contribué à sa reproduction, mais qui a aussi permis un développement important des connaissances, utiles pour résoudre des problèmes pratiques et politiques. En réagissant contre les contradictions du capitalisme, qui conduisent l'humanité et la nature au désastre, ne serait-il pas sage de permettre l'expression de diverses cultures et d'appliquer le principe de la multi-culturalité dans toutes ses dimensions.
C'est un simple début de réflexion, sans prétention d'imposer un cadre de pensée sur ce problème, mais pour ouvrir la discussion et arriver à des solutions permettant une lutte commune dans la diversité et le respect mutuel. C'est notamment important pour l'aspect juridique. Comment définir ce que signifie le Droit de
La deuxième question est celle posée par le groupe dix-huit, c'est-à-dire la contradiction entre les politiques extractives et la défense de la nature. Il est évident que l'activité extractive comporte un certain degré de destruction naturelle et que la production et l'utilisation de ces ressources naturelles entraine des dommages écologiques. Par ailleurs on ne peut demander au Venezuela de cesser demain l'exploitation du pétrole, ni à
Les leçons de Cochabamba
La mobilisation populaire pour l'harmonie entre l'humanité et la nature (
Source: Nouveaux cahiers du socialisme
http://www.cahiersdusocialisme.org/2010/05/03/la-conference-mondiale-des...
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