Campagne "Droit sans frontières" , premier bilan positif
Respecter les droits humains et l’environnement partout dans le monde
06/01/2012
- Opinión
A près de deux mois de son lancement, la Campagne "Droit sans frontières" est sur la bonne voie. Tschoff Löw, coordinateur de cette initiative soutenue par plus de 50 organisations suisses, fait le bilan des premiers résultats et des prochains défis.
La Campagne "Droit sans frontières" plaide pour introduire une réglementation pour les multinationales suisses présentes dans les pays du Sud. Elle exige que le gouvernement et le parlement mettent en place des moyens juridiques afin que les transnationales ayant leur siège en Suisse respectent les droits humains et environnementaux dans le monde entier, comme ils sont tenus de le faire dans la Confédération helvétique.
Echo retentissant
"Dès le lancement le 3 novembre dernier, la répercussion médiatique de la Campagne a été significative et régulière", déclare Tschoff Löw en préambule au bilan des 60 premiers jours.
Les organisateurs ont recensé les articles publiés dans plus de 50 médias de la presse écrite nationale totalisant deux millions d'exemplaires. Pas moins de 70 sites internet ont relayé l'information sur cette initiative des ONG suisses, comptabilisant plus de quatre millions de consultations par mois.
Aussi bien la radio que la télévision ont couvert l'événement de manière appréciable. Sans oublier le large écho reçu dans la presse internationale – surtout alternative – d'autres pays européens comme l'Espagne et différents pays latino-américains. Ce résultat est directement lié au travail des ONG qui ont informé coopérants et partenaires sur le terrain en diffusant des interviews et des articles sur la Campagne.
Tschoff Löw explique ce succès par le travail intense des organisations qui appuient l'initiative, "qui se sont appropriées la Campagne et la promeuvent de toutes les manières possible".
Ce fort écho médiatique est dû, selon le coordinateur national de la Campagne, "d'une part à la sensibilité particulière de la société civile suisse qui prête attention aux grands thèmes actuels comme la crise économique et financière et d'autre part aux réactions sociales comme celles du mouvement des indignés".
Ainsi, "de nombreuses personnes sont convaincues qu'il faut faire quelque chose de concret". Elles demandent que la Suisse, ses autorités et les multinationales helvétiques assument leurs responsabilités.
Pétition en ligne
Parmi les défis immédiats de la Campagne, "le plus important est de promouvoir activement la signature de la pétition en ligne qui sera présentée au Parlement lors de sa session d'été de juin 2012". Le texte de cette dernière demande au pouvoir exécutif et législatif d'agir pour que les entreprises multinationales ayant leur siège en Suisse "respectent les droits humains et les normes environnementales, non seulement en Suisse mais dans le monde entier".
Les promoteurs de "Droit sans frontières" espèrent récolter quelque 70'000 signatures. "Ceci garantirait une légitimité importante à notre mobilisation citoyenne", souligne Tschoff Löw.
Les six premiers mois de l'année 2012 seront une période très active pour les ONG de développement, de droits humains, de solidarité, religieuses ou syndicales qui soutiennent la campagne.
Signalons entre autres le lancement d'une vidéo en janvier, dans le cadre du Forum Economique Mondial de Davos, ainsi que l'organisation d'un séminaire de réflexion et de débat lors de la dernière semaine de mars, avec des représentants du Sud et avec la présentation de recommandations concrètes qui seront remises aux autorités juridiques de ce pays. Mentionnons également une série d'activités publiques dans différents cantons et villes "pour faire mieux connaître la Campagne et la pétition", selon le coordinateur de la campagne.
Ce dernier souligne aussi que, pour encourager cette mobilisation, il est essentiel "de ne pas oublier la responsabilité de la Suisse qui est, au niveau mondial, le pays à plus forte densité d'entreprises multinationales par nombre d'habitants". Avec la circonstance aggravante que "le droit suisse n'est pas très avancé et il n'existe aujourd'hui aucune responsabilité des maisons-mères helvétiques à propos des violations de droits humains et environnementaux commises par leurs filiales à l'étranger". Cette situation empêche, par exemple, "les victimes de ces violations de porter plainte contre ces entreprises en Suisse même".
Un programme soutenu
Les nombreuses actions publiques qui auront lieu ces prochains mois vont chercher, selon Tschoff Löw, à renforcer l'information au public et l'échange avec les parlementaires afin de faciliter l'intervention du pouvoir législatif dans la perspective d'une révision de la loi. Pour cela, il est important de ne pas perdre de vue "l'effort primordial de récolte de signatures, essentiellement à travers le site internet de la Campagne".
Selon lui, donner au gens la possibilité de signer une pétition en ligne est "une nouveauté qui peut contribuer à créer un précédent pour ce type d'initiative de la société civile. L'utilisation des réseaux sociaux favorise une telle action. Jusqu'à maintenant, on a toujours privilégié dans le monde de la coopération la récolte de signatures dans la rue. Nous sommes en train d'innover un nouveau mode de faire", conclut Tschoff Löw.
*Sergio Ferrari
Trad. Rosemarie Fournier
Service de presse E-CHANGER, ONG suisse de coopération solidaire
La Campagne en bref
La Campagne compte 17 membres actifs, dont quelques-unes des principales ONG de coopération par projets ou par échange de personnes comme Action de Carême, Terre des Hommes Suisse, Pain Pour le Prochain, Helvetas, Swissaid,
E-CHANGER, Brücke-Le Pont... On y trouve aussi Solidar (organisation syndicale), Amnesty International Suisse (droits humains) ou encore Greenpeace (écologie). Les secteurs de la solidarité et de l'information-sensibilisation sont représentés par la Déclaration de Berne, le Groupe de travail Suisse-Colombie, le réseau Guatemala de Berne et Multiwatch, sans oublier la Commission Internationale de Juristes et la Société pour les peuples menacés.
35 autres organisations, associations et fédérations cantonales de coopération soutiennent également cette initiative, comme par exemple les centrales syndicales UNIA, Travail Suisse, Uniterre ainsi que l'Union Syndicale Suisse (Sergio Ferrari)
https://www.alainet.org/fr/articulo/155057
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