Mouvements populaires du monde avec le Pape

Osvaldo León

26/10/2014

Opinión

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Un événement qualifié comme « sans précédent », organisé sous les auspices du Pape François, aura lieu à Rome et au Vatican, du 27 au 29 Octobre. Il s’agit de la Réunion Mondiale des Mouvements Populaires, où participeront des représentants d’une centaine d'organisations, en plus de nombreux évêques de différents continents, pour examiner conjointement « de nouvelles voies vers l'inclusion sociale. »

Un des objectifs de cet événement est celui de : « partager la pensée sociale de François, en particulier les éléments qu’apporte son Exhortation Apostolique ‘La joie de l'Evangile’ et d’en discuter du point de vue des mouvements populaires. » Dans ce document, publié le 26 Novembre 2013, François affirme, entre autres : « aujourd’hui, nous devons dire ‘non à une économie de l’exclusion et de la disparité sociale’. Une telle économie tue… Aujourd’hui, tout entre dans le jeu de la compétitivité et de la loi du plus fort, où le puissant mange le plus faible. Comme conséquence de cette situation, de grandes masses de population se voient exclues et marginalisées : sans travail, sans perspectives, sans voies de sortie. »(53)

Il énonce, ensuite, une condamnation ouverte de la logique du marché libre, incapable en soi-même de promouvoir l'inclusion sociale : « Cette opinion, qui n’a jamais été confirmée par les faits, exprime une confiance grossière et naïve dans la bonté de ceux qui détiennent le pouvoir économique et dans les mécanismes sacralisés du système économique dominant. En même temps, les exclus continuent à attendre. » (54)

Cette réunion propose également : « développer une synthèse de la vision des mouvements populaires par rapport aux causes de la croissance des inégalités sociales et de l’augmentation de l'exclusion dans le monde entier, principalement l'exclusion de la terre, du travail et du logement. » Elle vise aussi à proposer des alternatives du point de vue des pauvres et des pueblos pauvres, « pour faire face aux problèmes – comme les guerres, le déplacement, la faim, la pauvreté, le chômage, l'insécurité, l’exclusion – engendrés par le capitalisme financier, l'arrogance militaire et l'immense pouvoir des sociétés transnationales, dans la perspective de la construction d'une société pacifique, libre et équitable ».

Elle prétend également : « discuter de la relation entre les mouvements populaires et l'Eglise, et comment aller de l'avant dans la création d'une instance d'articulation et de collaboration permanente. » L’initiative de ce dialogue provient du colloque «L'émergence des exclus", tenu au Vatican le 5 décembre 2013, dans lequel ont participé Joao Pedro Stedile (du Mouvement des Sans Terre - Via Campesina, Brésil) et Juan Grabois (de la Confédération de l'économie populaire, Argentine), qui ont proposé justement la réalisation de la réunion mondial.

Structuré sur la base de la méthode de la théologie latino-américaine de « voir – juger - agir », ainsi que de « l’écoute - le discernement - l’engagement », l'événement a prévu aborder trois thèmes, symboliquement divisés : Pain, Terre et Logement. Le premier se réfère au travail, les travailleurs informels, les jeunes en situation de précarité et les nouveaux défis dans le monde du travail; le deuxième abordera la paysannerie, l'agriculture, la souveraineté alimentaire et la problématique de l'environnement; et le troisième, les colonies informelles, le logement précaire et la problématique des banlieues urbains. Deux sessions parallèles complètent l'ordre du jour : l'environnement et le changement climatique, et les mouvements pour la paix.

« Repenser de façon opportune nos modèles de développement économique exige nécessairement la contribution et la participation de ceux qui souffrent des conséquences malheureuses du modèle actuel, afin de chercher dans les faits le progrès social dans le respect et l'inclusion de tous et toutes. Aussi les trois groupes (pain, terre et logement) traiteront les causes structurelles et systémiques des situations de marginalisation qui affectent leurs groupes de base. À partir de la même approche, nous aborderons les implications sociales du changement climatique et de la guerre », explique le document de méthodologie.

Comme partie du programme de cette rencontre – organisée par le Conseil pontifical Justice et Paix, l'Académie pontificale des Sciences Sociales et les représentants de divers mouvements – s’est prévue une réunion de François avec les participant-e-s, le mardi 28 octobre, où sera présent également Evo Morales, non pas en sa qualité de Président de l'État plurinational de Bolivie, mais plutôt en raison de son trajectoire en tant que leader populaire.

(Traduction ALAI)

https://www.alainet.org/fr/articulo/165011