Résultats socio-économiques mitigés
- Opinión
Les résultats socio-économiques des 4 ans (14 mai 2011-14 mai 2015), du chef de l’Etat Michel Martelly au pouvoir paraissent mitigés, alors que les économistes ne s’entendent pas sur le pourcentage de réalisation ou le degré d’échec de l’équipe en place.
Le pays s’est endetté à un rythme exponentiel durant ces quatre dernières années et les dispositions pouvant faciliter une véritable capacité de remboursement, n’ont pas été prises. Le saupoudrage a prévalu afin de maquiller la misère de la population.
C’est ce que soutient le professeur Camille Chalmers, pour qui le bilan économique de Martelly est « catastrophique ».
« Depuis son investiture à la magistrature suprême du pays, il [le président] continue dans la même perspective de la politique néolibérale », relève Chalmers, rappelant que Martelly n’a fait que reprendre le slogan des investisseurs « Haïti is open for business ».
« Près de 100 à 150 mille jeunes qui arrivent sur le marché de l’emploi chaque année n’ont aucune perspective », souligne le professeur Camille Chalmers.
Pourtant, beaucoup de promesses ont été faites par le chef de l’Etat.
Dès la première année de son mandat, il avait promis 4 cent mille emplois.
L’économiste Eddy Labossière veut nuancer, malgré le non respect de cette promesse.
Pour lui, « le gouvernement a fait des réalisations ».
« Durant les 4 ans, des routes ont été construites, des enfants sont allés à l’école. Il [Martelly] a même facilité la relocalisation des sinistrés du séisme du 12 janvier, la construction du village Lumane Casimir, bien qu’il soit inhabité et mal géré »
Reste à savoir si les réalisations sont proportionnelles à l’argent tiré du Fonds Petro Caribe. L’administration Martelly est accusée par l’opposition d’avoir complètement gaspillé ces fonds.
Actuellement, la dette effective d’Haïti au 31 janvier 2015, devant être payée sur 25 ans, s’élève à 1.6 milliard de dollars américains.
Le gouvernement a-t-il fait des projets justifiant la dette, en termes de relèvement social et en termes d’infrastructure ?, se questionne l’économiste Eddy Labossière.
Selon les derniers chiffres du Fonds des Nations Unies pour l’enfance, dévoilés début mai, un enfant sur deux âgé de moins de 5 ans en Haïti souffre de malnutrition. Trois millions d’Haïtiens et d’Haïtiennes sont en insécurité alimentaire.
Au niveau des infrastructures, le chef de l’Etat a réussi à inaugurer le 14 mai les travaux de réhabilitation-bien qu’inachevés- du Kiosque Occide Jeanty, après 25 unités de logement à Morne Lazard le 23 avril.
Le ciné théâtre Triomphe et le viaduc de Delmas devraient suivre dans cet agenda d’inauguration plutôt mince au regard des ambitions affichées durant le passage de Laurent Lamothe à la primature.
Les tôles rouges continuent d’encercler le champs de mars. Et le ciné Rex Théâtre dont les travaux n’ont toujours pas commencé fait office de symbole en ce sens.
Le logement, pourtant grande priorité de l’après-séisme, demeure un vaste défi que les projets conduits durant l’ère Martelly ne sont pas parvenus à bousculer.
15 mai 2015
http://www.alterpresse.org/spip.php?article18230#.VWST_lJ1yyc
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