Déclaration

Migrants : construire des alternatives face au désordre et à la crise mondiale du capital

11/09/2015
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En route vers le VIIe Forum Social Mondial des Migrations

 

São Paulo, le 6 septembre 2015

 

Nous, les organisations de différents continents du monde réunies à São Paulo - Brésil, pour la réunion du Comité international de Forum Social Mondial sur les Migrations - FSMM, condamnons vigoureusement la situation critique et injuste que traversent des millions de migrants, contraints de fuir leur pays pour échapper à la guerre, à la crise économique et à l'incertitude de ne pas avoir d'avenir pour eux-mêmes et leurs familles. Cette situation, qui résulte de la violence générée par le capital, nous la retrouvons à l’heure actuelle de manière brutale et criminelle à toutes les frontières du monde.

 

Au-delà des images de la Méditerranée qui nous indignent et qui ont consterné le monde entier, nous constatons que cette barbarie se répète dans de nombreuses autres régions du globe, de façon quotidienne et en toute impunité. Il s’agit au fond d’une guerre provoquée par le capital contre l'humanité et la Nature, dans laquelle l'un des maillons les plus faibles est la population migrante. Cette population souffre en permanence de la violation de ses droits par les États, paradoxalement signataires de nombreux traités des droits de l'homme et violeurs systématiques du droit international.

 

Au niveau des gouvernements et des organisations internationales beaucoup tentent de confondre l'opinion publique en créant des divisions entre les réfugiés et les migrants économiques, accordant des droits à certains et refusant ces mêmes droits à d’autres, comme cela se passe actuellement en Europe. Les réfugiés/es et les migrants/es économiques sont victimes du système capitaliste qui les prive de leurs droits, les discrimine, les exploite et les criminalise ; malgré cela, on prétend transformer ces victimes en coupables en les criminalisant, voire en les condamnant à mort. Les grandes entreprises, le secteur de l’agrobusiness, l'accaparement des terres, le démantèlement de l'industrie à travers la robotisation et la financiarisation font partie des causes structurelles qui sont à l’origine de la migration forcée.

 

Dans ce jeu pervers, les frontières de l'Europe et des États-Unis s’étendent de plus en plus au-delà de leurs frontières géographiques. Les politiques de militarisation des frontières pour empêcher l'arrivée des migrants et des migrantes avancent à travers des processus d'externalisation des zones limitrophes, comme en témoignent les accords bilatéraux entre les Etats européens et les pays situés à l'extrémité sud de la Méditerranée et ceux de l'Afrique subsaharienne.

 

Dans le territoire mésoaméricain de transit vers le "grand rêve américain", le trafic et la traite des êtres humains sont une réalité, de même que les fosses communes découvertes au Mexique, tout cela sous les yeux des gouvernements et des institutions de l'État qui le tolèrent et sont même souvent complices, avec l’aide d'autres acteurs impliqués dans la violation des droits des migrants, comme le crime organisé, les mafias de la drogue, reflétant de plus en plus la violence de la guerre contre les hommes et les femmes migrants et la population en général.

 

À travers leurs politiques et des pratiques concrètes, les gouvernements prétendent arrêter la migration, réguler les flux et assurer l’entrée d’une main d’œuvre bon marché et flexible, disposée à satisfaire les besoins du capital indépendamment de leurs droits, de leur dignité et leur souffrance, en particulier dans le sud global.

 

Dans la lignée de cette attaque inhumaine du capital, nous tenons également à souligner les disparitions forcées qui ont laissé des blessures profondes, comme dans le cas des étudiants d’Ayotzinapa, au Mexique; la tragédie des disparitions que vivent aussi dans d'autres pays du monde des milliers de familles qui se battent pour connaître le sort de leurs parents migrants.

 

Au sein de cet obscur scénario, nous assistons également à la naissance de nouveaux mouvements sociaux autonomes qui, grâce à la solidarité, la résistance et la rébellion civile, ouvrent des brèches et des chemins pour la transformation. La solidarité manifestée par la population hongroise envers les migrants, la marche de la liberté vers l'Autriche et d’autres milliers d'exemples au quotidien sont des manifestations qui montrent qu’un vent d’espoir se lève, réaffirmant la nécessité de créer un monde qui laisse la place à d’autres mondes, un monde où l’exploitation, la discrimination, le dépouillement et l'exclusion n’existent pas.

 

Nous, organisations signataires de cette déclaration, nous déclarons en rébellion permanente contre ce système. Nous redoublerons notre lutte pour affronter et dénoncer l'hégémonie du capital qui viole les droits les plus fondamentaux des êtres humains et, en particulier, des populations migrantes ; nous appelons nos frères et nos sœurs, les travailleurs, les paysans, les peuples autochtones, les femmes et les jeunes à s'unir dans une lutte frontale et quotidienne contre ce système prédateur. Par ailleurs, nous exhortons les États à ratifier et à appliquer les différents traités internationaux des droits humains.

 

Pour toutes ces raisons, nous renouvelons notre engagement vis-à-vis des diverses luttes qui se déroulent à l'échelle mondiale. Nous exprimons notre détermination pour mener à bien la 7eédition du Forum Social Mondial sur les Migrations – le FSMM, à São Paulo, au Brésil, à la mi-2016.

 

Nous sommes des personnes, pas des numéros, arrêtons le massacre !

Récupération des 43 étudiants d’Ayotzinapa: "Ils ont été enlevés vivants, nous exigeons qu’ils nous soient rendus vivants !"

Ni terroristes ni criminels, travailleurs internationaux !

Respect et protection des peuples autochtones !

Peuples en mouvement pour la citoyenneté universelle !

Pour trouver des alternatives, détruire les murs et construire des alternatives au capital !

Droits des peuples migrants, indépendamment de leur statut de migrants !

 

Nous soussignés,

 

Asociación Latinoamericana de Educación Radiofónica – ALER

Asociación Recreativa Cultural Italiana – ARCI

African Diaspora Forum – ADF, Sudáfrica

Espacio Sin Fronteras - ESF

Grito de los Excluidos Continental

MIREDES Internacional

Plataforma Interamericana de Derechos Humanos, Democracia y Desarrollo – PIDHDD

Red de Scalabrinianas

Red Internacional de Migración y Desarrollo

Servicio Pastoral de los Migrantes – SPM, Brasil

 

Nous adhérons,

 

Albergue “Hermanos en el Camino”, Ixtepec, Oaxaca, Padre Alejandro Solalinde (México)

Albergue para personas migrantes “La 72”, Tenosique, Tabasco, Fray Tomas González Castillo (México)

Albergue “Hogar de la Misericordia”, Chiapas, Padre Heyman Vázquez (México)

Asociación de Inmigrantes por la Integración Latinoamericana y del Caribe, APILA (Chile)

Asociación de Mujeres Migrantes y Refugiadas de Argentina – AMUMRA (Argentina)

Asociación Paraguaya de Apoyo a Migrantes – ASOPAMI (Paraguay)

Asociación Ecuménica de Cuyo, Mendoza, (Argentine)

Capítulo Boliviano de Derechos Humanos, Democracia y Desarrollo – CBDHDD (Bolivie)

Carta Mundial de Migrantes

Centro de Derechos Humanos y Ciudadanía del Migrante - CDHIC, (Brasil)

Centro de Documentación en Derechos Humanos “Segundo Montes Mozo S.J.” - CSMM, (Equateur)

Centros de Estudio y Apoyo al Desarrollo Local, (Bolivie)

Centro de Estudios Fronterizos, (Bolivie)

Clínica de Migración y Derechos Humanos de la Universidad Nacional de COMAHUE, Patagonia (Argentine)

Centro Sin Fronteras, Familia Latina Unida, Walter Coleman, Emma Lozano; Chicago, Illinois (USA)

Colectivo Pro Derechos Humanos, PRODH (Equateur)

Comité Permanente por la Defensa de los Derechos Humanos – CDH (Equateur)

Comuna Caribe ( Puerto Rico)

Coordinadora de Abogados del Paraguay (Paraguay)

Cooperativa de Mediadores Interculturales (Diversitas Coop.) Quebec (Canadá)

Diálogos Eco sistémicos, Quinta Colorada, Luis Lopezllera, Cristina Lavalle, Ignacio Peón; Luis Bustamante; Amado Sánchez, Claudia Caballero Borja;

Frente Patria Migrante (Argentina)

El Kolectivo Panamá (Panamá)

Frente Nacional de Sectores Afectados por la Expansión Piñera - FRENASSAP (Costa Rica)

Foro Social Mundial México, Oscar González (México)

Grito Argentino, (Argentine)

Grito Caribe (República Dominicana)

Junta de Perú (Perú)

Movimiento Campesino en Defensa del Río Cobre – MOCAMDERCO (Panamá)

Movimiento Migrante Mesoamericano (M3), Marta Sánchez Soler, José Jacques y Medina, Rubén Figueroa, Elvira Arellano, Adriana Luna Parra y Amarela Varela (México)

Mirada Migrante (Chile)

Mujeres Sin Fronteras – (Uruguay)

Organización Fraterna Negra Hondureña – OFRANEH (Honduras)

Organización de Solidaridad de los Pueblos de África, Asia y América Latina - OSPAAAL

Pastoral de Migraciones, Neuquén (Argentine)

Plataforma de Gestión Cultural Cusuco (Nicaragua)

PRAMI - Universidad Iberoamericana

Red Nacional de Líderes Migrantes (Argentine)

Red de Migrantes y Refugiados en Argentina (Argentine)

Vientos del Sur, (Equateur)

Unión de Campesinos y Emigrantes Mexicanos (UCEM) (México)

https://www.alainet.org/fr/articulo/172378
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