Émeutes et inégalités sociales en Haïti : réflexions sur les événements des 6 et 7 juillet 2018
- Opinión
Je considère le mouvement des 6 et 7 juillet 2018 comme des « émeutes », en me référant à la définition qu’en donne le Petit Robert, en ces termes : « un soulèvement populaire, généralement spontané et non organisé pouvant prendre la forme d’un simple rassemblement tumultueux accompagné de cris de bagarre ». Provenant du verbe « émouvoir », le mot émeute a été utilisé, du Moyen-Âge à la Renaissance, pour désigner une émotion collective prenant la forme d’un soulèvement spontané (Mucchielli, 2013). Des émeutes surgissent dans toutes les organisations sociales.
En Haïti, les dernières émeutes remontent à avril 2008. Elles ont éclaté à cause de la vie chère à Port-au-Prince. Aux Cayes, ces émeutes de la faim avaient fait 5 morts, une cinquantaine de blessés au cours d’affrontements avec la police appuyée, à cette époque, par les casques bleus. À Port-au-Prince, on avait enregistré une quinzaine de blessés par balles, un véhicule de la Mission des Nations-unies pour la Stabilisation en Haïti (Minustah) incendié et plusieurs commerces pillés (Caroit, 2008). Un policier nigérian de l’Onu a été tué par balles à Port-au-Prince (La Dépêche, 2008). Ces émeutes avaient couté son poste au Premier ministre Jacques Édouard Alexis et à son gouvernement. Le président de la République d’alors, René Préval, a dû ordonner la baisse du prix du riz pour calmer la colère de la population.
Haïti n’était pas le seul pays à connaitre des émeutes à la fin de la première décennie du XXIe siècle : la Mauritanie, le Cameroun, le Burkina Faso, l’Éthiopie, l’Indonésie, l’Égypte, le Maroc, la Cote d’Ivoire, le Sénégal, le Madagascar, les Philippines ont été eux aussi le théâtre d’explosions de violence dues à la hausse des prix des denrées alimentaires (La Dépêche, 2008). C’est quand même paradoxal, voire scandaleux, dans un monde regorgeant de richesses, où la science et la technologie sont extrêmement développées, d’enregistrer plus d’une centaine de millions de personnes menacées de mourir de faim. Depuis 2008, la Banque mondiale a tiré la sonnette d’alarme en invitant les gouvernements à intervenir d’urgence afin d’éviter que la crise alimentaire n’affecte 100 millions de personnes dans le monde. Trente-trois États dans le monde dont Haïti sont menacés de connaitre des troubles politique et des désordres sociaux à cause de la montée brutale des prix des produits agricoles et énergétiques (La Dépêche, 2008).
Qu’est-ce qui est à la base de cette situation ? Les INÉGALITÉS sociales. « À eux seuls, les huit hommes les plus riches du palmarès du magazine Forbes, dont Bill Gates, Jeff Bezos et Mark Zuckerberg, détenaient autant de richesses que la moitié de la population mondiale la plus pauvre. L’année précédente, on titrait que le 1% le plus riche de la planète possédait autant d’avoir nets que les 99% restants » (Sansfaçon, 2018).
Toutes les émeutes n’ont pas nécessairement pour déterminants la faim. En France, octobre 2005, pendant trois semaines consécutives plusieurs quartiers des banlieues françaises ont été en flammes, suite à la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré électrocutés dans un transformateur de l’Électricité de France (EDF) alors qu’ils étaient poursuivis par la police (Taleb : 2015). Le bilan de ces émeutes est très lourd : 10346 véhicules de toutes sortes brûlés ; 233 bâtiments publics détruits ou endommagés, 74 bâtiments relevant du domaine privé détruits ou endommagés, 11700 policiers et gendarmes engagés au plus fort des émeutes, 224 policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers blessés ; 6056 interpellations (dont 4728 pendant la crise et 1328 après les évènements, 5643 personnes placées en garde à vue, 1328 personnes écrouées (Nouvel Observateur, 2006). En 2015, à Baltimore dans l’état de Maryland, aux États-Unis, des émeutes éclatèrent suite au décès du Jeune Gray âgé de 25 ans qui a été blessé à la colonne vertébrale et au larynx à l’occasion de son arrestation et sa détention. Des rassemblements spontanés ont eu lieu après les obsèques. Il y eut des affrontements entre les citoyens et les policiers. Le bilan était lourd : 235 arrestations, 144 véhicules et 15 immeubles en feu, 25 policiers battus et blessés. Soit en France, soit aux États-Unis, ces émeutes portent la marque de la discrimination fondée sur les origines ethniques ou la couleur de la peau ancrées dans des rapports sociaux inégalitaires.
En Haïti, les émeutes ont eu jusqu’ici pour déterminants la cherté de la vie, comme ce fut le cas dans plusieurs pays d’Afrique et d’Asie. La hausse du cout de la vie comme cause incidente des émeutes peut être interprétée comme une conséquence des rapports sociaux inégalitaires. Plusieurs auteurs le soutiennent, en ce qui concerne Haïti : il existe en Haïti un système d’« apartheid socio-spatial » (Beaulière, 2016) qui constitue une grosse menace pour le vivre-ensemble. En 2010, Robert Paris du Journal Libération, a publié un article intitulé « Classes sociales en Haïti » dans lequel il affirme en introduction : « on aurait tendance, vu de loin, à croire qu’il n’y a que des pauvres en Haïti. Quelle erreur ! Il y a une bourgeoisie et même une grande bourgeoisie… et les inégalités sociales sont plus criantes en Haïti qu’ailleurs entre une bourgeoisie qui vit dans le luxe et des bidonvilles d’une misère record… d’un côté, des piscines et de l’autre, pas d’eau à boire ! Cette bourgeoisie du fait de sa diversité (grandes familles, seigneurs grandons (grands propriétaires terriens) anciennement liés ou pas au duvaliérisme, d’origines nationales diverses) et de sa rapacité, a été incapable de s’unir pour garder directement le pouvoir mais tous les pouvoirs issus de l’armée ou de la petite bourgeoisie ont été globalement à son service » (Paris, 2010). Évidemment, on dirait qu’en plus de dix ans après, on ne peut vraiment parler de cohésion au sein de cette classe, en ce qui a trait au contrôle du pouvoir politique. Des clivages et des tensions subsistent entre eux : groupe syro-libanais, groupe de bourdon, entre autres.
Arnousse Beaulière (2016) parle d’un autre type de clivage : le clivage entre la classe supérieure et la classe inférieure, entre les bourgeois, monopolisant la propriété et les moyens de production, et les ouvriers, les masses populaires et paysannes (Beaulière 2016). Et c’est là qu’il faut rechercher les causes des émeutes en Haïti. Pour être plus précis, Haïti est en train d’appliquer à la lettre le paradigme de la concentration des inégalités socio-économiques producteur de l’extrême pauvreté. Appelé aussi « économie de ruissellement », ce paradigme postule qu’en donnant plus d’argent aux riches, on rend service à tout le monde, parce que cela va stimuler la croissance. Conformément à l’application d’un tel paradigme « 500 000 habitants sur une population d’environ 11 millions accaparent l’appareil de l’État et l’instrumentalisent à leur profit exclusif et au détriment des intérêts supérieurs de la nation, soutient Fritz Jean dont les propos sont relayés par Harrios Clerveaux dans le quotidien Le national. Dans le système bancaire haïtien, 5 % à 6 % de la population seulement bénéficient de 75 % des crédits bancaires (Clerveaux, 2016). Les inégalités socio-économiques sont des plus criantes « seulement 5 % des gens du pays accaparent 50 % de ses revenus, et les 95 % des habitants du pays vivotent, se démènent avec l’autre tranche de 50 %. Ce qui est très différent des cas des pays de l’Amérique latine où 5 % de la population de cette région accaparent 27 % de ses revenus. Dans le cas des autres pays de la Caraïbe, 5 % des gens accaparent 23 % des revenus de cette région ».
Tout le monde le sait mais personne ne veut vraiment en parler
Tout le monde admet que les émeutes de 2008 étaient des émeutes de la faim, c’est-à-dire des personnes, des citoyens et citoyennes en désespoir qui, vu la hausse du cout de la vie, recourent de manière spontanée à la violence pour se faire entendre. Ils alertent ainsi les organisations de la société civile et des institutions publiques étatiques concernées. Tout le monde admet que les émeutes des 6 et 7 juillet 2018 ont pour cause incidente l’ajustement à la hausse des prix du carburant. Le carburant, étant un produit transversal, les prix des services et de tout autre produit allaient connaître aussi une hausse. Il y a eu deux émeutes en l’espace de dix ans. Les deux ont le même dénominateur commun : la hausse des prix des produits alimentaires et énergétiques. Mais ce qu’on ne cherche pas vraiment à saisir, c’est la responsabilité de l’État et de l’oligarchie dans la hausse du cout de la vie.
Par rapport aux premières émeutes, Dominique Strauss-Kahn affirmait déjà qu’il faut s’attendre à ce qu’il y ait de nouvelles émeutes de la faim. Quant à Abdou Diouf, il évoquait une facture d’importations de denrées alimentaires en hausse de 56% pour des pays comme Haïti (La Dépêche, 2008). La cause principale des émeutes est le modèle économique choisi par l’État haïtien. Cela me fait penser à l’article de João Alexandre Peschanski (2005) intitulé « Haïti, la plus grande expression du néolibéralisme ». En effet, écrit Peschanski, « Imaginez le paradis du néolibéralisme. Un lieu où la loi en vigueur est celle des grandes entreprises, qui ont le contrôle sur les codes sociaux et les forces armées. Où les bénéfices et les privilèges des corporations sont illimités, puisque ce sont elles qui en décident. Où l’Etat - entre les mains d’un gouvernement de connivence - n’entre pas, et délègue aux organismes financiers internationaux et aux propriétaires des corporations l’administration et la décision sur le développement du lieu. Où toute la production, réalisée par des travailleurs exploités jusqu’à l’os, est destinée à approvisionner les couches les plus riches du monde ». Dans ce paradis, toute manifestation, toute révolte est perçue, voire considérée comme un crime.
Après le retour de Jean-Bertrand Aristide au pouvoir en 1994, Haïti a connu une accélération de la libéralisation commerciale sous l’égide du Fonds Monétaire International (FMI), de la Banque Mondiale (BM) et de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Il a été fait exigence au gouvernement de réduire les tarifs douaniers. Mais en abaissant les tarifs douaniers, « le gouvernement se prive de ressources financières importantes » (Perchellet, 2010). Les dirigeants haïtiens sont allés même plus loin en appliquant le tarif zéro (Deshommes Fritz cité par Franck Laraque, 2010). Le tarif zéro a contribué à détruire la production agricole haïtienne ; et les Etats-Unis n’y sont pas pour rien. Clinton, selon Laraque, a admis sa culpabilité dans l’effondrement de la production du riz haïtien par l’abaissement du tarif douanier (Laraque, 2010).
Fidèle à l’application des politiques néolibérales, l’État haïtien a liquidé ses entreprises au secteur privé des affaires. La minoterie d’Haïti, la cimenterie, la compagnie des télécommunications (TELECO), pour ne citer que celles-là sont désormais contrôlées par le privé. Bientôt, l’Électricité d’Haïti, - peut-être -l’Aéroport international, les douanes, les routes nationales, seront aussi liquidées. Le Fonds Monétaire International continue de faire pression sur l’État haïtien pour qu’il réduise ses dépenses sociales… Quelles dépenses sociales !?
L’industrialisation est à son niveau le plus bas. Sur les dix départements géographiques du pays, on compte dans deux des industries du textile où les ouvriers gagnent US$ 5 par journée de travail. Partout où ce système est appliqué, il n’a accouché que pauvreté, misère et frustration de la grande majorité face à l’enrichissement des nantis. Tout le monde le sait.
Vivre et reproduire les inégalités
Je ne voudrais pas terminer cette réflexion sans aborder les rapports individu et système inégalitaire dans l’organisation sociale haïtienne. Dans ce système, les individus ne font pas que subir les valeurs imposées, ils les intériorisent aussi. En d’autres termes, l’inégalité socio-économique découlant de la logique de fonctionnement même du système capitaliste, dans les États de la périphérie impose sa logique, son anthropologie, ses valeurs et ses finalités. Les premiers à servir du système dans la logique de leurs intérêts particuliers sont les élites. Par exemple, « les élites politiques étroites organisent la société à leur propre profit et aux dépens de la grande majorité des gens, en mettant en place des règles qui leur permettent d’accaparer les richesses produites » (Helgé Geoffroy, 2012).
Dans ce système, l’individu est déshumanisé et déshumanise à son tour. Le médecin soignant ne voit pas dans le patient un être humain en quête de soin, mais un client qui paie pour se faire soigner. Dans ce système, l’avocat ne saisit pas la dimension humaine de l’accusé, de l’inculpé ou de la victime. Il ne connaît que le langage du capital financier. Il arrive que la justice se vende au plus offrant. Le chauffeur de camionnette ou de taxi ne considère pas les passagers comme des humains qui rentrent chez eux pour rejoindre leur famille ou qui vont à un rendez-vous, à l’église ou à une fête quelconque. Ce ne sont que des passagers payants. Et s’ils ne paient pas ou si l’argent ne suffit pas pour payer la course, il peut arriver n’importe quoi, à côté des injures. Le pasteur ou le directeur de conscience ne tient pas compte de la dimension humaine des fidèles de son église : il faut payer la dîme et les offrandes. Il en est de même pour les industriels, les entrepreneurs et même des responsables d’institution d’enseignement. L’argent -le capital- est devenu la principale structure médiatrice entre des humains sans humanité. Qu’il s’agisse des médecins, des avocats ou des chauffeurs, ils sont à la fois objet et sujet du capital. Ila doivent se faire payer pour payer à leur tour.
La reproduction des inégalités fait partie de la violence symbolique se manifestant à travers les rapports acteur-système et les interactions entre les individus eux-mêmes. Dans le cadre de ces rapports, il existe entre les individus une énorme distance que j’appelle la distance sociale que nous pouvons très bien comprendre en regardant le long métrage haïtien de Richard Sénécal : BARIKAD. Physiquement, il y a peu de distance entre Odénie et Thierry, notamment quand ils s’embrassent, font l’amour ou s’asseyent l’un à côté de l’autre pour faire la causette. Mais socialement, un abime les sépare. Ainsi sommes-nous donc dans nos rapports avec les servantes, les « gason lakou », les « ti sentaniz » de chez nous. Les inégalités sociales, à travers la violence symbolique qui leur est inhérente, structurent les interactions individuelles et les relations entre les groupes sociaux. L’individu des classes aisées ne se gêne pas de dépenser 25 000 gourdes pour magasiner, mais il pense que payer cinq à dix mille gourdes par mois à sa servante, c’est trop lui payer (se yon lot klas moun). Le directeur général est souvent en retard à son bureau. Il fait parfois deux à trois heures de retard et s’absente volontiers. Mais si la servante de chez lui accuse un léger retard de 30 minutes, il lui fait des reproches. Dans les supermarchés, un commis à la clientèle gagne moins de 3500 gourdes par quinzaine. Les pompistes réalisent moins de 10 000 gourdes le mois. Les ouvriers de la sous-traitance ne gagnent même pas 5000 gourdes par quinzaine tandis que leurs représentants au parlement se font payer une deuxième résidence et des frais mirifiques. Ainsi se reproduit la société au nom de la sacrosainte économie de ruissellement productrice des inégalités socioéconomiques.
Pour en finir…
Il ne s’agit pas d’exiger le départ de Jovenel Moïse et de son gouvernement. Il ne s’agit pas non plus de s’en prendre au pouvoir législatif. Des manifestants, des professionnels de la politique au sein de l’opposition, peuvent beau crier À BAS Jovenel. Et celui-ci peut même s’en aller vraiment avec son gouvernement ; les parlementaires peuvent démissionner ou partir en exil même. Qui sait ? Mais à quoi ça va nous ramener ? Ça fait des décennies déjà que nous chassons des chefs d’Etat et de gouvernement. Pourtant, la misère ne fait qu’augmenter tandis que les riches ne font que s’enrichir davantage. En réalité, on n’a jamais essayé de transformer ou tout au moins de réformer le système. Les rapports sociaux de propriété sont restés intacts. Donc, ce n’est pas là, la solution. À mon avis, il faut changer de cap, inventer un nouveau système qui mette l’État non pas au service des nantis mais au service de tous, du véritable bien commun. Il faut de nouvelles élites, notamment de nouvelles élites politiques et économiques qui ne vont plus mettre en place des règles pour leur permettre de s’enrichir au détriment de la majorité.
Pour qu’il n’y ait plus d’émeutes de la faim, il faut que l’État intervienne dans les activités économiques, ne serait-ce que pour protéger les couches les plus vulnérables. Bref, il faut sortir de l’économie de ruissellement. Joseph Stiglitz, dans Le prix de l’inégalité, affirme que l’inégalité a un prix : « elle est à la fois la cause et la conséquence de la faillite du système politique et elle alimente, au sein du système économique, une instabilité et une inefficacité qui l’aggravent à leur tour ». À mon tour d’ajouter, dans la même perspective que Stiglitz, que la principale cause des émeutes de la faim en 2008 et 2018 en Haïti, est l’inégalité socioéconomique entretenue et soutenue par l’État au service des intérêts dominants. Tel que je le suggère dans Leçons de sociologie (Louis, 2015), l’État devrait adopter les mesures suivantes :
• mettre à contribution les nantis, c’est-à-dire ces riches qui bénéficient déjà trop de largesses de l’État. La politique économique de l’État devrait être centrée davantage sur les demandes internes que sur celles provenant de l’extérieur.
• réduire les déficits budgétaires en puisant là où il y a la véritable richesse, c’est-à-dire dans les grandes entreprises et chez les hauts salaires. Au lieu d’un tarif d’importation zéro, l’État devrait plutôt aboutir à une clause d’appauvrissement zéro, c’est-à-dire établir un budget créateur d’emplois qui protège les programmes sociaux et permette d’avoir accès à des services publics de qualité.
• développer ce qu’on appelle un revenu de citoyenneté versé à tous les citoyens et toutes les citoyennes indépendamment de leur niveau de revenu. Les expériences que nous sommes en train de faire en Haïti, à l’heure actuelle, démontrent que la société ne peut pas compter sur le marché du travail comme mécanisme de la répartition des richesses. Il va falloir que la politique prenne le relais de l’économique (Campeau et al.1998). Tout le monde doit avoir sa part du gâteau et en être satisfait. Sinon, les émeutes de la faim, les épisodes de violence dans des quartiers populaires ne vont pas cesser.
Soumis à AlterPresse le 26 juillet 2018
- Ilionor Louis, professeur à la Faculté d’ethnologie (Université d’État d’Haïti)
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Stiglitz Joseph (2012). Le prix de l’inégalité. Les liens qui libèrent, Paris.
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Wikipedia l’encyclopédie libre (2015). « Émeutes à Baltimore » in https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89meutes_de_2015_%C3%A0_Baltimore site consulté le 12 juillet 2018
Source: http://www.alterpresse.org/spip.php?article23382#.W2Sdkri220F