Un mouvement visionnaire pour une alimentation durable

Nous examinons à quoi pourraient ressembler les systèmes alimentaires d'ici 2045 si l’on maintenait le ‘statu quo agro-industriel’. Nous imaginons également ce qui pourrait se passer si, au contraire, le flambeau était repris par la société civile et les mouvements sociaux.

01/04/2021
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En 2021, ceux qui œuvrent à la mise en place de systèmes alimentaires justes, équitables et respectueux des limites planétaires ont du pain sur la planche. Les changements climatiques, la perte de biodiversité et le déclin rapide de la fertilité des sols constituent des facteurs qui nuisent gravement à la santé des populations et de la planète, disloquent les sociétés, et menacent les systèmes alimentaires dans le monde entier. Cinq ans après nous être engagés à éliminer la faim dans le monde d'ici 2030, nous avons perdu beaucoup de terrain. En 2019, près de 690 millions de personnes souffraient de la faim et plus de 2 milliards d’individus n'avaient pas un accès régulier à une alimentation saine, nutritive et suffisante. Ces chiffres se sont alourdis avec la COVID-19. En effet, la crise sanitaire a ajouté environ 130 millions de personnes au nombre d’affamés sur la planète, poussé des millions d’individus au bord de la famine et mis en danger un tiers des moyens de subsistance alimentaires et agricoles.

 

Dans le même temps, le centre du pouvoir dans les systèmes alimentaires, et l'économie mondiale au sens large, se déplace extrêmement rapidement. En 2008, les entreprises les plus puissantes du monde foraient des puits de pétrole et échangeaient des actions. Douze ans plus tard, les cinq plus grandes entreprises du numérique vendent des données et leur valeur en bourse dépasse le PIB de continents entiers. Les nouveaux géants du bio-numérique sont maintenant prêts à passer à la prochaine étape: déverser des mégadonnées et de l'ADN numérique dans les pharmacies, les marchés alimentaires et les systèmes financiers du monde entier. La «gouvernance multipartite» est partout, car les entreprises, sentant les points de rupture sociaux et environnementaux à venir, cherchent à attirer les gouvernements, les scientifiques et une poignée d'organisations de la société civile dans un nouveau multilatéralisme artificiel.

 

Dans ce contexte, nous examinons à quoi pourraient ressembler les systèmes alimentaires d'ici 2045 si l’on maintenait le ‘statu quo agro-industriel’. Nous imaginons également ce qui pourrait se passer si, au contraire, le flambeau était repris par la société civile et les mouvements sociaux : organisations de base populaire, ONG internationales, coopératives, syndicats, groupes d'agriculteurs et de pêcheurs. Nous réfléchissons à ce qu’un mouvement visionnaire pour une alimentation durable (un “Long Food Movement”) pourrait accomplir si ses adhérents arrivaient à penser à très long terme, à collaborer au-delà des secteurs, des échelles et des différences stratégiques, à travailler avec les gouvernements et leur mettre la pression à agir, et à transformer les flux financiers, les structures de gouvernance et les systèmes alimentaires à partir de la base.

 

Source :

https://www.etcgroup.org/sites/www.etcgroup.org/files/files/lfm_exec_summary_fr_1.pdf

 

 

https://www.alainet.org/fr/articulo/211637?language=en
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