Le Mouvement des Sans terre entre dans la campagne pour la démocratisation des médias au Brésil

12/05/2013
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Au Brésil la dictature médiatique incarnée par le système Globo criminalise quotidiennement les mouvements sociaux. Photo : les membres du Mouvement des Sans Terre signent le projet de loi lancé publiquement le 1er mai 2013 pour la démocratisation de la propriété des médias.
 
La lutte des travailleurs ruraux  pour la Réforme Agraire et pour la Justice Sociale, revendications du Mouvement des Travailleurs Sans Terre (MST), est criminalisée quotidiennement par les médias brésiliens.
 
Pour les militants qui participent au lancement du Projet de Loi des Médias Démocratiques depuis le premier mai 2013, jour des travailleurs, c’est une réalité qui implique le besoin de changer les communications dans le pays.
 
Organisé par la campagne “Pour exprimer la liberté”, l’évènement a eu lieu dans le campement national permanent Hugo Chavez, organisé par le Mouvement des Sans Terre, à Brasilia. En plus de la présentation du projet de loi s’est déroulé un débat et une collecte de signatures par les participants.
 
Qui doute encore que les médias sont l’outil central par lequel le capitalisme naturalise l’exploitation sous toutes ses formes, reproduit son idéologie, interfère avec le droit des électeurs à rejeter l’ordre néo-libéral ? L’Argentine a montré la voie en divisant en trois tiers l’ensemble de ses ondes radio et TV, et pour la première fois, en 2013, le Brésil brise le tabou. Face au quasi monopole de l’image de la société brésilienne de la part du système Globo, le Parti des Travailleurs (PT), la CUT (première centrale syndicale du pays) ou le Mouvement des Travailleurs Sans Terre réclament à leur tour la fin de la dictature médiatique. Une loi d’initiative populaire est soumise aux signatures des citoyens dans tout le Brésil. Lors du débat qui a fait le plein de public á Brasilia les Sans Terre ont dénoncé les intérêts économiques et politiques qui  empêchent l’accès des travailleurs aux médias, et aux radios communautaires locales.
 
Si c’est une radio communautaire, elle doit être pour nous. La radio communautaire dans ma région est celle des propriétaires d’usine” selon  Batatinha, militante du MST dans l’état de Sergipe.
 
Les Sans Terre ont évalué l’inégalité de la lutte en termes de communication :  les télévisions et radios, locales et nationales, criminalisent les protestations du mouvement pour l’accès à la terre. Avec leurs messages négatifs sur les occupations, "ils poussent les communautés à s’y opposer", témoigne un des travailleurs Sans Terre.
 
midia brasil 2013
 
La chape des médias a empêché la société d’exprimer librement ses droits, sa vision politique, son idéologie” explique Geraldo Gasparin, membre de la coordination du campement Hugo Chavez. “Malheureusement le gouvernement, à travers le Ministre des Communications, ne participe pas ni ne prend position dans le débat de la société civile pour un Cadre de Régulation des Communications, ce qui oblige la société à agir. Le campement participe à cette lutte”.
 
Le projet de loi, comme initiative populaire, réglemente  les articles de la Constitution qui portent sur les radios et télévisions. Le but est de destiner un tiers des fréquences aux radios et aux télévisions publiques (dont 15 % de médias communautaires) en plus de garantir la production de contenus locaux et régionaux.
 
La proposition prévoit également la création d’un Fonds National de Communication Publique pour appuyer les chaînes publiques et communautaires, en plus de définir des règles pour empêcher la formation de monopoles dans la propriété des médias.
 
 
 
https://www.alainet.org/fr/articulo/76004?language=en
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