Colloque international du 26 janvier 2008
Altermondialisme et post-altermondialisme : Appel Final
04/02/2008
- Opinión
Le colloque « Altermondialisme et post-altermondialisme », organisé à Paris le 26 janvier 2008 par l’association Mémoire des luttes et la revue Utopie critique, avec la participation de plusieurs membres du Conseil international du Forum social mondial, a permis de dresser un premier bilan des importants acquis, mais aussi des limites que rencontrent le mouvement altermondialiste et les Forums sociaux 10 ans après leur apparition dans l’espace public, alors que la mondialisation néolibérale et son nouvel ordre impérial continuent, malgré une crise de légitimité, à dominer la marche du monde.
Parmi ces acquis, à développer dans les mois et années qui viennent, notamment à l’occasion du Forum social européen prévu en Suède en septembre 2008, et du Forum social mondial de Belem en janvier 2009, il faut signaler en priorité la capacité du mouvement à s’élargir sans cesse à de nouvelles zones géographiques et à de nouveaux acteurs sociaux auxquels il facilite la construction de nouvelles alliances. Une telle extension renforce la résistance planétaire aux politiques néolibérales de dislocation sociale et de destruction de l’environnement, ainsi qu’au recours à la guerre comme moyen de préserver l’hégémonie impériale des Etats-Unis et de leurs « alliés ». Cette résistance prend un caractère encore plus urgent face à la crise financière internationale de caractère systémique qui vient d’éclater, et qui porte condamnation des fondements mêmes de la mondialisation néolibérale.
Les limites du mouvement altermondialiste et des Forums tiennent à leur nature même : ce sont des espaces et des processus dans lesquels des organisations et des réseaux aux objectifs très divers sont engagés. Cette diversité est source de richesse, mais aussi facteur de différentiation des stratégies et des alliances. Il s’agit là d’une question clé pour ce mouvement car si la plupart de ses composantes se retrouvent sur l’autonomie des acteurs sociaux par rapport à la sphère politique, et sur l’opposition au système de société dominant, elles ne sont pas nécessairement d’accord sur la manière de le changer, ni d’ailleurs sur le contenu du système à lui substituer. C’est la signification du mot d’ordre « un autre monde est possible », qui laisse comme questions ouvertes les configurations de cet « autre monde ».
Pour leur part, Mémoire des luttes et Utopie critique œuvrent à l’élaboration d’un Manifeste pour un socialisme du XXIe siècle qui ne sépare pas l’émancipation individuelle et collective, l’impératif écologique, la souveraineté populaire, la réalité occultée de la lutte des classes et l’enracinement de la démocratie. Donc qui rejette le capitalisme. Elles veulent s’enrichir des apports de tous ceux qui, partout dans le monde, partagent ces objectifs. En retour, elles leur soumettront leurs propositions. Les résistances aux politiques néolibérales qui se développent dans le monde, et les processus de profonde transformation sociale que l’on observe notamment en Amérique latine – principale faille dans l’hégémonie idéologique et politique du modèle dominant – constituent à cet égard autant d’expériences à prendre en compte.
Ces processus offrent une singularité : ils sont portés par des mouvements sociaux et par des forces politiques qui, à travers des formes d’articulation inédites, se consolident et se redéfinissent mutuellement. Prolongeant leur action, des gouvernements progressistes mettent en œuvre des mesures et se fixent des objectifs reprenant ceux déjà avancés par différentes composantes du mouvement altermondialiste, tels qu’ils avaient été énoncés dans le Manifeste de Porto Alegre en janvier 2005 et par l’Appel de Bamako en janvier 2006.
Ces configurations émergentes constituent un point d’appui pour franchir une nouvelle étape dans la construction d’une stratégie de transformation globale. Dans le respect de l’autonomie de chacun, il faut trouver de nouveaux espaces et de nouvelles formes d’articulation entre mouvements sociaux, forces politiques et gouvernements menant un combat commun. Ce serait une réponse à la question, en forme d’interpellation, que le président vénézuélien Hugo Chavez avait posée aux représentants des mouvements sociaux dans le dialogue qu’il avait eu avec eux lors du Forum social mondial polycentrique de Caracas en janvier 2006.
Une telle démarche post-altermondialiste, que nous appellerons provisoirement « Convergences socialistes et internationalistes », n’est en rien concurrente du mouvement altermondialiste dont la force propulsive est loin d’être épuisée, et auquel nous continuons plus que jamais à apporter notre soutien actif. Elle en constitue un essaimage que le maximum de mouvements sociaux ont vocation à rejoindre.
Dans une première étape, nous proposons que cette problématique soit débattue dans un atelier autogéré qui sera organisé par Mémoire des luttes et Utopie critique dans le cadre des activités prévues par le réseau de mouvements sociaux européens et latino-américains Enlazando Alternativas (Convergence des alternatives) à l’occasion du Sommet Union européenne/Amérique latine qui se tiendra à Lima du 15 au 18 mai 2008.
L’assemblée du Conseil élargi du Forum mondial des alternatives (FMA), qui se réunira l’automne prochain en Amérique latine, permettra d’approfondir la discussion.
Mémoire des luttes et Utopie critique, ainsi que le FMA, prendront les contacts nécessaires pour que le maximum de mouvements et partis, ainsi que les gouvernements concernés, puissent participer à ces rencontres.
Parmi ces acquis, à développer dans les mois et années qui viennent, notamment à l’occasion du Forum social européen prévu en Suède en septembre 2008, et du Forum social mondial de Belem en janvier 2009, il faut signaler en priorité la capacité du mouvement à s’élargir sans cesse à de nouvelles zones géographiques et à de nouveaux acteurs sociaux auxquels il facilite la construction de nouvelles alliances. Une telle extension renforce la résistance planétaire aux politiques néolibérales de dislocation sociale et de destruction de l’environnement, ainsi qu’au recours à la guerre comme moyen de préserver l’hégémonie impériale des Etats-Unis et de leurs « alliés ». Cette résistance prend un caractère encore plus urgent face à la crise financière internationale de caractère systémique qui vient d’éclater, et qui porte condamnation des fondements mêmes de la mondialisation néolibérale.
Les limites du mouvement altermondialiste et des Forums tiennent à leur nature même : ce sont des espaces et des processus dans lesquels des organisations et des réseaux aux objectifs très divers sont engagés. Cette diversité est source de richesse, mais aussi facteur de différentiation des stratégies et des alliances. Il s’agit là d’une question clé pour ce mouvement car si la plupart de ses composantes se retrouvent sur l’autonomie des acteurs sociaux par rapport à la sphère politique, et sur l’opposition au système de société dominant, elles ne sont pas nécessairement d’accord sur la manière de le changer, ni d’ailleurs sur le contenu du système à lui substituer. C’est la signification du mot d’ordre « un autre monde est possible », qui laisse comme questions ouvertes les configurations de cet « autre monde ».
Pour leur part, Mémoire des luttes et Utopie critique œuvrent à l’élaboration d’un Manifeste pour un socialisme du XXIe siècle qui ne sépare pas l’émancipation individuelle et collective, l’impératif écologique, la souveraineté populaire, la réalité occultée de la lutte des classes et l’enracinement de la démocratie. Donc qui rejette le capitalisme. Elles veulent s’enrichir des apports de tous ceux qui, partout dans le monde, partagent ces objectifs. En retour, elles leur soumettront leurs propositions. Les résistances aux politiques néolibérales qui se développent dans le monde, et les processus de profonde transformation sociale que l’on observe notamment en Amérique latine – principale faille dans l’hégémonie idéologique et politique du modèle dominant – constituent à cet égard autant d’expériences à prendre en compte.
Ces processus offrent une singularité : ils sont portés par des mouvements sociaux et par des forces politiques qui, à travers des formes d’articulation inédites, se consolident et se redéfinissent mutuellement. Prolongeant leur action, des gouvernements progressistes mettent en œuvre des mesures et se fixent des objectifs reprenant ceux déjà avancés par différentes composantes du mouvement altermondialiste, tels qu’ils avaient été énoncés dans le Manifeste de Porto Alegre en janvier 2005 et par l’Appel de Bamako en janvier 2006.
Ces configurations émergentes constituent un point d’appui pour franchir une nouvelle étape dans la construction d’une stratégie de transformation globale. Dans le respect de l’autonomie de chacun, il faut trouver de nouveaux espaces et de nouvelles formes d’articulation entre mouvements sociaux, forces politiques et gouvernements menant un combat commun. Ce serait une réponse à la question, en forme d’interpellation, que le président vénézuélien Hugo Chavez avait posée aux représentants des mouvements sociaux dans le dialogue qu’il avait eu avec eux lors du Forum social mondial polycentrique de Caracas en janvier 2006.
Une telle démarche post-altermondialiste, que nous appellerons provisoirement « Convergences socialistes et internationalistes », n’est en rien concurrente du mouvement altermondialiste dont la force propulsive est loin d’être épuisée, et auquel nous continuons plus que jamais à apporter notre soutien actif. Elle en constitue un essaimage que le maximum de mouvements sociaux ont vocation à rejoindre.
Dans une première étape, nous proposons que cette problématique soit débattue dans un atelier autogéré qui sera organisé par Mémoire des luttes et Utopie critique dans le cadre des activités prévues par le réseau de mouvements sociaux européens et latino-américains Enlazando Alternativas (Convergence des alternatives) à l’occasion du Sommet Union européenne/Amérique latine qui se tiendra à Lima du 15 au 18 mai 2008.
L’assemblée du Conseil élargi du Forum mondial des alternatives (FMA), qui se réunira l’automne prochain en Amérique latine, permettra d’approfondir la discussion.
Mémoire des luttes et Utopie critique, ainsi que le FMA, prendront les contacts nécessaires pour que le maximum de mouvements et partis, ainsi que les gouvernements concernés, puissent participer à ces rencontres.
Paris, 26 janvier 2008
https://www.alainet.org/pt/node/125553
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