Ce dimanche, le Venezuela s'est rendu aux urnes pour élire les gouverneurs de 23 états du pays. Initialement, cette élection était prévue pour le 10 décembre 2016 mais elles ont été retardées par le Conseil National Electoral. Une donnée que sous-estiment ceux qui qualifient le Venezuela de « dictature », c'est que ces élections des gouverneurs sont les 22° en 18 ans de gouvernement bolivarien, ce qui réaffirme son engagement démocratique envers les citoyens.

Sur ces 23 états, 20 avaient des gouverneurs du parti au pouvoir et 3 de l'opposition. 226 candidats appartenant à 76 organisations politiques se sont présentés. Le corps électoral compte 18 094 065 électeurs pour lesquels 13 559 bureaux de vote avec 30 274 tables électorales ont été habilités.

Pour garantir la transparence du processus, 50 experts en élections se sont données rendez-vous au Venezuela pour accompagner ces élections. En font partie aussi bien le Conseil des Experts en Elections d’Amérique Latine (CEELA) que des enseignants, des activistes sociaux, des personnalités politiques, des parlementaires, des journalistes, des membres de mouvements sociaux et de défense des Droits de l'Homme des Etats-Unis, des pays d'Amérique Latine et d'Europe.

Bien que cette élection soit une élection régionale, ses résultats peuvent provoquer un nouveau scénario de gouvernement. Le président Maduro a annoncé que tous les gouverneurs élus devraient se soumettre à l'Assemblée Nationale Constituante ou ne pourraient pas assumer cette charge. Face à cela, le chef de campagne de la Table de l'Unité Démocratique (MUD) a rejeté l'idée que les gouverneurs de l'opposition soient prêts à prêter serment.

Cette carte montre la corrélation des forces après l'élection des gouverneurs de 2012 qui a eu une participation de 53,94 %. En bleu les états d'Amazonas, Miranda et Lara, gagnés par l'opposition. Source artepolítica.org

Cette carte montre la corrélation des forces après l'élection des gouverneurs de 2012 qui a eu une participation de 53,94 %. En bleu les états d'Amazonas, Miranda et Lara, gagnés par l'opposition. Source artepolítica.org

Selon les données électorales des élections de ce dimanche, le PSUV a obtenu la victoire dans 17 des 23 états en jeu, ce qui représente 75 % des états alors que la MUD a gagné dans 5 états, les résultats de l'état de Bolívar n'étant pas encore connus.

On enregistre aussi une augmentation de la participation de 7,2% par rapport aux élections de 2012, où elle avait été de 61, 14 %.

Progression des pourcentages d'abstention dans les élections des gouverneurs. Aux élections de dimanche, la participation a été supérieure, même comparée aux chiffres de la période antérieure à celle du Gouvernement de Chávez.

Même si on la compare au niveau régional, la participation est supérieure à celle enregistrée au Mexique pour les élections régionales (53,70%), en Colombie (60,28 %) et au Chili (49,25 %). Le Venezuela a donné des leçons de profonde démocratie.

Miranda est le second état en nombre d'électeurs avec plus de 2 millions. L'importance de Miranda réside dans le fait que c'était un bastion de l'opposition. Aux élections des gouverneurs de 2008, Capriles a battu Diosdado Cabello et a été réélu en 2012. Actuellement, Capriles est inéligible pour 15 ans pour avoir été impliqué dans des affaires de corruption pendant sa gestion en tant que gouverneur en 2011, 2012 et au premier trimestre de 2013.

Aux élections de ce dimanche, le candidat chaviste Héctor Rodríguez s'est imposé face au candidat de la MUD, Carlos Ocariz avec 52,54 % des voix contre 45,92 %. Rodríguez est avocat et a commencé sa vie politique en tant que dirigeant étudiant de l'Université Centrale du Venezuela. Il a été membre fondateur de la Jeunesse du PSUV, ministre de l'Education et ministre de la Jeunesse et des Sports.

Carabobo est le 3° état en nombre d'électeurs avec 1,5 millions et le PSUV s'y est également imposé avec 51,96 %. ensuite vient l'état de Lara. Carmen Meléndez l'a ravi à Henry Falcón qui se représentait. Falcón a un passé chaviste. Il a été maire de la municipalité d'Iribarren pour 2 mandats et gouverneur de Lara également pour 2 mandats. Meléndez est Amiral en Chef. Elle a été vice-ministre de 'Education pour la Défense, vice-présidente de Politique et Souveraineté, ministre du Pouvoir Populaire de l'Intérieur, de la Justice et de la Paix, ministre du Pouvoir Populaire pour la Défense.

L'opposition a gagné dans 5 états dont 3 : Mérida, Zulia et Táchira sont frontaliers avec la Colombie. A Táchira, le candidat du PSUV a obtenu 35,38 % contre 63, 29 % pour Laidy Gómez, d'Action Démocratique. Táchira a eu des problèmes à la suite de la fermeture de la frontière avec la Colombie et souffre de problèmes d'insécurité liés à la présence de groupes armés. Ces derniers temps, c'est devenu un corridor frontalier pour les émigrants.

Zulia est l'état qui compte le plus grand nombre d'électeurs ainsi que les plus importantes réserves de pétrole et de gaz du continent. Zulia est l'un des états où l'opposition a gagné : le candidat de Primero Justicia, Juan Pablo Guanipa, s'est imposé avec 51,6 % des voix contre 47,13 % pour Francisco Arias Cárdenas.

Nouvelle corrélation des forces après les élections.

Source http://www.elciudadano.cl

Il faut souligner que les élections se sont déroulées sans incident majeur et qu'aucun acte de violence n'a été enregistré. Cependant, les médias internationaux ont occulté de processus. Le président Maduro a signalé que cela fait partie de la stratégie de discrédit du Venezuela et aliments les prétentions d’ingérence en particulier des Etats-Unis.

- María Florencia Pagliarone / chercheuse CELAG

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 18 Octobre 2017

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/ 2017/10/venezuela-rapport-sur-les-elections-regionales-2017.html