2014 s’ouvre dans l’obscurité...
07/01/2014
- Opinión
L’année 2014 s’ouvre par un rationnement sévère d’électricité publique, du nord au sud, notamment dans la zone métropolitaine de la capitale Port-au-Prince, observe l’agence en ligne AlterPresse.
Les zones de grande fréquentation, comme les marchés publics d’approvisionnement en différents biens, ont été privés de courant électrique public entre la fin de 2013 et début 2014.
Visiblement, il n’y pas eu de plan d’installation de lampadaires solaires pour les grands espaces populaires (marchés publics, aires de stationnement de transports publics, agglomérations populaires), les plus fréquentés par la majorité de la population.
Les petites commerçantes ont été contraintes de débiter leurs marchandises, y compris les produits alimentaires, dans l’obscurité la plus complète.
Diverses activités ont été affectées à l’occasion. Certaines personnes ont eu recours aux génératrices pour pouvoir offrir des spectacles, caractéristiques de la période.
L’Électricité d’Haïti (Ed’H), la compagnie publique, n’a pas fourni d’explication sur le manquement enregistré.
Une certaine démotivation aurait frappé plusieurs employés de l’Ed’h, suite à l’annonce officielle, en 2013, d’une possible privatisation imminente de la compagnie publique.
Une telle situation risque d’avoir des impacts négatifs sur le fonctionnement de nombreuses entreprises. De grands débours seront alors consentis pour l’acquisition de carburant devant alimenter les génératrices.
Les coûts d’exploitation de ces entreprises seront alors revus à la hausse.
D’où de possibles effets multiplicateurs sur les prix des biens essentiels à la consommation.
Globalement, la république d’Haïti continue de vivre dans la routine, une atmosphère de statu quo et de perspectives peu rassurantes. Des travaux de réparation ainsi que d’autres chantiers sont suspendus depuis plusieurs mois, sans aucun délai de reprise ni de finition.
Politiquement, rien n’augure d’un véritable dégel. Le gouvernement a formé le vœu d’une stabilité politique et d’une concertation entre tous les protagonistes, sans se donner les voies et moyens d’y parvenir.
Fin décembre 2013, l’église catholique romaine s’est posée en future médiatrice dans les négociations à venir entre l’actuelle administration politique et les partis d’opposition.
Depuis environ 2 ans, l’église catholique romaine fait partie du regroupement dénommé « Religions pour la paix » qui avait initié les pourparlers entre les protagonistes.
Comment, unilatéralement, une institution membre de Religions pour la paix peut-elle se retirer du regroupement et prétendre devenir intermédiaire entre les parties en cause, sans susciter des doutes sur les véritables enjeux voire des suspicions d’exclusion et d’emprise de la religion catholique romaine dans les décisions politiques ?
Après les ratés, depuis 2011, l’année 2014 devrait être une année électorale pour le renouvellement de deux tiers du sénat, de la chambre (complète) des députés et des collectivités territoriales (140 conseils municipaux et 570 conseils d’administration de sections communales) en Haïti.
Des interrogations planent sur les dispositions institutionnelles qui seront prises pour arriver au dit scrutin. Des suspicions pèsent sur les objectifs inavoués de certains des membres de l’organisme électoral, dit conseil transitoire de gestion du conseil électoral permanent (Ctcep).
Comme les deux précédentes administrations (de Jean-Bertrand Aristide et de René Garcia Préval), l’actuelle administration politique voudrait profiter de l’appareil pour se maintenir au pouvoir. Après les partis politiques Fanmi Lavalas (Aristide) et Inite (Préval), voici venir le parti haïtien Tèt Kale (Phtk) des tenants politiques actuels qui brigueront des fauteuils électifs aux prochaines compétitions.
Aux yeux d’analystes et d’observateurs avisés, le retard, pris dans la publication officielle de la loi électorale, dans le journal officiel de la république « Le Moniteur », serait dû à la mise en place de certaines structures du Phtk, lequel affirme disposer déjà d’un million (?) de membres... sur le territoire national vers un possible raz de marée électoral... en 2014.
Pour quels projets socioéconomiques, véritablement nationaux ? Tout ce tapage, toute cette propagande intéressée et toutes ces velléités autoritaires et dictatoriales ?
Quels secteurs ont donné droit à ces dirigeants politiques d’agir en leur nom, sans aucune reddition de comptes ni consultations régulières appropriées ?
La célébration du 210e anniversaire d’indépendance d’Haïti, le mercredi 1er janvier 2014, a eu lieu par un scandale : la présence, aux cérémonies officielles, de l’ex-dictateur Jean-Claude Duvalier (22 avril 1971 – 7 février 1986), objet d’une procédure judiciaire pour crimes contre l’humanité et détournements de fonds publics, ainsi que de l’ex-président militaire Prosper Avril (septembre 1988 – mars 1990).
Les organismes de droits humains dénoncent une tentative, de plus, de réhabiliter Duvalier, après le passeport diplomatique qui lui a été délivré par l’actuelle administration politique.
Pas encore d’activités officielles annoncées pour les 4 ans du tremblement de terre du 12 janvier 2010. Cependant, le gouvernement décide de reporter le début des festivités carnavalesques au dimanche 19 janvier 2014, en vue de permettre le recueillement de la population le dimanche 12 janvier 2014.
En attendant, de partout, le rituel est de prendre des résolutions de changement quotidien et de souhaiter bonne année à tout le monde à l’occasion de 2014.
https://www.alainet.org/fr/active/70338?language=en
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